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Daniel Bonfante, directeur commercial d'Azove
L'engraissement italien évolue

Les éleveurs italiens doivent aujourd’hui saisir diverses opportunités, notamment techniques, pour améliorer leur compétitivité.

Aujourd'hui, les éleveurs italiens doivent étudier toutes les possibilités pour trouver de la rentabilité.
Aujourd'hui, les éleveurs italiens doivent étudier toutes les possibilités pour trouver de la rentabilité.
© DR

Comment a évolué ces derniers mois la consommation de viande bovine en Italie ?


Daniele Bonfante - La consommation est en baisse, conséquence de la crise économique. Cette diminution concerne principalement les achats des familles (- 5,3 % en 2010) et malgré des prix à la consommation stables, cette tendance s’accentue au 1er trimestre 2011. La réduction des achats touche la vente au détail, mais également les hyper et supermarchés. Seuls les discounts ont vu une légère augmentation. Face à cela, la grande distribution effectue de manière continue des ventes promotionnelles, ne différenciant pas l’origine du produit. Elle répercute ces rabais sur les fournisseurs et par conséquent sur les éleveurs. La viande bovine nationale, produite majoritairement à partir de broutards français est la plus pénalisée car plus chère. L’année 2010 a également été marquée par une réduction des importations d’Amérique de Sud et à l’automne, de Pologne, suite à la forte augmentation des prix.


Comment voyez-vous la campagne de commercialisation du bétail maigre à venir ?


D. B. - Jusqu’à présent, la demande italienne de broutards est restée quasi constante. Le prix de la viande en Italie continue de baisser pendant que les coûts de production augmentent. Il faut savoir que l’engraissement s’est répandu dans la plaine du Pô depuis les années 1970 pour valoriser le maïs. Or, ces dernières années, les éleveurs se posent la question de la vente du maïs en grain. Pour l’instant, les primes PAC maintiennent la production. Si, dans les prochains mois, on ne voit pas d’évolution du prix, un choix se posera surtout pour les plus petits élevages moins rentables (environ 100 animaux). Les exploitations de tailles supérieures travaillent par contre, pour mettre en place des solutions apportant rentabilité et pérennité. Une transformation sur l’aspect technique, encore à explorer, des ateliers d’engraissement est donc en cours.

La demande italienne en animaux français va-t-elle évoluer qualitativement ?


D. B. - Le coût élevé de l’alimentation et la confirmation de la prime liée à l’étiquetage qui nécessite au moins sept mois d’engraissement en Italie vont faire évoluer la demande en broutards français vers des animaux ne dépassant pas les 400 kg. Les jeunes bovins trop lourds étant pénalisés sur le marché. À l’opposé, la baisse du nombre de petits élevages va réduire la demande de broutards légers (150 à 250 kg). Autre tendance, l’accentuation de la saisonnalité. Il faudra moins de production de jeunes bovins les mois d’été, où les prix sont bas. La demande en femelles qui produisent des carcasses légères va augmenter. Les échanges franco-italiens sont importants. C’est pourquoi, nous cherchons des solutions. Nous avons par exemple lancé une étude sur l’impact de la vaccination précoce contre les maladies respiratoires en France pour améliorer santé et morbidité des animaux en Italie. Ceci pourra peut-être réduire l’utilisation d’antibiotiques en élevage. Ce partenariat pourrait améliorer la compétitivité même de la filière.


La production de biogaz concurrence t-elle l’engraissement ?


D. B. - Aujourd’hui, le biogaz peut-être considéré comme un concurrent de la consommation de maïs. Il se développe rapidement en Vénétie. On compte 50 structures en fonctionnement. Et 70 autres ont reçu un accord, majoritairement chez des éleveurs de bovins. Sont principalement concernées les grosses exploitations qui peuvent supporter de tels investissements (3,5 à 4 millions d’euros). Le biogaz, à défaut d’être vu comme un concurrent, peut être considéré comme un atout. Il limite l’incertitude et la fragilité économique du moment. Le biogaz revêt un autre intérêt pour notre région classée en zone vulnérable. Il permet de transformer les eaux usées, le fumier et le lisier, limitant coûts d’élimination et contraintes environnementales. Le photovoltaïque a également permis à beaucoup d’éleveurs de restructurer leurs élevages, en éliminant les vieilles toitures et en leur fournissant un revenu complémentaire.

Identité

Azove est une organisation de producteurs italiens, située dans la région de la Vénétie, au Nord-Est de l’Italie. Cette coopérative qui regroupe 360 éleveurs et 150 sociétaires, commercialise 55000 jeunes bovins, 12 000 têtes sous forme de viande découpée ainsi que 66000 tonnes d’aliment par an pour un chiffre d’affaires de 129 millions d’euros.

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