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À chacun sa griffe pour traire les chèvres

Plusieurs marques sont présentes sur le marché français et proposent des matériels de qualité. À chacun de choisir en fonction de ses besoins et de son troupeau le faisceau qui lui convient.

« Au plus proche des animaux, les faisceaux trayeurs constituent un élément essentiel de la machine à traire, rappelle Jean-Louis Poulet, responsable de projet recherche et développement traite à l’Institut de l’élevage. Il en existe pourtant une multitude parmi laquelle il n’est pas toujours facile de s’y retrouver. Avec des faisceaux trayeurs choisis en connaissance de cause et utilisés de façon appropriée, la traite devient alors plus agréable pour l’éleveur et pour les animaux. »

Un faisceau trayeur est composé de deux circuits, un circuit de lait et d’air et un circuit de pulsation. Il comprend le manchon trayeur, dans son étui, seul élément en contact avec le trayon de la chèvre. Viennent ensuite le tuyau court à lait et le tuyau court de pulsation, la griffe qui peut être en « Y » ou un collecteur, le tuyau long à lait et le tuyau long de pulsation. Pour aller plus loin, des fiches disponibles sur le site idele.fr présentent les différents éléments d’une machine à traire et leur fonctionnement pour mieux comprendre cet outil utilisé au quotidien par les éleveurs.

Légèreté et ergonomie chez SAC

« Un des volets importants de notre travail est d’améliorer le confort de traite pour le trayeur et les chèvres », explique Claude Peignard, directeur France de SAC Milking. La marque propose différents modèles de faisceaux trayeurs, avec ou sans clapet, avec le réservoir directement intégré aux gobelets. « Les faisceaux Handyflow sont faciles à manipuler avec leur réserve juste sous le trayon qui ne nuit pas à l’encombrement. Nos manchons sont exclusivement en silicone, ils permettent de voir l’écoulement du lait et le positionnement du trayon. C’est encore plus important lorsque les cadences de traite sont élevées. Même avec des branchements rapides, l’éleveur peut constater rapidement et facilement que le trayon est bien placé et que le lait s’écoule. Même si la sélection génétique fait progresser la morphologie des mamelles, il faut préserver les trayons. La mamelle évolue au cours de la vie des chèvres et les manchons en silicone sont adaptés à différents types de trayons. »

Pour aller plus loin dans l’ergonomie de traite, SAC a présenté il y a quelques mois le 2RO, un roto équipé d’une série d’innovations réduisant le temps de branchement à moins de trois secondes par chèvre. Avec le système QuickUp, le faisceau passe directement à travers la plateforme et permet de réduire l’amplitude des mouvements du trayeur. Il améliore l’ergonomie et réduit le nombre d’opérations par chèvre. Quatre installations sont déjà prévues en France au cours des prochains mois.

Des faisceaux pour toutes les mamelles chez Boumatic

« Parmi notre gamme de faisceaux, le dernier né, le Caprimax, est le fruit d’un travail important sur l’ergonomie pour l’éleveur et adapté à toutes les morphologies de mamelles, explique Romain Wolfer, chef de produits Boumatic. Face à la grande hétérogénéité des mamelles des chèvres, l’encombrement des faisceaux complique souvent le branchement parce que les gobelets sont trop longs. Nous avons donc placé les clapets automatiques non pas sur les gobelets, mais au niveau du bol de la griffe. On garde l’avantage des faisceaux trayeurs avec gobelets, sans les contraintes. »

Boumatic a également développé une solution pour remplacer les orifices calibrés qui s’encrassent facilement et dont l’entretien quotidien peut être fastidieux. Le faisceau est équipé d’un système de valve d’entrée d’air automatique. Le lavage se fait lorsque le faisceau est branché au plateau de lavage dédié avec un raccord au niveau de la valve.

« Nos nouveaux faisceaux trayeurs sont équipés de manchons uniquement en silicone. Leur durée de vie est plus longue et ils ont tendance à mieux s’adapter aux températures de lavage. Nous conseillons de toujours utiliser le système de dépose automatique pour gérer la fin de traite et éviter au maximum les fluctuations de vide et entrées d’air intempestives qui perturbent l’ensemble de la ligne. »

9 installations sur 10 en ligne haute chez Delaval

« Nous proposons deux types de faisceaux adaptés aux lignes haute ou basse, explique Lucie Drots, commerciale élevage chez Billaud Segeba, concessionnaire Delaval. Les éleveurs travaillent souvent en lots et la ligne haute permet d’optimiser les postes quai par quai et de gérer des longueurs de quai. »

Le faisceau adapté à la ligne basse est le G50 +, léger, robuste, facile d’utilisation et d’entretien, y compris lors du changement des manchons. La griffe en « Y » transparent permet de voir le lait qui tombe par gravité. Il comprend la possibilité de couper le vide individuellement avec un clapet positionné en bas des gobelets.

En ligne haute, le G50 + est associé à une griffe TF100. Les gobelets ont les mêmes spécificités que le faisceau ligne basse. « La grande force de cette griffe est la boule en plastique qui permet d’évacuer le lait. Il tombe par gravité dans la boule, puis monte en siphon. Cette technologie permet un débit rapide sans bouchon, en préservant la qualité du lait et en maintenant la stabilité du vide sous la mamelle. »

Delaval propose des manchons en caoutchouc pour la qualité du massage et leur moindre agressivité envers les trayons.

Côté décrochage automatique, un fluxmètre positionné entre la griffe et le lactoduc mesure le flux de lait qui passe. Un niveau limite est fixé par le technicien avec l’éleveur. Si le flux de lait descend sous la limite fixée, un tempo d’aspiration se met en place. Si le flux reprend, le faisceau ne se décroche pas. Si le flux ne reprend pas, le boîtier de commande déclenche la vidange totale du faisceau et décrochage. « Ce système permet de traire proprement et correctement, sans surtraite. Il est aussi possible d’utiliser un programme différent pour les chèvres et les chevrettes. »

« Une salle de traite est un investissement pour 20 ans minimum, c’est important de trouver un juste équilibre entre rentabilité économique et confort de travail. Il faut aussi réfléchir à l’évolution de cet outil à horizon 5-10 ans pour anticiper un potentiel agrandissement et le penser dès la conception de la salle de traite et éviter des surcoûts futurs.  »

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