L’astuce d’Olivier Danel, éleveur de 330 chèvres dans les Deux-Sèvres
« Des chevrettes élevées en cuves »
« J’ai un protocole assez rigoureux pour l’élevage des chevrettes. Une fois la chevrette identifiée et le cordon désinfecté, ma salariée ou moi les amène avec un caddie jusqu’à la nurserie. Là, elle est pesée à l’aide d’un peson électronique et elle reçoit 10 % de son poids en colostrum à l’aide d’une sonde. J’ai toujours des bouteilles de 25 ou 33 cl avec du colostrum de bonne qualité au congélateur. Je ne garde que du colostrum thermisé avec au moins 22 brix sur le réfractomètre. C’est un outil simple à utiliser, rapide, peu coûteux et qui permet d’écarter les colostrums trop pauvres en immunoglobulines. Je travaille parfois avec du frais mais le colostrum congelé est pratique car cela évite qu’il se dégrade trop vite. Le colostrum est décongelé dans un seau d’eau chaude puis dans un chauffe-biberon jusqu’à 38 °C. Je vérifie la température à l’aide d’une sonde de cuisine capable de sonner assez fort pour que je l’entende quand je suis avec les chèvres.
Un espace clos et sain
Les chevrettes et les chevreaux sont ensuite placés par 6 à 8 dans des cases fabriquées à l’aide de cuves de 1 000 litres. Ce sont de grandes cuves en plastique cerclées de métal que j’ai acheté d’occasion 35 euros et que j’ai ouvert sur un côté à l’aide d’une disqueuse. Il y a dix caisses alignées et rehaussées avec des parpaings et des palettes. On n’a ainsi pas trop à se baisser pour les manipuler ou les aider à boire. J’ai percé les cuves dans un coin pour y mettre une tétine reliée à la louve par des tuyaux isolés par d’autres tuyaux en caoutchouc. Normalement, dans les deux heures après leur naissance, les chevrettes sont sondées et ont le ventre plein. Je ne m’en occupe plus pendant huit à douze heures puis je les aide si besoin à apprendre à téter. L’apprentissage se fait rapidement et on ne perd pas de temps à préparer le lait reconstitué, il est toujours prêt et frais !
« Un protocole rigoureux pour les premiers jours de vie »
Le volume d’air à réchauffer par la lampe chauffante n’est pas trop important. Les chevrettes partent au bout de cinq jours et je nettoie alors avec une pelle et un balai avant de désinfecter, sécher trois heures avec la lampe rouge puis remettre une couche de copeaux de bois et d’asséchants litière.
Depuis que je suis ce protocole, j’ai beaucoup moins de mortalité et beaucoup moins de stress car tout est noté et on sait, entre ma salariée et moi, qui a fait quoi. Ce système est démontable et je le lave au jet haute pression une fois la période de mise bas terminée. Stocké à l’extérieur, il peut libérer de l’espace dans le bâtiment. »