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50 cm au garrot pour les chèvres miniatures

Dans les Vosges, Hélène Étienne élève une cinquantaine de chèvres et boucs miniatures. Ces petits chevreaux, chèvres et boucs sont vendus à des particuliers comme animaux domestiques de compagnie.

Mini, mini, mini ! Les chèvres miniatures d’Hélène Étienne ne sont pas bien grosses. Seize à vingt-trois kilos à la balance et une cinquantaine de centimètres au garrot. Ces chèvres demi-portion sont vendues comme animal de compagnie à des particuliers ou à des zoothérapeutes qui font de la médiation animale. La quarantenaire s’est lancée dans l’élevage de chèvres miniatures complètement par hasard. Ancienne institutrice, elle quitte l’Éducation nationale en 2018 pour une reconversion en maraîchage. Lorsqu’elle s’installe sur une douzaine d’hectares à Bertrimoutier, dans les Vosges, elle découvre un paysage envahi de ronces et décide de se faire aider par des moutons et des chèvres pour débroussailler les parcelles.

« Le hasard a fait que l’on m’a donné des chèvres miniatures », sourit Hélène. Depuis, elle s’est prise de passion pour les chèvres miniatures et a développé patiemment son élevage pour atteindre une quarantaine de chèvres et huit boucs. « J’aimerais arriver à quatre-vingts reproductrices, mais pas plus, pour continuer à les appeler par leur prénom », précise l’éleveuse qui préfère agrandir son troupeau par croît interne plutôt que par l’achat d’animaux, afin d’éviter l’introduction de maladies.

Son troupeau est d’ailleurs testé régulièrement sur la paratuberculose, le Caev, la fière Q ou la chlamydiose. Toutefois, pour éviter la consanguinité, de nouveaux boucs sont souvent introduits.

Des mini-chèvres choyées dès leur plus jeune âge

Si l’élevage d’Hélène est encore une activité complémentaire – elle élève également des ânes miniatures, une troupe ovine et gère un gîte tout en travaillant à mi-temps dans une compagnie d’assurances – ses chèvres miniatures bénéficient d’une attention constante. Abritées au rez-de-chaussée d’une ferme vosgienne en rénovation, les chèvres miniatures y vivent dans d’anciennes cases à cochons, ce qui impose à Hélène un travail manuel important. « Ce matin, j’ai mis trois heures à curer les 50 mètres carrés d’aire paillée », souffle-t-elle.

Ses chèvres pâturent et débroussaillent les terrains alentour, tandis que la fenaison est sous-traitée pour les parcelles les plus éloignées.

Des chèvres de petite taille destinées à la compagnie

Les chèvres miniatures ne sont pas aussi saisonnées que les grandes races, et on peut arriver à avoir des naissances quand on veut. Ici, les naissances s’étalent de fin novembre à février. Les quinze premiers jours de vie, Hélène consacre beaucoup de temps à ses chevreaux pour les habituer à la présence humaine. « Je passe peut-être trois heures par jour à les caresser. J’essaie de les familiariser avec des gestes et des bruits qu’ils retrouveront chez leurs futurs propriétaires, souvent des familles avec enfants », précise-t-elle. Ce contact régulier permet de faire des chèvres des animaux sociables et parfaitement adaptés à la vie domestique.

Des prix variant en fonction de la couleur et de la taille

Les chèvres miniatures d’Hélène sont vendues entre 250 et 600 euros, en fonction de plusieurs critères. Les mâles castrés sont généralement moins chers que les femelles ou les mâles entiers. Certaines caractéristiques influencent également les prix : les robes rouges, chocolat ou les robes mantelées (avec le dos d’une couleur différente de celle du reste du corps) ou pie herminées (blanche avec des taches noires) sont particulièrement recherchées. De même, les animaux avec des yeux bleus, des poils longs ou dépourvus de cornes voient leur valeur augmenter. Enfin, la taille est un facteur décisif : « Plus la chèvre est petite, plus elle se vend cher. »

« Trois heures de caresses par jour pour que mes chèvres miniatures s’habituent à l’homme »

Les chevreaux sont généralement vendus à trois mois, une fois sevrés, mais il est possible de les récupérer plus tard, à la demande des clients. Hélène accompagne ses ventes de nombreux conseils et documentations, parmi lesquels le carnet de santé de l’animal, sa généalogie, le livre J’adopte mes premières chèvres et les dépliants de l’Association nationale de la chèvre miniature française qu’Hélène préside par ailleurs.

Des conseils qui se poursuivent après la vente

« Je laisse trois mois de réflexion à mes clients avant la vente, afin qu’ils affinent leur projet et intègrent bien nos recommandations », précise Hélène. Elle privilégie une relation durable avec ses acheteurs et continue d’échanger régulièrement avec eux après la vente. Grâce à WhatsApp, elle reste en contact avec les propriétaires de ses chèvres et répond à leurs questions. En plus d’une alimentation à base de foin, d’herbe et d’eau, le premier conseil pour les nouveaux propriétaires est « de faire le tour du voisinage ». « On essaie de faire de la prévention, résume Hélène. Les particuliers sont contents d’avoir une vraie éleveuse à qui poser des questions. »

Bien que la « mode » des chèvres miniatures, stimulée par la pandémie de Covid-19, semble légèrement ralentir, Hélène reste très sollicitée. « Mon carnet de commandes est plein jusqu’à l’année prochaine », conclut-elle, ravie du succès croissant de son activité.

Lire aussi : Chèvre miniature : La mini-filière des mini-chèvres

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