Quatre conseils pour bien nettoyer son installation de traite
Un nettoyage en bonne et due forme repose sur la maîtrise de quatre paramètres : la température, l’action mécanique, la concentration en produits et le temps de contact.
1. La température : ni trop ni trop peu
« Lors du prélavage, la température ne doit pas dépasser 50 °C, sinon il y a un risque de cuire le lait avec des agglutinats qui adhèrent aux parois de l’installation », indique Jonathan Sureau, conseiller traite indépendant. « Atteindre 40 °C, c’est déjà suffisant », considère Laurent Hédon d’Avenir Conseil Élevage.
Autre point essentiel : en fin de lavage, la température de la solution ne doit pas descendre en dessous de 40 °C - et ce quelle que soit la saison - pour éviter que les matières grasses ne restent en suspension. L’eau chaude permet le décollement des graisses et optimise l’efficacité des produits lessiviels. Selon la température extérieure et la longueur de canalisation, il faut adapter la température de début de lavage en conséquence. « À l’inverse, il faut éviter les températures excessives qui pourraient conduire à la neutralisation des substances actives des produits en vérifiant le seuil de température sur leurs étiquettes », prévient Patrice Guillet de Littoral Normand. Sans compter le coût énergétique et le risque pour les utilisateurs.
2. De la turbulence dans le circuit
« Il est primordial que toutes les surfaces qui ont pu être en contact avec le lait soient en contact avec la solution pendant une durée définie », insistent les experts. La circulation de la solution doit se faire en régime turbulent, à savoir une alternance de bouchons de solutions et de bouchons d’air. Cela permet d’économiser de l’eau mais surtout d’’atteindre toute la surface interne du lactoduc et de décoller les souillures.
3. Les bons produits aux bonnes doses
Les concentrations minimales sont indiquées sur les étiquettes de chaque produit. Attention, pour une même marque, la concentration préconisée pour l’alcalin n’est pas nécessairement le même que pour l’acide. Qu’il soit automatisé ou réalisé manuellement, le dosage du produit recommandé par le fabricant doit être scrupuleusement respecté. Trop peu, le nettoyage ne sera pas efficace. Trop, c’est un coût inutile, un impact environnemental plus fort et un risque de résidus dans le lait.
4. Six à dix minutes de temps de contact
Pour être efficaces, les produits de nettoyage et désinfection doivent être en contact avec les surfaces à nettoyer pendant une durée minimale. Inversement, il ne faut pas prolonger trop longtemps la circulation, au risque de trop refroidir la solution et de redéposer des graisses. La durée de circulation est comprise entre six et dix minutes selon les produits. S’en tenir aux consignes du fournisseur.
Dico
• La détergence permet d’éliminer les souillures, principalement organiques et limiter la pression des microorganismes.
• Le détartrage permet d’éviter un dépôt de tartre ou de pierre de lait.
• La désinfection (ou biocidie) permet de détruire les microorganismes.
Pensez à l’audit Net’Traite
- Le contrôle du nettoyage des installations de traite est recommandé tous les 3 ans en routine, et dans le cas d’un problème de qualité du lait ou de fonctionnement de matériel. Son coût avoisine 300 euros.
- Cet audit mesure la quantité d’eau utilisée pour le nettoyage de l’installation, les températures lors des différents cycles, les turbulences dans le circuit, les quantités de lessive, la durée des différents cycles et les répartitions d’eau.
- Des contrôles visuels sont opérés sur le comportement de la machine, les remplissages, les mouvements, l’état du circuit de lavage, du circuit du lait, des pièces d’usure.
Mise en garde
Attention à la qualité de l’eau qui peut altérer l’efficacité des produits. Elle doit être propre chimiquement et biologiquement. Il faut connaître sa dureté qui influe sur le choix des produits, le dosage et leur fréquence d’utilisation.