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Guerre en Ukraine
Prix du GNR : « on va droit dans le mur », des agriculteurs alertent le gouvernement sur twitter

L’envolée du prix du gazole non routier, sur fond de guerre en Ukraine, inquiète de plus en plus les agriculteurs. Les messages d’alerte auprès du gouvernement se multiplient sur les réseaux sociaux.

plein de GNR pour le tracteur
La Coordination rurale demande à l’Etat de faire bénéficier aux agriculteurs des mêmes exonérations fiscales que celles déjà accordées aux marins pêcheurs en matière de GNR
© Guillaume de Werbier

[Mis à jour le 14 mars]

Dans de nombreuses régions de France, le prix du GNR dépasse les 2 euros le litre ce jeudi 10 mars, sur fond de guerre en Ukraine. Une situation qui commence à fortement peser sur la trésorerie des agriculteurs. Sans parler du manque de disponibilité qui conduit les distributeurs à rationner leurs clients agriculteurs.

« GNR, engrais, semences… les prix flambent de toutes parts et les agriculteurs ne vont pas pouvoir suivre : la situation est grave ! », écrivait le 8 mars la Coordination rurale dans un communiqué. Le syndicat minoritaire agricole demande à l’Etat de faire bénéficier aux agriculteurs des mêmes exonérations fiscales que celles déjà accordées aux marins pêcheurs en matière de GNR.

Sur le terrain les agriculteurs tirent la langue et expriment leur forte inquiétude sur les réseaux sociaux.

Comme cet éleveur breton Olivier Sourdin qui postait hier sur twitter : « Le gasoil 1,94 € à 6h ce matin, ce soir il est à 2,11 € … Il y a 15 j le GNR était à 1,20 ttc et aujourd’hui 2,20€  ttc, sachant que on ne peut pas être livrer avant 8 jours …🙈 du coup le prix du lait, des œufs,  de la viande… ↗️↗️ on fait pareil ↗️↗️ #vismaviedagri ».

Jéremy Vallat, éleveur laitier dans l’Isère, écrit le même jour : « La coop annonce le GNR à 2,19 euros TTC le litres pour demain, cela fait entre 15 et 20 euros de plus par tonne de lait produit. On va droit dans le mur ». Il interpelle Bruno Le Maire.

Eleveur d’ovins viande, en Haute-Loire, Guillaume Redon s’inquiétait pour sa part le 8 mars d’être rationné en gazole : « Alors en plus que le #gazoil soit très très cher on ne me remplis même pas la cuve... je suis rationé Ben oui voyons les animaux vont ce nourrir seul..... Merci. »

Quand Quentin Bigard, jeune agriculteur en Haute-Marne, alertait dès le 7 mars : « Comme tous les matins, 1,5T de concentrés pour mes p’tits #blonds… il y a un an, la ration par JB me revenait à 1,80€/j et le GNR du tracteur était à 70cts. Aujourd’hui, la ration est à 3,00 et le GNR à 1€50… », poursuivant dans un second tweet que dans le même temps le « kg de carcasse est passé de 4,10 à 4,90€ ».

François, éleveur bio dans le Puy-de-Dôme, interpelle pour sa part Bruno Le Maire, Julien Denormandie et Emmanuel Macron : « Le GNR a 1,52€ HT ce jour. En octobre à 0,85€ HT. 76% de taxes. Dites @BrunoLeMaire @J_Denormandie @EmmanuelMacron il ne serait pas temps d’imaginer autre chose pour continuer de travailler? Nourrir la France avec de l’eau fraîche ça ne suffira pas en temps de guerre ».

Ces agriculteurs seront-ils entendus ? Entouré des représentants de six ministères, Jean Castex a reçu, le 8 mars, les principales filières touchées par les conséquences de la guerre en Ukraine, pour écouter leurs propositions en vue de l'élaboration du « plan de résilience » demandé par le Président de la République. La présentation du plan est attendue pour « la semaine prochaine », a confié le cabinet du Premier ministre lors d'un point presse à l'issue de cette rencontre, selon nos confrères d'Agra Presse.

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