Aller au contenu principal

Ce qui change dans le nouveau règlement bio pour les semences et plants

Les semences et plants utilisés en production bio devront être eux aussi produits en AB à l’horizon 2036, selon le nouveau règlement bio européen. L’enjeu est désormais de rendre disponibles des plants arboricoles bio à grande échelle.

© Philippe Gautier -FLD

Que prévoit le nouveau règlement bio pour les semences et plants ?

Le nouveau règlement bio européen 2018/848 est entré en application le 1er janvier 2022. Le statut des Matériels de reproduction végétale (MRV) constitue l’un des changements les plus importants par rapport à l’ancien règlement. Les MRV regroupent tous les végétaux ou parties de végétaux capables de produire de nouveaux végétaux, et donc notamment les semences, plants, porte-greffes… A l’horizon 2036, le règlement prévoit que tout MRV utilisé pour produire en bio devra être bio : il n’y aura plus de dérogations. Cette échéance doit permettre aux pépiniéristes de s’organiser pour produire des plants bio. Jusqu’en juillet 2023, les plants en arboriculture et viticulture biologiques sont considérés comme indisponibles sur le territoire : ils restent pour l’instant sous le statut dérogatoire d’Autorisation générale.

Comme pour les semences, si les plants bio ne sont pas disponibles, les opérateurs peuvent donc temporairement utiliser des plants issus de l’agriculture conventionnelle, s’ils ne sont pas traités avec des produits phytosanitaires non autorisés en production bio. Le hors-sol sera autorisé pour les plantes mères s’il n’y a pas de disponibilité en bio. Toute commande de plants devra passer par la base de données semences-et-plants-biologiques.org. La commande des plants devra s’effectuer 18 mois à l’avance pour que la dérogation puisse être validée en cas d’indisponibilité de plants bio, afin de mieux mettre en adéquation l’offre et la demande. Ainsi, la base de données affichera l’offre possible dans 18 mois et non pas l’offre disponible au moment de la consultation.

Quelles sont les évolutions de la base de données semences-biologiques.org ?

La base de données semences-biologiques.org intègre depuis le 1er janvier 2022 les espèces viticoles et arboricoles et a pour nouveau nom semences-et-plants-biologiques.org. Ce site est conçu, d’une part, pour permettre aux producteurs bio de trouver plus facilement des semences et plants biologiques pour les variétés qu’ils cherchent ; si les variétés qu’ils recherchent sont indisponibles en bio, ils peuvent faire avant l’achat une demande de dérogation auprès de leur organisme certificateur. D’autre part, les fournisseurs de semences et plants peuvent proposer sur la plateforme les variétés qu’ils commercialisent et tenir à jour leurs disponibilités. Le site permet d’enregistrer les intentions de plantation pour les plants fruitiers et la vigne, à titre transitoire à travers la fonctionnalité «demande de dérogation». La base de données sera co-gérée par Semae (ex-Gnis), le CTIFL, Interfel, FranceAgriMer et l’Inao.

Quelles sont les catégories de semences et plants utilisables en bio ?

Le nouveau règlement bio prévoit quatre catégories de matériel de reproduction végétale utilisables en bio, qui seront répertoriées sur la plateforme : AB, MHB (matériel hétérogène biologique), C2 (en 2e année de conversion) et VBAPB (variétés biologiques adaptées à la production biologique). Le MHB inclut les « semences population », qui ne constituent pas des variétés au sens strict. Plus hétérogènes que les variétés commerciales, les MHB conservent des caractéristiques communes permettant de les distinguer d’autres variétés. Les VBAPB forment une nouvelle catégorie de variétés bio sélectionnées dans les conditions de la bio.

Repères

4 statuts dérogatoires en France

Autorisation générale : aucune disponibilité.

Dérogation possible : disponibilité insuffisante ; nombre limité de variétés pour une espèce

Ecran d’alerte : disponibilité suffisante, mais ne couvrant potentiellement pas le territoire. Phase transitoire pour préparer au statut Hors dérogation.

Hors dérogation : disponibilité suffisante.

Les plus lus

Les chaufferettes Wiesel commercialisées par Filpack permettent un gain de température à l'allumage supérieur à celui des bougies.
Chaufferettes contre le gel en verger : un intérêt sur les petites parcelles très gélives

Le risque de gel fait son retour sur cette deuxième quinzaine d'avril. Plusieurs entreprises proposent des convecteurs à…

Parsada : ouverture ce 12 avril d'un appel à projets porté par FranceAgriMer

Initié au printemps 2023, le Plan stratégique pour mieux anticiper le potentiel retrait européen des substances actives et le…

verger abricot Drôme - Emmanuel Sapet
En Ardèche, de fortes pertes dans les vergers d'abricotiers sont à déplorer

Des chutes physiologiques importantes de fleurs sont à déplorer dans des vergers d'abricotiers d'Ardèche, de la Drôme et de l'…

Prix des fraises françaises : il n'est « pas lié aux faibles quantités espagnoles », revendique l’AOPn

Les fraises espagnoles sont pour le moment quasi absentes de nos étals français. Pourtant, ce n’est pas cette absence ou cette…

Loi Agec et emballage plastique des fruits et légumes : le Conseil d’Etat rejette le recours, Plastalliance va porter plainte devant l’UE

Suite à l’audience du 4 avril, le Conseil d’Etat a rejeté, par ordonnance du 12 avril 2024, la requête de Plastalliance aux…

La production sous grands abris, anecdotique en termes de volumes, permet de former les nouveaux cueilleurs.
« Je n’ai jamais perdu d’argent avec l’asperge »

Dans le Maine-et-Loire, Guillaume Thomas produit de l’asperge sur 16 ha. Le producteur, adhérent à Fleuron d’Anjou, apprécie…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 354€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes