Avec plus de 180 chèvres par UMO, des frais dilués mais attention à ne pas se noyer…
Les livreurs de plaine avec plus de 180 chèvres par UMO doivent maîtriser la productivité du travail pour assurer le revenu.
Les ateliers livreurs de plaine, 180 chèvres et plus par UMO sont majoritairement présents en Nouvelle Aquitaine, Pays de la Loire et Bretagne. Ils élèvent en moyenne 467 chèvres et exploitent 129 ha de SAU dont 40 % sont consacrés aux surfaces fourragères. Deux tiers d’entre eux sont en système caprins et cultures de vente. En 2019, ces éleveurs se rémunèrent en moyenne à hauteur de 2,3 Smic par UMO, les deux tiers d’entre eux dégagent 2 Smic et plus par UMO.
Ces élevages élèvent en moyenne 240 chèvres par unité de main-d’œuvre avec une productivité laitière individuelle semblable au précédent groupe. Les élevages de ce groupe ne sont pas tous autonomes avec un chargement moyen de 15 chèvres/ha de SFP et plus d’aliments achetés que dans le précédent groupe (225 € par chèvre par an versus 192 €). Si les systèmes alimentaires restent variés, c’est dans ce groupe que les rations sèches à concentrés sont les plus présentes.
Produire plus sans dégrader la productivité
Les élevages du quart supérieur détiennent plus de chèvres par UMO (241 vs 277) et surtout des chèvres plus productives que la moyenne du groupe (998 litres par chèvre vs 870). Ils sont sur des systèmes moins autonomes (chargement très élevé et plus d’achats d’aliments par chèvres) mais plus efficients avec un coût du système d’alimentation plus faible (375 €/1000 litres vs 425). Leur niveau d’amortissements totaux à la chèvre est un peu en dessous de la moyenne du groupe et donc bien en dessous si on le ramène aux 1 000 litres. Côté produit, ils ont un meilleur prix du lait (743 €/1 000 litres vs 718), vendent plus de reproducteurs mais disposent de moins d’aides aux 1 000 litres avec moins de surfaces destinées à l’alimentation du troupeau.
Si la figure ci-dessous montre qu’il y a plusieurs façons de dégager un revenu, elle met surtout en évidence que la productivité du travail n’est pas forcément synonyme de revenu. Une exploitation est ainsi à plus de 200 000 litres/UMO mais avec une rémunération équivalente à un Smic seulement. Dans ce groupe, l’essentiel est de maîtriser la forte productivité du travail. Produire plus en dégradant la productivité animale, l’efficience de l’alimentation et le niveau des investissements ne permettra pas d’améliorer le revenu. À l’inverse, les élevages qui combinent productivité du travail et maîtrise de l’atelier dégagent bien évidemment de très bons revenus.
Avis d’éleveurs - Pierre Augustin, éleveur de la Vienne, en Gaec depuis 2017
« Il y a de grandes différences entre systèmes d’exploitation mais chacun peut être efficace »
« Tous les ans, je calcule le coût de production de l’atelier caprin avec le contrôle laitier. Je connais ainsi le coût réel d’un litre de lait produit sur mon atelier. La restitution en groupe me permet de me comparer avec les autres exploitations et avec les différents systèmes alimentaires des collègues. Le temps d’échange en groupe est primordial pour se repérer, voir si on est bien ou pas sur les différents postes économiques. Il y a de grandes différences entre système d’exploitation mais chacun peut être efficace. Le calcul des coûts de production me permet de voir les postes à travailler et de définir les leviers à mettre en place pour améliorer les performances de mon élevage. Ainsi, il faut que je remplisse au plus vite ma chèvrerie de 500 places pour diluer les charges surtout de mécanisation. L’augmentation en cours de la SAU devrait aussi me permettre d’améliorer les résultats. En parallèle de ce bilan annuel, je calcule mensuellement le coût alimentaire de mon troupeau pour optimiser l’efficience de ma ration à base d’enrubannage et de foin de luzerne. »