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Moisson 2022 : production française de blé dans la moyenne, records en colza, grands écarts en rendement.

La moisson 2022 est marquée par une « hétérogénéité inédite des rendements pour la plupart des grandes cultures », indique un communiqué commun publié par FranceAgriMer, Arvalis et Terres Inovia.

Estimée à 33,9 millions de tonnes, la récolte de blé française affiche un rendement moyen quasi stable sur un an, mais avec d'énormes disparités, tandis que le colza a localement enregistré des rendements records.
© G. Omnès

Blé tendre : une production dans la moyenne basse (production : 33,9 Mt, rendement moyen de 7,2 t/ha)

Selon les dernières estimations d’Agreste, la production française de blé tendre atteint 33,9 millions de tonnes (Mt). C’est moins qu’en 2021 (35,4 Mt) en raison de la baisse des surfaces qui n’est pas compensée par la très légère hausse des rendements (7,2 t/ha en 2022 contre 7,1 t/ha l’an passé).

La moyenne française reste en deçà de la moyenne quinquennale, « les régions du grand quart nord-ouest affichent toutefois des rendements proches ou supérieurs à celle-ci », indique Arvalis. Stress thermiques et hydriques, grêle, gels impriment une très forte hétérogénéité des résultats, y compris à l’échelle d’une même exploitation. La réserve utile du sol a joué un rôle clé cette année.

 

 
D’après Agreste, les blés tendres de la moitié nord affichent des rendements supérieurs à 60 quintaux à l’hectare en moyenne, avec un gradient qui augmente en remontant vers le nord. La Picardie devient la première région productrice de blé en France.
D’après Agreste, les blés tendres de la moitié nord affichent des rendements supérieurs à 60 quintaux à l’hectare en moyenne, avec un gradient qui augmente en remontant vers le nord. La Picardie devient la première région productrice de blé en France. © Agreste

 

D’après Agreste, les blés tendres de la moitié nord affichent des rendements supérieurs à 60 quintaux à l’hectare en moyenne, avec un gradient qui augmente en remontant vers le nord. En Seine-Maritime, dans l’Eure et dans le Nord-Pas-de-Calais, les rendements moyens départementaux dépassent les 90 q/ha. Le stress hydrique et la chaleur ont en revanche eu raison de la productivité dans le Sud : de nombreux départements de la moitié méridionale du pays affichent des basses de plus de 10 % par rapport aux rendements moyens de ces cinq dernières années.

Les résultats des coopératives Axéréal (Centre et Ouest), et à l’autre bout de la France, de la Cal et Lorca (Lorraine) reflètent cette grande disparité des rendements : sur leur zone de collecte, ces coops recensent des rendements entre 40 et 100, voire 110 q/ha. La fourchette est à peine plus resserrée à la coopérative Terrena, dans le Grand Ouest, entre 40 et 80 q/ha, et chez EMC2 (Grand Est), entre 50 et 90 q/ha. Selon Agreste, la Picardie devient la première région productrice de blé tendre, devant le Centre (où les rendements sont en baisse).

La qualité de la récolte française n’affiche pas de handicap majeur pour sa commercialisation. « Les teneurs en protéines sont élevées à très élevées au sud du pays », rapporte le communiqué d’Arvalis et de FranceAgriMer, tandis que « sur la moitié nord, elles sont généralement satisfaisantes, autour de 11 % en moyenne, mais très hétérogènes ». Ces taux relativement bas constituent la principale faiblesse du millésime 2022, car le standard à l'export est de 11,5 %. Les retours sur les poids spécifiques sont satisfaisants, tout comme les temps de chute de Hagberg dans la plupart des situations.

Blé dur toujours à la peine (production : 1,4 Mt, rendement moyen : 5,3 t/ha)

Sans surprise, en raison de surfaces une nouvelle fois en repli (256 000 hectares), le blé dur fait grise mine. La production perd 0,2 Mt sur un an à moins de 1,4 Mt (près de 20 % en dessous de la moyenne 2017-2021). Les rendements sont également en légère baisse. Les zones de production méridionales ont souffert de la sécheresse précoce. Axéréal constate des rendements entre 50 et 85 q/ha.

Concernant la qualité, « la moucheture est très peu présente et le mitadinage reste limité », signale Arvalis, qui indique que « dans l’ensemble les PS sont satisfaisants ». La teneur en protéines est très variable, atteignant « régulièrement les 14 %, à l’exception du Sud-Est ».

Orges : situation contrastée entre variétés d’hiver et de printemps

Alors que les orges d’hiver enregistrent des rendements supérieurs à la moyenne quinquennale dans la moitié nord du pays, les orges de printemps ont subi de plein fouet le temps chaud et sec du printemps. La production d’orges d’hiver est ainsi annoncée à 8,4 Mt par Agreste (légèrement au-dessus de la moyenne 2017-2021), pour un rendement moyen de 6,6 t/ha, les orges de printemps n’engrangent que 3 Mt (- 0,2 Mt sur un an), avec des rendements qui dévissent (de 6,1 t/ha en 2021 à 5,3 t/ha en 2022).

Le calibrage des orges brassicoles est bon, mais les protéines sont souvent élevées, signale Arvalis.

Colza : la belle surprise de l’année (production : 4,3 Mt, rendement : 3,6 t/ha)

« Les rendements moyens sont bons à très bons dans la grande majorité des régions, avec des records locaux », indique Terres Inovia. La disparité des rendements est moindre que pour les céréales à paille, avec des niveaux fréquemment compris entre 30 et 45 q/ha, avec des pointes à 50 q/ha. Le rendement moyen devrait être au moins égal à 36 q/ha, proche des niveaux de 2014 et 2017.

 

 
La disparité des rendements du colza est moindre que pour les céréales à paille, avec des niveaux fréquemment compris entre 30 et 45 q/ha, avec des pointes à 50 q/ha.
La disparité des rendements du colza est moindre que pour les céréales à paille, avec des niveaux fréquemment compris entre 30 et 45 q/ha, avec des pointes à 60 q/ha. © Agreste

 

« Sans surprise, les parcelles parties du mauvais pied dès la levée (faibles peuplements, enracinement médiocre et biomasses très faibles) n’ont généralement pas pu franchir la barre des 37-38 q/ha », note Terres Inovia.

Avec 1,2 million d’hectares, les surfaces récoltées sont au plus haut depuis quatre ans (1,6 Mha semés en 2017). Des résultats de bon augure combinés à des prix relativement fermes, malgré le repli constaté après les sommets du printemps.

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