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Bio : une baisse des surfaces viticoles en 2024 mais une hausse des ventes de vin

Après des années de croissance, les vignes cultivées en bio ont diminué de 6 724 hectares en 2024. Le vin bio résiste mieux sur le plan commercial grâce aux spécificités de sa distribution. 

Une parcelle de vigne bio en Val de Loire
Le vignoble bio français a réduit de surface pour la première fois en 2024.
© C. de Nadaillac

Selon le bilan annuel dressé par l’Agence bio, le vignoble cultivé en bio a réduit sa surface de 4 % en 2024 par rapport à 2023. Il totalise désormais 164 541 hectares. 

Sa part, dans l'ensemble des vignes françaises, passe de 22 % en 2023 à 21 % en 2024. 

Surfaces de vignes cultivées en bio

L’Agence bio souligne que la viticulture reste l’une des rares filières agricoles à déjà atteindre l’objectif rappelé dans la loi d’orientation agricole (LOA) de février 2025 de 21% des surfaces agricoles en bio d’ici 2030. 

Lire aussi : Bio : l’Espagne devance la France sur les surfaces certifiées

Elle note aussi que cette réduction s’inscrit dans le contexte de diminution générale de l'ensemble du vignoble de 11 997 hectares en un an, selon Agreste, soit - 2%.

Si la dynamique des surfaces viticoles certifiées subsiste encore du fait nombreuses conversions débutées en 2021 et 2022, la chute des conversions enregistrées en 2023 et 2024 va assécher le réservoir de croissance des surfaces de vignes bio, prévient l’agence. En 2024, les conversions ont reculé de 42,5 % par rapport à 2023. On dénombre 5 887 hectares en première année de conversion en 2024, contre 23 671 hectares en 2021. 

Les déconversions majoritaires dans les arrêts de viticulture biologique

Les surfaces bio diminuent fortement dans les régions en crise, avec -13% en Nouvelle-Aquitaine et -6% en Occitanie. Elles reculent aussi en Corse (- 5%). Mais elles augmentent de 4 % en Paca

« Les arrêts concernent principalement des déconversions (59%) et des arrêts totaux d’activité (31%) », détaille l'Agence bio.

Lire aussi : Comment réduire ses coûts de production en viticulture biologique ?

L'évolution du nombre d'exploitations ayant des surfaces de vigne en bio est variable selon la taille. Elle augmente de 8% pour les surfaces de moins de 1 hectare mais diminue de 4 % pour celles de plus de 10 hectares. Si bien qu'au final, cet indicateur est en très légère augmentation (12 075 vs 12 022). 
 

Des déclassements de bio en conventionnel en baisse

Malgré la crise qui a particulièrement touché les ventes de produits bio, le vin bio conserve un bon taux de croissance de chiffre d’affaires en 2024, avec un + 8 % par rapport à 2023, qui fait suite à un + 9 % enregistré en 2023 par rapport à 2022. 

Le décalage entre l’offre de vin bio et la demande reste élevé mais selon les données l'agence, le déclassement « a baissé de 21% par rapport à 2024 (740 000 hectolitres, contre 930 000 hectolitres en 2023) ».

La dynamique des ventes est variable selon les circuits de distribution. « La contribution de la grande distribution aux ventes de vins bio continue de diminuer : 14% de parts de marché de vin bio en 2024, contre 22% en 2019 », indique l’Agence bio. En effet, en 2024, le vin ne fait pas exception à la décroissance des ventes de toutes les familles de produits bio en grande distribution. Le chiffre d’affaires évalué par l’Agence bio pour les ventes de vin en grande distribution est passé de 217 millions d’euros en 2023 à 202 millions d’euros en 2024. 

Ventes directes, cavistes et export soutiennent les ventes de vin bio

Le chiffre d'affaires a augmenté pour les ventes directes et cavistes qui représentent 78 % des ventes. Il a aussi progressé dans une moindre mesure en magasins spécialisés bio. Ce dernier circuit ne représente toutefois que 8 % des ventes de vin bio, alors qu'il pèse 31 % pour les boissons bio sans alcool. 

La croissance se mesure aussi du côté des exportations de vins bio. Elles ont augmenté de 10 % pour les vins tranquilles en 2024 par rapport en 2023. Une part de 35 % du vin bio est exportée. « C'est une belle pépite », encourage Jean Verdier, président de l'Agence bio.

 

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