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Améliorer ses conditions de travail par l’ergonomie

Karine Lazard est ergonome et technicienne caprine, son objectif est d’améliorer les conditions de travail en élevage.

Pour la traite et les autres travaux, de petites astuces ou du bricolage peuvent parfois améliorer l'ergonomie des postes et donc les conditions de travail.  © D. Hardy
Pour la traite et les autres travaux, de petites astuces ou du bricolage peuvent parfois améliorer l'ergonomie des postes et donc les conditions de travail.
© D. Hardy

Lors des dernières journées techniques caprines, à Najac, en Aveyron, Karine Lazard, technicienne caprine de la chambre d’agriculture du Cher, a présenté ses travaux sur l’ergonomie en élevage. Après plusieurs années en tant que technicienne caprine, elle s’est formée à l’ergonomie et réalise désormais des bilans d’ergonomie dans des élevages, notamment caprins. Elle est partie du constat que certains élevages avec des caractéristiques satisfaisantes n’avaient pas des résultats à la hauteur de leurs attentes. D’autres éleveurs, malgré de bons résultats économiques, ne sont pas satisfaits, "bien souvent car leurs conditions de travail ne leur conviennent pas". Elle s’est donc posé la question de ce que faisaient les éleveurs lorsque les techniciens ne sont pas là. L’ergonomie consiste donc à détecter des situations problématiques pour l’efficience du travail et la santé des opérateurs.

Identifier les causes des problèmes

Il s’agit donc d’améliorer l’adéquation personnes/travail dans un but d’amélioration de la performance, du développement des personnes et de leur santé. Mais, pour conseiller, il faut aussi « comprendre les choix techniques et faire des liens entre performance et activité réelle ». Mais le problème consiste bien souvent à identifier "précisément la cause des problèmes" car, selon Karine Lazard, "les éleveurs n’identifient pas toujours la provenance de ces problèmes. Il faut donc passer le plus de temps possible à les regarder travailler, à tous les postes, afin de bien repérer les réels problèmes et leurs conséquences ". Dans une exploitation où elle effectuait un bilan, la technicienne avait noté un problème dans le circuit de lavage. Sachant que le lavage de matériel et des locaux représente environ la moitié du temps de travail en fromagerie, elle a cherché à optimiser ce circuit beaucoup trop complexe et nécessitant des transports non nécessaires. La personne travaillant en fromagerie devait faire des trajets inutiles avec des piles de moules. Grâce à cette optimisation, la charge et la pénibilité du travail ont pu diminuer. Dans une autre exploitation, l’éleveur était inquiet quant à la charge de travail au moment des mises bas. Lors de ses observations dans l’élevage, Karine Lazard a noté que les problèmes de travail provenaient en partie du quai de traite. En effet, la disposition de celui-ci obligeait l’éleveur à se contorsionner pour y accéder.

Prendre du recul sur ses pratiques

De plus, l’éleveur avait noté des problèmes de fluidité lors du déplacement des chèvres et surtout des chevrettes qui mettaient beaucoup de temps à apprendre à monter et à descendre correctement. Le problème venait en fait des cornadis mal montés qui s’ouvraient mal et qui pouvaient blesser les animaux. Il a suffi à l’éleveur d’un simple bricolage pour fluidifier les mouvements d’animaux et ainsi diminuer sa charge de travail au moment de la traite et donc lors des mises bas. Ces bilans ergonomiques permettent ainsi aux éleveurs d’avoir un regard extérieur sur leur manière de fonctionner. Pour Karine Lazard, les éleveurs sont souvent « ancrés dans des pratiques et ne se rendent pas compte des problèmes car ils ont du mal à prendre du recul. Ces bilans permettent, par le fait de filmer et de passer du temps à les regarder travailler, de trouver des solutions sans forcément avoir à réaliser de gros investissements ».

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