Attaques de loup : la colère des éleveurs ayant subi des pertes gronde en Saône-et-Loire
Des attaques de loup sur des ovins et bovins appartenant à des agriculteurs situés dans différents villages de Saône-et-Loire sèment la panique et attisent la colère des éleveurs qui ont rencontré le préfet.
Des attaques de loup sur des ovins et bovins appartenant à des agriculteurs situés dans différents villages de Saône-et-Loire sèment la panique et attisent la colère des éleveurs qui ont rencontré le préfet.

Le loup sème panique, désarroi et colère en Saône-et-Loire. Dans un communiqué daté du 12 mai, la préfecture de Saône-et-Loire a admis qu’un loup avait été pris en photo dans la nuit du samedi 10 au dimanche 11 mai dans la commune de Morey, par un piège photo installé par l’Office français de la biodiversité (OFB). Au préfet venu les rencontrer le 13 mai dernier à Morey où 18 bêtes ont été tuées, les éleveurs ont clamé leur colère et leur impuissance face aux nombreuses attaques de loup sur des ovins et des bovins de la région.
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Passer d’un classement en « cercle 1 » en « cercle 2 »
Un arrêté préfectoral a classé, depuis le 24 février dernier, les communes d’Essertenne, Marcilly-lès-Buxy, Morey, Saint-Bérain-sur-Dheune, Sainte-Hélène, Villeneuve-en-Montagne « cercle 1 », zone de prédation élevée. Ce classement implique des contraintes supplémentaires pour obtenir des autorisations de tirs de défense : renforcement des dispositifs de protection et surveillance continue. Dans une lettre ouverte au préfet en date du 12 mai, la FDSEA 71et JA ont exigé le reclassement de ce secteur en « cercle 2 » , "condition indispensable à la libération immédiate des tirs de défense".
Ils demandent aussi que les tirs de défense soient autorisés pour les élevages bovins et pas seulement les élevages ovins.
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Des dispositifs pour accompagner les éleveurs souhaitant se protéger
Accueilli par deux carcasses de mouton et des éleveurs exaspérés, Yves Seguy, le préfet a entendu leur colère et leurs doléances. Suite à ces échanges parfois tendus, il a demandé le passage temporaire de ce secteur en « cercle 2 » jusqu’au 31 décembre 2025. La FDSEA 71 relate que le préfet a indiqué que des dispositifs se mettaient en place pour accompagner les éleveurs qui souhaitent se protéger : une aide publique à hauteur de 80 %, financée par le FEADER, et un dispositif expérimental en lien avec la Chambre d’Agriculture, reposant sur des fonds d’origine privée (fonds de compensation). Ce mécanisme permettrait d’avancer la totalité de l’aide FEADER et de couvrir les 20 % restants.
« Les protections sont inefficaces contre le loup »
Mais la FDSEA 71 argue que sur le terrain, « la réalité est plus nuancée sur les dispositifs de protection ». Elle explique qu’au-delà de « la lourdeur administrative, plusieurs éleveurs expriment un rejet total du dispositif de protection, quel que soit le niveau d’aides, considérant que les protections sont inefficaces contre le loup. Leur demande est claire : ils veulent moins de loups, pas plus de paperasse ». Il faut dire que dans la région, les esprits sont encore marqués par le passage du « loup boiteux », soupçonné d’avoir commis des dizaines d’attaques entre 2023 et 2024 dans le secteur de Morey, Essertenne et Villeneuve-en-Montagne.
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La brigade mobile d'intervention de l'OFB sollicitée
Suite à son déplacement à Morey et les annonces présentées la semaine dernière, Yves Séguy, préfet de Saône-et-Loire, a annoncé ce 20 mai avoir reçu dans l'après-midi en préfecture la Brigade Mobile d’Intervention de l’ Office français de la biodiversité afin d’échanger sur les actions mises en place pour protéger les troupeaux des attaques du loup.
« La brigade mobile d’intervention a pour mission principale d'apporter un soutien aux éleveurs qui subissent régulièrement l'impact du loup, avec des attaques récurrentes et importantes », affirme le préfet dans un post sur Facebook.