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Davantage d’éleveurs et un nouveau programme pour Capgènes

À l’occasion de son assemblée générale du 4 avril dernier, Capgènes a présenté son panel de missions et ses chiffres de 2016. Ils montrent une augmentation du cheptel géré par l’organisme.

Pierre Martin, directeur de Capgènes, a présenté les activités et l’actualité de l’organisation à l’occasion de l’assemblée générale du 4 avril dernier à la Maison du lait à Paris. L’organisme a notamment été soumis à un contrôle du ministère en 2016, il a démontré la transparence et la bonne conduite de l’organisation. Le ministère a donc décidé d’augmenter ses dotations de 6 %. L’interprofession caprine, Anicap, a aussi augmenté les siennes de 20 % par rapport à 2015. Capgènes est constitué d’un organisme de sélection (OS) et d’une entreprise de sélection (ES) avec chacun des rôles et des missions différents. En 2016, l’OS a rassemblé 22 associés coopérateurs et 599 éleveurs, ce qui représente 156 658 chèvres dont 32 454 femelles pointées, avec 6 races en programme de sélection et 8 races en conservation. Dans les races à petits effectifs, comme l’Angora, Capgènes propose un appui technique et génétique aux 48 éleveurs adhérents, notamment sur l’analyse et l’amélioration de la toison. 50 % des femelles angoras sont actuellement en programme de sélection. Capgènes a aussi des activités sur la Poitevine, la Corse et la Pyrénéenne. L’organisation mène aussi des actions sur les races en conservation comme sur la Rove, la chèvre du Massif central et la chèvre des fossés, la Lorraine etc.. Capgènes pratique par exemple la cryoconservation de semence mâle afin de préserver la diversité génétique de ses races si les effectifs venaient à diminuer dans le futur. Capgènes mène aussi un programme sur la chèvre créole et sur la Boer avec, pour cette dernière, 12 mâles en production de semences et un protocole d’insémination artificielle sur l’île de la réunion. Le schéma utilise le système d’information ovall appliqué aux ovins de boucherie.

Les races françaises proches génétiquement mais bien différenciées

En 2016, Idele, INRA et Capgènes ont mené des études sur la diversité de la génétique caprine. La première portait sur la diversité génétique caprine en France. Elle a démontré que les races caprines françaises étaient assez proches génétiquement entre elles à l’exception de l’angora. Malgré cette proximité génétique, elle a aussi montré que les races se différenciaient bien les unes des autres dans leurs caractères génétiques. "Certaines associations de races étaient au départ inquiet de se prêter au jeu de cette étude avec la peur de voir peu de différences entre les races et donc que l’intérêt de la préservation de certaines races soit compromis" se souvient Pierre Martin. Une autre étude, menée par l’Institut de l’Élevage, portait sur "l’évaluation morphologique des races des fossés et du Massif central".

3 000 doses exportées vers le Brésil en 2017

Capgènes mène aussi les races Saanen et Alpine le contrat Gènes + (remplacé fin 2016 par Gènes Avenir). 2016 a été marquée par une augmentation du nombre d’éleveurs et de chèvres avec 1,3 % d’élevage en plus et une augmentation de 3,3 % du nombre de chèvres avec quatre animaux de plus en moyenne par troupeau par rapport à 2015 (262 chèvres par troupeaux en moyenne). Cette tendance à l’augmentation est présente depuis la fin de la crise. Pour ses activités à l’export, Capgènes mise beaucoup sur la réouverture du marché brésilien et espère exporter 3 000 doses en 2017. Mais, pour le directeur de Capgènes, " les marchés à l’export sont fragiles car ils sont soumis aux barrières sanitaires et s’ouvrent et se ferment rapidement". Après la présentation des chiffres, les associés sont revenus sur Gènes Avenir qui remplace désormais le contrat Gènes +.

Davantage de filiation paternelle avec Gènes Avenir

Cette rénovation a été lancée courant 2013 mais le contexte économique de l’époque a ralenti son développement. Le programme a été créé afin de faire évoluer l’organisation, d’améliorer la génétique mais aussi de prendre en compte le nouveau découpage des régions. Il a été officiellement lancé fin 2016 lors de Capr’inov. Des couples techniciens-éleveurs ont présenté les mutations du programme dans leur région. Bertrand Bluet, conseiller caprin dans l’Indre, et Patrick Rapin, éleveur de Saanen en Vendée, ont par exemple parlé des évolutions au niveau de la filiation. Pour le conseiller caprin, "il était important de travailler sur cet axe car c’est un fort enjeu collectif et individuel afin de faire progresser la génétique. Mais les éleveurs sont trop peu à faire ce travail avec les montes naturelles. Il fallait donc trouver les raisons de la baisse de filiations afin d’identifier si elle résultait d’une baisse de vigilance, de difficultés techniques, d’un surcroît de travail ou si la filiation était en contradiction avec des objectifs de reproduction exigeants". Il était donc "urgent de redéfinir les priorités avec les éleveurs et de trouver des compromis ". Le lancement de Gènes Avenir était une bonne occasion de rediscuter du sujet avec les éleveurs.

Alloter pour connaître le père

Ces discussions devraient permettre de trouver des méthodes de filiation moins contraignantes et en adéquation avec les pratiques des éleveurs. Certains ont déjà des méthodes bien rodées comme Patrick Rapin. Pour assurer la filiation dans son élevage, il allote ses chèvres par lot de 30 à 40 maximum. Les chèvres sont ainsi peu nombreuses avec un seul bouc. Chaque matin et toute la journée lors des mises bas, les chevreaux sont numérotés et identifiés en notant bien le nom du père. La filiation paternelle est ainsi assurée. Ce travail nécessite un travail supplémentaire et il faut embaucher un salarié au moment des mises bas. Pour l’éleveur, ce travail supplémentaire n’est pas si contraignant et "vaut le coup afin d’identifier les mauvais pères". Des conseillers présents dans la salle ont apprécié ce témoignage qu’ils pourront transmettre à leurs éleveurs, parfois peu enclins à faire ce travail de filiation en raison d’une surcharge de travail trop importante.

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