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Viande bovine et AOC
A la Manade Ribaud, l´appellation facilite la vente des animaux

Grâce à l´AOC « taureau de Camargue », la demande progresse, ont remarqué les frères Ribaud, éleveurs sur environ 700 hectares dont la majorité sont des marécages.


En venant d´Arles, la route qui mène au parc de contention de la manade Ribaud tire un trait presque rectiligne dans la platitude des rizières camarguaises, puis serpente dans les marécages. A quelques kilomètres à vol d´oiseau du Port de Fos, entre canaux et roseaux, le troupeau vit en semi-liberté sous la surveillance discrète des frères Ribaud. « Ici, on sélectionne sur la méchanceté, la vivacité et la bravoure », prévient Georges Ribaud. Sur les 700 hectares que compte l´exploitation, la taille des parcelles permet la plupart du temps au animaux de ne voir l´homme que de très loin. La plus petite fait 60 hectares et la plus grande 350.
A la manade Ribaud ©FA

Manipulation d´animaux à la manade Ribaud.
Loin d´être un élément du folklore, les petits chevaux gris camarguais font partie des indispensables outils de travail pour les gardians.

Le plein air intégral est de règle
Des dimensions peu courantes pour une exploitation d´élevage située sur le territoire français. Mais en dehors de la petite partie utilisable pour réaliser les stocks fourragers, ces vastes superficies doivent être relativisées compte tenu de leur très médiocre niveau qualitatif. « Nos vaches vivent dans des endroits où on ne peut vraiment rien faire d´autre. Avec elles, seuls les sangliers et les ragondins arrivent à passer. »
Dans ces conditions, les opérations de déplacement, de tri, et de manipulation des lots d´animaux se font obligatoirement à cheval. L´adresse et le savoir-faire des gardians montés sur leurs petits chevaux gris constituent un spectacle haut en couleur. Sécurité oblige, la qualité des installations de contention est aussi la règle. A première vue, les bovins de race Camargue ne sont pas vraiment impressionnants compte tenu de leur petit gabarit. Il s´en dégage en revanche, une impression de vivacité et de sauvagerie peu ordinaire, notamment dès qu´ils se sentent prisonniers dans les installations de contention.
Ces conditions d´élevage un peu particulières où bien entendu le plein air intégral est de règle pénalisent quelque peu la productivité numérique du troupeau. Sur une centaine de femelles mises à saillie en trois lots, les frères Ribaud n´ont cette année sevré que 60 veaux nés pour la plupart en mars et avril. Certaines vaches n´ont pas rempli, d´autres ont aussi certainement avorté sans compter les inévitables noyades de veaux nouveau-nés dans ces terres presque en permanence gorgées d´eau. « Ici, les bêtes meurent plus d´accidents que de maladies. » Tous les animaux sont cependant complémentés en foin à partir de la mi-novembre jusqu´à la fin mars. « Je compte 250 tonnes de foin pour un troupeau d´environ 250 têtes. » Les céréales sont très parcimonieusement utilisées. Seuls les cocardiers sont légèrement complémentés avec une petite ration d´avoine pour les chauffer un peu avant les courses.
Le rassemblement du troupeau ©FA

Le rassemblement du troupeau.
Pour le faire passer dans le couloir de contention est un spectacle haut en couleur où la prudence doit être de mise compte tenu de l´extrême vivacité des animaux.
Un net raffermissement de la demande
Comme dans la plupart des manades, la sélection des mâles et des femelles qui seront conservés pour la course ou la reproduction intervient entre deux et trois ans. Toutes les bêtes qui ne donnent pas satisfaction prennent alors par petits lots le chemin de l´abattoir. Il n´est bien entendu pas question de procéder à une quelconque finition en stabulation. Le stress généré par la claustration chez ces animaux habitués aux grands espaces, pourrait s´avérer dangereux tant pour eux que pour leurs soigneurs.
Tous les animaux sont destinés à la démarche AOC et sont réglés autour de 22 F du kilo de carcasse. S´il reconnaît une amélioration du prix de vente de ses animaux, Georges Ribaud apprécie surtout un net raffermissement de la demande. « Depuis la mise en place de l´AOC, les animaux sont surtout beaucoup plus faciles à vendre alors qu´auparavant sans parler de prix, ce n´était pas toujours facile de les faire partir. »

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