Contre l’accord Mercosur : 10 000 agriculteurs attendus le 18 décembre à Bruxelles, selon la FNSEA et les JA
Près de 10 000 manifestants dont 4 000 français se mobiliseront le 18 décembre à Bruxelles contre l’accord UE-Mercosur, annoncent la FNSEA et les JA en conférence de presse ce 16 décembre. L’alliance syndicale évoque des « blocages de longue durée » en cas de ratification.
Près de 10 000 manifestants dont 4 000 français se mobiliseront le 18 décembre à Bruxelles contre l’accord UE-Mercosur, annoncent la FNSEA et les JA en conférence de presse ce 16 décembre. L’alliance syndicale évoque des « blocages de longue durée » en cas de ratification.
« Tous les pays européens seront présents ce jeudi à Bruxelles, pour une grosse mobilisation, puisque 10 000 manifestants européens sont annoncés, […] du jamais vu depuis plus de 10 ans » annonce Franck Sander, vice-président de la FNSEA, en conférence de presse ce 16 décembre. Avec les Jeunes agriculteurs (JA), ils seront notamment 4000 français à se mobiliser ce jeudi 18 décembre à Bruxelles contre l’accord commercial UE-Mercosur. « Ce sera le jour du Conseil européen, avec l'ensemble des chefs d'État qui seront présents, et donc on espère pouvoir influencer, faire bouger les lignes » soutient Franck Sander.
Le président de la République appelé à « prendre la parole en exprimant son hostilité »
L’alliance syndicale appelle notamment le président de la République à « prendre la parole en exprimant son hostilité », selon le secrétaire général de la FNSEA Hervé Lapie. Les syndicats invitent aussi les réseaux départementaux qui ne pourront pas se déplacer à « accompagner le mouvement, pour ceux qui le souhaitent, pour qu'on soit entendus à Bruxelles, mais aussi en France », indique Hervé Lapie. « Et nous sommes en train de préparer un convoi de tracteurs qui partira des Hauts-de-France pour aller à Bruxelles », complète-t-il.
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En plus du Mercosur, le sujet de la future PAC et des engrais
En plus de l’objectif du rejet « pur et simple » de l’accord, l’alliance syndicale entend aussi porter à Bruxelles le sujet de la future PAC, ainsi que de la taxation des engrais. Sur la PAC, les syndicats continuent de dénoncer un budget en baisse de 20 % par rapport à l’actuelle programmation, la disparition des deux piliers et le risque d’une « renationalisation » des aides. Les organisations appellent à garder une politique dédiée à l’agriculture, avec des aides indexées sur l’inflation. Et sur les engrais, l’alliance FNSEA-JA souhaite qu’ils soient exclus du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières de l’UE (MACF). « L'agriculture est devenue une arme, l'arme alimentaire est devenue une vraie arme de géopolitique », explique Franck Sander, citant les puissances agricoles comme la Chine, la Russie ou les Etats-Unis. « Nous on voit une Union Européenne qui fait tout pour affaiblir ses agriculteurs […] c'est l'inverse qu'il faut faire aujourd'hui » défend-il.
Des mobilisations et des blocages de longue durée en cas de ratification de l’accord UE-Mercosur
Revenant sur le Mercosur, l’alliance FNSEA-JA indique « se réjouir » de la récente déclaration du gouvernement de Sébastien Lecornu sur un report de l’accord commercial. « On aurait aimé qu'il se réveille un peu plus tôt et un peu plus fort » soutient Maxime Buizard-Blondeau, vice-président JA, pour qui certains politiques français affichent surtout une « position de principe ». « On a encore espoir dans le poids de la France dans l'Union Européenne […] pour faire en sorte que cet accord ne soit pas ratifié » affirme Maxime Buizard-Blondeau.
« On aurait aimé qu'il se réveille un peu plus tôt et un peu plus fort »
« Il va falloir que l’on soit entendus et écoutés à Bruxelles », affirme de son côté Quentin Le Guillous. Le secrétaire général des JA évoque des manifestations et des « blocages de longue durée » en cas de ratification de l’accord. « Si rien ne se passe, le 18 à Bruxelles, je serai le premier à appeler les tracteurs à aller se promener un peu partout en France dans les semaines suivantes », prévient-il.
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