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Anticiper un recul des disponibilités en paille en réalisant dès à présent un stock de plaquettes

Le bois plaquette a fait ses preuves pour confectionner la litière dans les élevages cultivant peu de céréales mais disposant de bois à déchiqueter. Une solution à envisager quand le prix de la paille franchit le cap des 80 €/tonne rendue cour de ferme.

L’actuel épisode de canicule fait peser de lourdes menaces sur le volume de la récolte de grain à venir mais également sur les disponibilités en paille. Alors qu’elle était déjà vendue à des tarifs conséquents ces dernières années, tout laisse à penser que ses tarifs ne seront pas revus à la baisse cet été d’autant que le prix du transport est lui aussi nettement haussier. Le recours aux plaquettes forestières issus de l’entretien des haies ou de bois d’éclaircies est une possibilité à ne pas négliger.

Plaquettes associées à la paille

Depuis plus de dix ans cette technique est utilisée dans certains élevages en associant le plus souvent ce produit à de la paille. L’obtention de bons résultats passe d’abord par l’utilisation de plaquettes suffisamment sèches. Elles doivent pour cela être réalisées bien en amont de la rentrée des animaux en stabulation. La plaquette doit être dans l’idéal à moins de 25% d’humidité. Plus elle est sèche et plus la capacité du bois à absorber les jus est importante. Le pouvoir absorbant de plaquettes bien sèches est similaire à la paille avec un excellent effet drainant en cas d’utilisation en sous-couche.

Moins de 25% d’humidité

Un mètre cube de plaquettes « vertes » dont le taux d’humidité oscille entre 45 et 50 % d’humidité pèse de 300 à 350 kg et un mètre cube de plaquettes sèches pèse de 250 à 275 kg selon les essences utilisées. « En moyenne, une tonne de bois plaquette remplace une tonne de paille. » précise une fiche technique réalisée par la chambre d’agriculture de la Nièvre. Côté cout de réalisation, quand le bois était issu des haies de l’exploitation, le prix de revient d’un m3 de plaquette était ces dernières années, estimé entre 16 et 20 € du m3. La solution plaquette peut donc être envisagée à partir du moment où le prix d’achat de la paille franchit le seuil des 70 à 80 € la tonne rendue cour de ferme.

Anticiper leur réalisation

L’obtention de plaquettes suffisamment sèches nécessite de bien anticiper leur réalisation. Broyer le bois 15 jours à trois semaines avant de rentrer les animaux, c’est l’échec assuré. Dans le scénario idéal, il convient de couper le bois en période de basse sève, idéalement de septembre à mars en le disposant en andain décalés d’une dizaine de mètre du pied de haie, pour avoir un chantier de déchiquetage le plus efficace et le plus rationnel possible. Ce dernier a idéalement lieu en cours de printemps pour laisser fermenter en tas sous une stabulation une fois les animaux à l’herbe. Le bois en tas de 2 à 7m de hauteur va fermenter mais sans risque d’incendie dans la mesure où la température n’excèdera pas 80° C. C’est cette chaleur liée à la fermentation qui en quatre mois permettra la dessication. Il n’y a pas de risque d’incendie puisque l’auto-inflammation des plaquettes de bois se produit à partir de 240 - 260°C.

Lancer la fermentation

« La plupart des éleveurs broient avant le 30 juin pour obtenir une plaquette sèche utilisable à partir d’octobre. Le délai maximal de 3 mois après la coupe est donc respecté afin de conserver de la sève dans les perches au moment du déchiquetage pour provoquer une bonne fermentation des tas." Cette sève est nécessaire pour lancer la fermentation laquelle dure 4 mois sans aucune intervention humaine (pas de remuage ou brassage qui bloquerait la fermentation). Le taux d’humidité obtenu à l’issue de ces quatre mois oscille entre 20 et 25%. « Conservée une année supplémentaire, ce taux diminue pour atteindre 16 à 19 % améliorant encore la capacité d’absorption du bois.» explique le document réalisé par la chambre d’agriculture de la Nièvre.

Broyer du bois « sec »

Une autre technique consiste à laisser ressuyer les perches abattues en andains dans la parcelle pendant 1,5 à 2 ans avant de les déchiqueter. Les peuplements forestiers dégradés par les maladies (chalarose du frêne) ou les conséquences indirectes des successions d’étés secs et caniculaires (scolytes sur épicéas) peuvent également offrir quelques possibilités de broyage supplémentaires en bois sec avec des disponibilités en cours et probablement à venir. « Une fois en tas ces plaquettes ne fermenteront plus (pas de sève). Leur taux d’humidité est alors plus aléatoire et moins contrôlable et donc souvent compris entre 25 et 30%. » prévient la chambre d’agriculture de la Nièvre qui conseille en cas d’achat de plaquettes toutes prêtes de vérifier leur taux d’humidité.

Sous-couche ou litière « sandwich »

A partir de la rentrée en bâtiment, ces plaquettes peuvent être utilisé en sous-couche de 7 à 10 cm puis en rajoutant régulièrement de la paille puis des plaquettes pour confectionner une litière « sandwich » où alternent couches de plaquettes puis de paille.  « Selon l’agencement et l’équipement du bâtiment, la première couche de 6-8cm s’étale soit au godet céréales, à l’épandeur à fumier (prise de force 540 tours) ou à la benne. Etaler le tas grossièrement au godet est suffisant, les animaux feront le reste du travail. » Pour les apports d’épaisseur plus faibles : les plaquettes sont épandues au godet, à la pailleuse ou au bol mélangeur.

Comme un fumier pailleux

Contrairement aux rumeurs, la litière bois plaquettes n'acidifie pas les sols. Les pH obtenus dans une litière mixte avec 30% plaquettes et 70% de paille varient entre 8 et 8,5. Une litière 100% bois plaquette aura un pH voisin de 9. Sa valeur fertilisante est similaire à celle d’un fumier pailleux.

Voir aussi une vidéo d'un utilisateur éleveur de charolais dans l'Allier.

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