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Coopération
Feder nouveau poids lourd de la viande et du maigre

Des crêtes ardennaises aux volcans auvergnats, Feder, une nouvelle union de coopératives, vise à permettre des discussions plus équilibrées avec ses partenaires de l'aval.

Bertrand Laboisse, Michel Millot et Raphaël Colas. L'union Feder représente un potentiel de 210 000 bovins avec 85 000 bovins d'abattage et 125 000 bovins maigres.
Bertrand Laboisse, Michel Millot et Raphaël Colas. L'union Feder représente un potentiel de 210 000 bovins avec 85 000 bovins d'abattage et 125 000 bovins maigres.
© F. Alteroche

"Nous avons fait le constat de la concentration des opérateurs de l'aval que tout le monde connaît. La logique de l'Union Feder qui regroupe depuis le premier mars Global et Socaviac, c'est de suivre ces évolutions. Si nos clients se restructurent, nous devons faire de même. Il faut agir pour ne pas subir", explique Bertrand Laboisse, éleveur dans l'Allier, jusque-là président de Socaviac et désormais à la tête de cette nouvelle Union de coopératives qui rayonne sur un large bassin d'élevage s'étalant depuis les volcans d'Auvergne jusqu'au nord-est de la France et incluant une partie des régions Auvergne, Bourgogne, Champagne-Ardenne, Centre, Franche- Comté, Limousin et Rhônes-Alpes.

« Sans être prétentieux, l'objectif est de se rendre incontournable sur un territoire donné. Quand on va chez un client, on est mieux placé dans les discussions quand on est regroupé plutôt qu'isolé. Cela permet des négociations plus équilibrées entre l'amont et l'aval », ajoute Michel Millot, directeur de cette nouvelle entité qui souligne aussi l'intérêt de ce regroupement pour la gestion de la logistique et du transport. « C'est aussi et surtout une union de deux structures financièrement saines », tient à préciser Bertrand Laboisse.

Le tout est vécu d'autant plus sereinement qu'il s'agit du regroupement de deux structures d'importance semblable qui commercialisaient jusque-là une gamme d'animaux équivalente avec une forte spécialisation allaitante. Malgré une dominante Charolaise, le cheptel laitier a toute sa place d'autant que les réformes laitières ne sont pas les plus difficiles à vendre auprès des abatteurs. « Actuellement, 80 % de nos animaux finis sont destinés à trois entreprises d'abattage : le groupe Bigard, Puigrenier à Montluçon et Sicarev. Les 20 % restants sont ventilés auprès d'autres outils de plus petite dimension.


Notre priorité en termes de choix commercial, c'est la pérennité des entreprises, la proximité des outils pour réduire les frais de transport et la meilleure valorisation possible », complète Michel Millot. Les marchés à l'exportation type Turquie ne sont pas négligés s'ils permettent une meilleure valorisation. « On fait un mix entre les intérêts des éleveurs et ceux de nos clients abatteurs. Disons que sans déshabiller Pierre pour rhabiller Paul, on utilise ces débouchés en vif pour le gras à l'export comme des variables d'ajustement pour permettre la meilleure rémunération possible des éleveurs », précise Raphaël Colas, responsable du site de Villefranche d'Allier.



Pas d'investissement prévus dans l'aval


En matière de stratégie d'entreprise, pas question en revanche d'aller investir dans un outil d'abattage. « Nous pensons que même si c'est un métier très complémen- taire du nôtre, il est aussi très différent. On ne peut pas mobiliser de l'argent deux fois. Nous préférons mettre de l'argent à disposition de nos adhérents en leur faisant des avances de trésorerie sur des animaux (vaches, JB ou babynettes) que nous commercialiserons une fois finis, quelques mois plus tard. Notre objectif est d'encourager, développer et planifier la production et les sorties d'animaux pour être ensuite mieux en mesure de répondre à la demande de nos partenaires de l'aval plutôt que d'aller nous-mêmes investir dans un abattoir », précise Michel Millot.


« Cela ne nous empêche pas d'être à l'écoute des préoccupations de nos clients. Dans la mesure où cela correspond à ce que la production peut faire, on les suit. Pour nous, l'engraissement c'est loin d'être uniquement du JB », complète Raphaël Colas. « Les animaux engraissés sur place ont aussi de fortes chances d'être abattus sur place en faisant travailler les outils locaux », poursuit Bertrand Laboisse.



Taille critique en gras comme en maigre

 


La logique de massification des volumes réalisée pour le gras est appliquée selon le même principe pour le maigre. « Quelle que soit la catégorie, il faut atteindre une taille critique pour fournir l'éventail des marchés que ce soit en France, Italie ou sur les pays tiers. » Broutards et laitonnes sont commercialisés via Limousin Charolais Acor, filiale export de l'Union Feder, présidée par Yves Largy précédemment président de Global. Le nom de l'ex-Charolais Acor a en effet évolué le premier juillet dernier, depuis que cette structure commercialise également le maigre essentiellement Limousin provenant de Celmar, autre OP basée à La Souterraine dans la Creuse.


Outre le fait que cela permet à Limousin Charolais Acor d'avoisiner désormais 85 000 têtes par an, cela correspond aussi à la volonté d'élargir une gamme qui était très et presque trop axée sur le Charolais. « Proposer plusieurs races aux engraisseurs est en quelque sorte une nouvelle porte d'entrée qui nous permet d'accéder à de nouveaux clients », précise Raphaël Colas. Un autre axe de développement va consister à développer une activité de services techniques auprès des adhérents. Si Global était resté très actif sur ce volet, l'objectif est de remuscler ce service sur la zone Auvergne en particulier, en spécialisant certains techniciens sur les volets bâtiment, nutrition, sanitaire et génétique.



Arrivée d'Epis-Centre au sein de Feder

La mise en place de Feder s'accompagne de l'arrivée du groupe coopératif céréalier Epis-Centre au sein de cette nouvelle entité. Elle correspond à une logique de développement transversal tant pour optimiser le fonctionnement en interne que pour proposer aux adhérents une offre la plus complète possible en produits d'agro-fourniture (phytos, aliments du bétail, engrais, petit matériel...). Historiquement, Socaviac travaillait déjà avec Epis Centre d'autant que leurs zones de collecte sont en partie communes. Les adhérents resteront libres d'acheter leurs intrants là où ils le jugent bon. Pour l'instant ce sont essentiellement les ventes de matières premières en l'état qui sont en net développement plus que les ventes d'aliments composés.

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