Aller au contenu principal

Mortalité des veaux
L´impact d´un déficit en oligo-éléments

Après avoir été confronté aux conséquences d´un déficit en oligo-éléments, Christophe Puzenat, éleveur en Saône-et-Loire a désormais opté pour une cure systématique en début d´hivernage.


Christophe Puzenat se souviendra longtemps de l´hiver 1999-2000. « Cette hiver-là, près du quart de mes veaux ont terminé à l´équarrissage. Cela a commencé par des veaux mous, qu´il fallait faire téter. Puis, courant janvier, cela a vite dégénéré par une hécatombe liée tant à des maladies respiratoires qu´à des diarrhées. Cela se traduisait, en plus de frais vétérinaires conséquents, par une perte de temps considérable pour faire téter puis soigner des veaux qui de plus finissaient souvent par mourir. Des campagnes de vêlages de ce type, c´est épuisant physiquement parlant, mais aussi totalement démoralisant », se souvient l´éleveur de Chalmoux, petite bourgade située à l´ouest du département de la Saône-et-Loire. Pourtant, jusque-là, les campagnes de vêlages se déroulaient sans problèmes majeurs. « Avec un peu de diarrhées en fin d´hiver, mais rien d´alarmant. »
La conduite d´élevage était elle aussi tout ce qu´il y a de plus classique pour une exploitation de la zone charolaise. A savoir une exploitation très herbagère avec des stocks fourragers principalement composés d´ensilage d´herbe et de foin. Un troupeau de soixante-dix mères plutôt orienté « viande » côté conformation, sans pour autant aller vers les extrêmes en matière de DM, et une production de maigre alourdi dominante couplée à la volonté d´avoir des vêlages le plus centrés possible en début d´année.
Des profils métaboliques
Pour analyser quelles pouvaient être les raisons de cette mortalité anormalement élevée, la mise en place de profils métaboliques a rapidement mis en évidence des carences en sélénium, cuivre et zinc sur les mères. Dès que ces résultats sont tombés, tous les animaux ont bénéficié à partir de début février d´une cure pour ces trois oligo-éléments qui a permis de limiter la casse sur les veaux encore à naître. « Question dynamisme des veaux, il n´y avait rien à voir entre les derniers vêlages et les premiers. »
Pour mettre toutes les chances de son côté l´hiver suivant, Christophe Puzenat a choisi, sur les conseils de son vétérinaire, de jouer l´atout préventif plutôt que de miser seulement sur le curatif. « Désormais, toutes les femelles d´élevage de l´exploitation sont complémentées à partir de la rentrée en stabulation, au tout début du mois de décembre. » Une cure d´oligo-éléments qui vise à recharger l´organisme des mères avant la période de vêlage et qui se déroule en deux temps. D´abord le supplément en sélénium sous forme granulé acheté au cabinet vétérinaire, avec une dose de 60 g/jour/vache pendant dix jours. Puis vient dans la foulée la cure de cuivre et zinc avec 40 g/jour/vache, là aussi pendant dix jours. Ces minéraux sont apportés dans l´auge une fois par jour par le biais de la mélangeuse en service depuis deux ans. La ration en elle-même se compose de 1,5 kg de paille, 4 kg de foin, 15 kg brut d´ensilage d´herbe et 1 kg de céréale aplatie avant vêlage, qui passe à deux kilos une fois les vaches vêlées.
« Depuis que je procède ainsi, je n´ai plus ces problèmes de veaux mous qui ne veulent pas téter », souligne Christophe Puzenat, qui d´ailleurs ne fait plus de profil métabolique à l´automne pour vérifier si cette supplémentation se justifie et a choisi de procéder à un apport systématique à toutes les femelles pleines. Les génisses à saillir en bénéficient également mais seulement à raison d´une demi-dose comparativement à leurs aînées. « Cela revient à 11 ? par vache complémentée. Cela n´est certainement pas le produit miracle qui vient résoudre tous les problèmes liés à la mortalité des veaux nouveaux nés, mais je dois reconnaître que nous avons eu beaucoup d´échos favorables de la part d´autres éleveurs qui ont eux aussi opté pour ce type d´apport », souligne Vincent Robergeot, technicien au GDS de Saône-et-Loire. Côté chiffres, les 4 à 5 % de mortalité - à la décimale près - au cours des 2 dernières campagnes de vêlages placent l´élevage de Christophe Puzenat nettement au-dessus de la moyenne départementale.

Les plus lus

<em class="placeholder">Le caillebotis est à hauteur du couloir d&#039;alimentation et occupe 3,5 m de large derrière les cornadis. Le malaxeur fonctionne une dizaine de minutes par jour.   </em>
Élevage bovins viande : « avec mon bâtiment caillebotis et aire paillée, j’utilise 5 kg de paille par jour par vache suitée »

Dans le Puy-de-Dôme, Samuel Poughon a opté, il y a une dizaine d’années, pour un bâtiment avec un caillebotis sur 3,5 m…

<em class="placeholder">Exploitation canadienne en élevage bovin allaitant (chez Richard et Ganet Rey, éleveurs dans le Manitoba). agriculture canadienne. production de bovins viande de race ...</em>
« Les taxes américaines provoqueraient probablement une chute abrupte des exportations de bœuf des États-Unis vers le Canada »

Tyler Fulton, président de l’association canadienne de l’élevage allaitant, analyse les risques que provoqueraient des taxes…

<em class="placeholder">Pauline Garcia salon de l&#039;agriculture</em>
Les bovins sont sensibles à la musique

Enrichir l’environnement des veaux, relaxer le troupeau, masquer des bruits gênants… Diffuser de la musique dans les bâtiments…

<em class="placeholder">bâtiment vaches allaitantes aire raclée</em>
Élevage bovins viande : « Un bâtiment avec pente paillée et aire raclée économe en paille pour mes vaches blondes d’Aquitaine »

Pour son troupeau de 110 blondes d’Aquitaine dans les monts du Cantal, Hervé Larribe a opté pour un bâtiment avec pente…

<em class="placeholder">Vaches aubrac dans la stabulation paillée avec de la plaquette de bois. Certaines sont couchées.</em>
Élevage bovins viande : « La plaquette de bois complète la paille dans l’aire paillée de mes vaches aubrac »

Jean-Christophe Lacombe, à Flagnac en Aveyron, utilise depuis dix ans la plaquette de bois comme litière pour ses vaches…

<em class="placeholder">Séparation amovible sur câble dans la stabulation en logettes sur caillebotis des vaches aubrac. Au dessus des logettes, des balcons stockent les boules de paille.</em>
Élevage bovins viande : « en logeant les vaches aubrac sur caillebotis avec logettes, nous réservons la paille aux veaux »

Lorsqu’il construit le bâtiment des vaches allaitantes en 2015, Vincent Tardieu, dans le Cantal, opte sans hésiter pour une…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site bovins viande
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière bovins viande
Consultez les revues bovins viande au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière bovins viande