Blé tendre : pour quelle situation un semis précoce est-il opportun ?
Dans certaines situations, l'assurance du semis d'un blé dans de bonnes conditions passe par le choix d'une date précoce. Le type de sol, la climatologie de la région ou l'équipement rend risqué un semis tardif.

Dans certaines situations liées au type de sol, il n’y a pas d’autre choix que de semer précocement son blé, comme les sols argileux sur lesquels un semis courant octobre peut être risqué si les conditions sont humides. « Le contexte climatique contraignant de notre région, avec une météo pas toujours favorable à l'automne, incite bon nombre d'agriculteurs à semer leurs blés début octobre », remarque Pierre Lacheré, d’Unéal (Hauts-de-France). Les deux dernières campagnes avec des pluies d’automne, qui ont empêché de nombreux semis après le 20 octobre, peuvent inciter les agriculteurs à se tourner vers la pratique des semis précoces.
Chez Soufflet, Emmanuel Bonnin remarque une évolution du machinisme avec des semoirs dits de semis direct de grande largeur et d’un poids important. « L’utilisation de tels équipements n’offre pas une grande souplesse d’intervention, vis-à-vis du ressuyage des sols. Ce sont des engins adaptés à du travail du sol simplifié, utilisés fin septembre pour semer et positionner la graine dans du sec sans souci. Leur utilisation sur des dates plus tardives est moins facile. »
Un semis précoce contribue à avancer le cycle du blé pour récolter plus tôt. « En Eure-et-Loir, ces semis précoces concernent plutôt le nord de Chartres où les sols peuvent être à la fois très humides à l’automne et montrent une faible réserve utile, présente Julien Degas, de la Scael. Pour échapper au stress hydrique de fin de cycle sur ces sols, des agriculteurs démarrent leurs semis au 20 au 25 septembre. En plus, nous sommes dans une zone de rotation courte colza-blé-orge, sans précédent cultural se récoltant tard. Les agriculteurs peuvent se permettre ces semis très précoces. »