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Des ensilages de maïs 2025 de bonnes valeurs alimentaires

Quoiqu’avec des disparités selon la date de semis et la pluviométrie estivale, les rendements de maïs ensilage 2025 sont plutôt corrects, avec des valeurs alimentaires intéressantes. Leur digestibilité va s'améliorer dna les mois qui viennent.

<em class="placeholder">Analyse du maïs ensilage dans un silo de maïs</em>
Les premiers utilisateurs des maïs 2025 constatent globalement un effet positif sur les taux, même si pour l'instant, les maïs n'ont pas livré leur plein potentiel.
© J. Pertriaux

Avec des chantiers en avance de 2 à 3 semaines par rapport à la moyenne des 5 dernières années, les rendements de maïs ensilage se sont avérés meilleurs que le manque d’eau estival ne le laissait présager. « Avec 1 à 1,5 tonne de plus que la moyenne des 5 dernières années, ce n’est pas une si mauvaise année en Bretagne », constate Maël Raulo, responsable nutrition Innoval. Les rendements sont aussi plutôt bons dans l’Est.

Lire aussi : Par contre, la situation est plus difficile en Rhône-Alpes ou dans les Pays de la Loire. « Quand il y a eu de la pluie, les rendements se sont avérés dans la moyenne. Dans les zones moins arrosées, les rendements tombent à 7 à 9 tonnes de matière sèche au lieu des 11 à 13 habituelles », détaille Mickaël Sergent, consultant nutrition et robot chez Seenovia.

Les premiers semés pénalisés

Derrière ces moyennes se cache une importante hétérogénéité selon les dates de semis et les apports d’eau par les orages. Les maïs semés tôt ont été les plus pénalisés, avec une floraison fin juin/début juillet, en plein dans un épisode chaud et sec, qui a donné des épis peu chargés en grain. Les maïs semés à partir du 10 mai, étaient en floraison à partir de la mi-juillet et ont pu bénéficier des pluies de mi-juillet, salvatrices pour la teneur en grain. « Ce sont les maïs semés les plus tôt qui ont les moins bons rendements : il faisait froid pour la levée et ils ont fleuri pendant qu’il faisait chaud et sec, explique Jérôme Larcelet, consultant nutrition chez Seenorest. Ceux semés plus tard, qui ont fleuri vers le 10/15 juillet, ont eu de l’eau au bon moment. Sur notre zone Est, cela a permis des bons, voire très bons rendements autour des 14-15 tMS/ha alors que moyenne sur 5 ans est plutôt de 12 tMS/ha ».

Des valeurs alimentaires généralement satisfaisantes

Au-delà des rendements globalement corrects, la bonne nouvelle vient aussi des valeurs alimentaires qui sont généralement satisfaisantes. Avec des maïs plutôt courts mais assez riches en grains, on a un bon équilibre fibres/énergie, avec des maïs assez digestibles. « Grâce aux tiges restées vertes, on a une dMO supérieur à 72% ce qui est bien », note Maël Raulo. Mais la digestibilité est moindre sur les maïs récoltés trop secs. « Ceux qui ont subi un gros stress thermique, ce qui a entrainé des plantes sèches et lignifiées, donc une baisse de la digestibilité », remarque Anne Blondel, responsable de l’encadre technique à Acsel. Pour les ensilages à plus de 36% de MS et riches en amidon, « il faudra apporter des sucres solubles et/ou des levures vivantes pour stimuler et booster les flores ruminales, conseille Jérôme Larcelet. Les très bons ensilages d’herbe seront un bon complément pour apporter de la fibre digestible et diluer l’amidon ».

Même quand les rendements sont décevants, il y a un bon niveau d’amidon. Souvent autour des 32 à 34%. Combiné avec une bonne digestibilité des fibres, cela donne des maïs prometteurs. « Nos analyses montrent une moyenne à 0,94 UFL, alors que les années précédentes les valeurs osillaient entre 0,89 et 0,91 UFL. Les premiers utilisateurs des maïs 2025 constatent un effet positif sur les taux, même si pour l'instant, les maïs n'ont pas livré leur plein potentiel, du fait d'une durée de stabilisation encore limitée », partage Mickaël Sergent.

 

Chiffres-clés

La production nationale de maïs fourrage serait en baisse de 13%, à la fois par une baisse des surfaces, autour de 7%, et par un rendement en retrait, note le service statistiques du ministère de l’Agriculture, l. Avec une prévision à 12,2 tMS/ha, le rendement national est en baisse de 9,3% par rapport à 2024, de 4% par rapport à la moyenne 2020/2024.

Contaminations modérées en mycotoxines

De l’analyse des ensilages faits en septembre, l’Observatoire des mycotoxines se veut rassurant : les niveaux de contamination sont modérés, bien en dessous des résultats de la campagne 2024.

Les niveaux de contamination médians sont plus bas que l’an dernier, notamment pour le DON (déoxynivalénol). Le DON reste la toxine la plus fréquemment détectée, mais à des teneurs, en ce début de saison, à un niveau médian 4 fois inférieur à celui de 2024.

Les autres toxines (NIV, ZEA, T-2/HT-2, FUM) présentent également des niveaux de prévalence et de concentrations modérés, confirmant des conditions de culture globalement plus favorables en 2025.

En termes de risque pour les animaux, le pourcentage des échantillons au-dessus du premier seuil de toxicité est compris entre 10 et 28% (Zéaralénone : 10% ; T2/HT-2 : 12% ; Nivalénol : 16% ; DON : 28%).

La vigilance reste néanmoins de mise pour les ensilages qui ont été récoltés plus tardivement. Avec le retour des pluies, le risque de contamination augmente. Il convient donc de rester vigilant et de poursuivre le suivi régulier de la qualité des ensilages.

Un ensilage à laisser maturer

Cette année, le maïs a souvent été ensilé avec des feuilles encore vertes mais des grains très mûrs, reconnaissable à leur texture vitreuse et à la présence d’un point noir. Pour que ces grains puissent être bien digérés, il faut s’être assuré des bons réglages de l’ensileuse afin que les grains soient éclatés.

 « Pour être pleinement digestible, les grains vitreux auront besoin d’une maturation plus longue, plutôt 100 à 120 jours au lieu des 60 à 90 jours habituels, avant d’obtenir une pleine valorisation de leur potentiel énergétique », explique Maël Raulo, responsable nutrition Innoval. « Les éleveurs qui ont déjà ouvert leurs silos, trouvent que la réponse en lait n’est pas à la hauteur car l’amidon de ces grains n’est pas pleinement valorisé », confirme Jérôme Larcelet, consultant nutrition chez Seenorest. La réponse en lait devrait être meilleure pour ceux qui vont ouvrir leurs silos en décembre/janvier.

Si, faute de stocks, les silos doivent être ouverts rapidement, il faut vérifier l’éclatement des grains et regarder dans les bouses si beaucoup de grains non digérés s’y retrouvent. Si c’est le cas, la ration risque de manquer d’énergie. Il faudra apporter des céréales, à raison de 1 à 2kg/j/VL jusqu’à janvier pour compenser ce qui ne sera pas apportée par les grains de maïs. « Mais attention au transit car, avec moins de 20% de cellulose, certains maïs ont des profils acidogènes, d'autant plus quand la matière sèche est inférieure à 32% et que le niveau de ligno-cellulose est faible », avertit Mickaël Sergent. Une autre possibilité est d’ajouter des enzymes amylases qui vont favoriser la dégradation ruminale de l’amidon.

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