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Avez-vous un troupeau de chèvres indemne de Caev ?

La grande majorité des élevages de chèvres ont du Caev dans leur troupeau. Mais ceux qui n’en ont pas apprécient d’avoir un troupeau sain, sans boiterie ni gros genoux. Témoignages d'éleveurs. 

<em class="placeholder">Chèvre avec gros genoux</em>
Seule une petite centaine de troupeaux caprins français seraient officiellement indemnes de Caev. Pourtant, le virus du Caev crée d’insidieux dégâts,
© R de Cremoux
 

« Je ne suis pas officiellement indemne »

<em class="placeholder">Édouard Guibert, éleveur laitier en Gaec en Indre-et-Loire</em>

 « Quand je me suis installé il y a 22 ans, j’ai acheté des chevrettes dans deux troupeaux officiellement indemnes. Depuis, je n’ai introduit aucun autre animal sur la ferme. Tous les cinq ans, au moment de la prophylaxie de la brucellose, je teste 80 chèvres au hasard de mon troupeau de 400 chèvres. Je n’ai jamais eu de cas de Caev et je me considère comme indemne même si je ne le suis pas officiellement. Cela me coûterait plus cher d’être indemne officiellement sans forcément m’apporter des choses en plus. J’élève 350 chevrettes par an, j’en garde une centaine pour moi et je vends sans difficulté les autres. Je pense que, sans Caev, les animaux vieillissent mieux et vivent plus longtemps. Un moment, je suis même monté jusqu’à un âge moyen du troupeau de cinq ans et demi. Au moment des mises bas, je laisse les chevrettes une demi-journée sous la mère avant de compléter avec du colostrum de remplacement pour celles qui n’ont pas bu. »

Édouard Guibert, éleveur laitier en Gaec en Indre-et-Loire

« On retente de laisser les chevrettes sous la mère »

<em class="placeholder">Nathalie et Benoît Cournede, éleveurs de 220 chèvres et livreurs de lait en Aveyron</em>

 « Nous avons repris le troupeau des parents qui avait des cas de Caev. Nous avons cherché à améliorer la situation, notamment en thermisant le colostrum et en séparant les chevrettes des mères à la naissance. Mais, malgré nos efforts, il reste des gros genoux, des boiteries et des problèmes articulaires. Peut-être que nous ne sommes pas assez rigoureux ? Le souci avec la thermisation, c’est que c’est contraignant et qu’il faut être sûr de bien la faire. Il faut trier les colostrums et s’assurer que le thermiseur fonctionne bien. Si on chauffe trop, on détruit des anticorps qu’il ne faut surtout pas altérer au risque d’avoir des chevreaux fragiles. Finalement, nous sommes revenus à une méthode plus traditionnelle en laissant les chevrettes sous les mères. Pour l’instant, ceux-ci ne semblent pas avoir plus de Caev que ceux que nous avons séparés à la naissance et alimentés au colostrum thermisé. Le troupeau en lactation longue a un âge moyen de quatre ans. En ce moment, nous sommes plus inquiets par la FCO. Même si nous sommes pas mal dans le flou, nous allons faire vacciner. »

Nathalie et Benoît Cournede, éleveurs de 220 chèvres et livreurs de lait en Aveyron

« J’ai envie de faire reconnaître un troupeau sain »

<em class="placeholder">Sandrine Roquefeuil, éleveuse de 300 chèvres dans l’Aveyron</em>

« À mon installation en 2004, j’avais acheté des chevrettes qui n’étaient pas officiellement indemnes de Caev. Mais il n’y avait pas de signes cliniques de Caev non plus. J’ai continué à thermiser le colostrum et à retirer les chevreaux des mères à la naissance. Aujourd’hui, je réfléchis à faire reconnaître mon élevage comme indemne. Ça peut être intéressant pour moi, pour être sûr d’avoir un troupeau sain, mais aussi pour d’autres éleveurs à qui je vends des chevrettes. Comme je fais de l’insémination sur la moitié du troupeau et que je connais la paternité sur l’autre moitié, mes chevrettes ont une certaine qualité génétique et peuvent intéresser du monde. D’autant que j’ai un troupeau plutôt sain, surtout depuis que je fais le vaccin Vimco pour les cellules. »

Sandrine Roquefeuil, éleveuse de 300 chèvres dans l’Aveyron

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