Aller au contenu principal

Biocontrôle : communiquer pour une meilleure acceptabilité sociétale

Le biocontrôle peut contribuer à renforcer l’image positive de l’agriculture auprès du grand public. Mais la difficulté de sa compréhension constitue un obstacle à contourner.

Le biocontrôle peut aider à une meilleure acceptabilité sociétale des pratiques agricoles.
Le biocontrôle peut aider à une meilleure acceptabilité sociétale des pratiques agricoles.
© DR

Les produits de biocontrôle ont toute leur place pour une meilleure acceptabilité sociétale des traitements phytosanitaires. Celle-ci passe par la communication auprès des consommateurs. « Quand on explique que 20 à 30 % des produits qu’on applique sont du biocontrôle, ça permet en partie de dédramatiser la pulvérisation, raconte Laurent Rougerie, arboriculteur dans le Limousin, lors des Rencontres du biocontrôle. Mais l’image qu’on renvoie reste compliquée. » Le pulvérisateur, la combinaison restent les mêmes, qu’on applique un produit de synthèse ou de biocontrôle. « Il y a un fort enjeu de communication sur le biocontrôle car le grand public ne sait pas ce que c’est, estime l’arboriculteur. Je fais le constat que plus on est transparent, mieux ça se passe. »

La difficulté de communiquer avec le grand public sur l’usage du biocontrôle est principalement due au fait qu’il regroupe des pratiques très diverses et techniques, souvent difficiles à comprendre pour des non-initiés. « Le biocontrôle est encore méconnu du grand public, mais il peut l’intéresser, nuance Céline Barthet, présidente d’IBMA. Il y a de très belles histoires à raconter sur le biocontrôle, qui peuvent être comprises par le grand public, comme la confusion sexuelle en arboriculture et en viticulture. »

Communication en bout de champ

« En démultipliant le message avec d’autres acteurs de la protection alternative des cultures, comme ceux des biostimulants, on arrivera mieux à se faire entendre, estime la responsable professionnelle. A une échelle différente, les utilisateurs de biocontrôle en vente directe communiquent souvent sur leurs pratiques. On leur fournit des supports de vulgarisation, à mettre dans le point de vente ou parfois en bout de champ ».

 

« Le biocontrôle est un levier essentiel de la transition écologique, de l’évolution des pratiques agricoles. Il faut l’expliquer, souligne Xavier le Clanche, responsable de la démarche Vergers écoresponsables au sein de l’Association nationale pommes poires. Un produit comme le talc, connu des consommateurs, peut être une voie d’entrée pour parler du biocontrôle à des riverains qui seraient interpellés par l’aspect blanchâtre des arbres. »

La question du désherbage

Le désherbage des cultures est devenu une préoccupation majeure des consommateurs. Et pour cause, le glyphosate incarne le rejet sociétal vis-à-vis des produits phytosanitaires. Mais, alors que l’utilisation des herbicides de synthèse est amenée à diminuer, s’en passer est pour l’heure difficile, surtout sur des cultures très sensibles à la concurrence des adventices comme la carotte. En matière de biocontrôle, le désherbage est un usage bien peu fourni. Mais il constitue une voie alternative prometteuse. « En culture de carotte, le désherbage mécanique seul ne suffit pas, et le désherbage manuel n’est pas une solution. L’utilisation du biocontrôle est une piste intéressante », souligne Corentin Chateau, référent carotte Invenio, lors des Rencontres du GIS PIClég, en décembre dernier.

Application en post-semis pré-levée

La station d’expérimentation teste des méthodes de désherbage alternatives au sein du projet Zherbi, et notamment le Beloukha, produit de biocontrôle à base d’acide pélargonique issu de l’extraction mécanique de l’huile de colza. Celui-ci a une action défanante et dessiccante par contact. « Ce produit montre une efficacité intéressante en post-semis pré-levée, indique Corentin Chateau. Il doit être appliqué à ce stade car il est non sélectif. Mais comme il est peu rémanent, il y a une perte d’efficacité dans le temps. Son utilisation est à associer avec d’autres solutions, mécaniques notamment. » Beloukha doit être appliqué par temps chaud et sec, en deux applications maximum. Une autre piste de désherbage par biocontrôle est constituée par les mycoherbicides, spécifiques à une espèce d’adventice donnée.

Une identité pour le biocontrôle

Afin de capitaliser sur l’image positive du biocontrôle, IBMA France a lancé en décembre 2021 une communication collective pour ses adhérents : on y retrouve un manifeste du biocontrôle, un logo avec le slogan « Le biocontrôle protège les cultures par nature » et un film explicatif de 2 mn 20.

 

Les plus lus

des boîtes de conserve sur une ligne dans une usine de légumes en conserve
Quel est le seul légume en conserve qui a observé une croissance des ventes en 2024 ?

L’Unilet, l’interprofession française des légumes en conserve et surgelés, vient de publier les chiffres 2024. Après une année…

fruitier sous gel après aspersion
« Un agriculteur averti est un agriculteur mieux protégé » : face au gel, Serge Zaka lance son outil gratuit de cartographie des risques de perte de rendement

Le médiatique docteur en agro climatologie a annoncé sur les réseaux le lancement de cet outil gratuit, indépendant et ouvert…

communication du ministère de l'Agriculture et de la Forêt de Turquie sur les gelées tardives d'avril 2025
Turquie : gel tardif et chutes de neige déciment les vergers de fruits à noyau et les vignes

Dans certaines régions, les températures ont chuté à -15°C. Les abricotiers, les cerisiers, les pruniers, les pêchers, les…

Cinq personnes débattent sur un salon. avec un écran géant en arrière fond
Abricot : à quoi s’attendre pour la récolte européenne 2025 ?

Medfel a fait le point sur les récoltes d’abricot en France, en Italie, en Espagne et en Grèce. Les quatre pays producteurs…

Guerre des prix et origine des fruits et légumes : Lidl et les distributeurs en ligne de mire

D’un côté, le Collectif Sauvons les Fruits et Légumes de France attaque directement Lidl sur les prix pratiqués « depuis…

Quatre personnes présentent des prévisions de plantation sur un salon
Melon : à Medfel, une baisse inédite des surfaces est annoncée pour 2025

Les trois bassins de production de melons que sont la France, l'Espagne et le Maroc sont concernés par la baisse de surfaces.…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes