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Appels à la modération et baisse des prix pour le lait bio

Les appels à modérer la production printanière se sont multipliés, pour limiter les volumes de lait bio à déclasser. 

Les niveaux de prix en conventionnel permettent de limiter l'impact économique du déclassement chez les transformateurs.
Les niveaux de prix en conventionnel permettent de limiter l'impact économique du déclassement chez les transformateurs.
© Réussir SA

Les bruits dans la campagne évoquent des projets d'arrêts de production laitière bio, chez Biolait particulièrement. Des éleveurs se posent des questions : repasser en conventionnel, changer de laiterie, arrêter le lait... C'est que le prix du lait français moyen baisse depuis plusieurs mois, et en novembre 2021 il a atteint 468 €/1 000 l, soit une baisse de 3,7 % par rapport à novembre 2020 (prix FranceAgriMer standard (38-32)).

Un déséquilibre offre/demande s'est creusé en 2021, avec une hausse de la production laitière qui a atteint 1,22 milliard de litres à octobre 2021 sur douze mois glissants (+12,3 %/en cumul à octobre 2020) ; et une baisse de la consommation d'ultrafrais, de beurre et une stabilité en lait liquide.

Sodiaal incite à la baisse de production

En ce début d'année 2022, Sodiaal complète son dispositif démarré en août dernier et qui court jusqu'à juillet 2022 avec 10 % des volumes bio réorientés sur la filière conventionnelle non-OGM. Pour chaque producteur, chaque mois, 10 % du volume livré est payé 113 €/1 000 l de moins que le prix bio. « Pour inciter à produire moins de lait de février à juillet, nous avons mis en place une prime. Un producteur dont la collecte baisse entre 3 et 10 % par rapport au même mois 2021, touchera 113 €/1 000 l sur les volumes non collectés. Si son volume baisse de 10 %, c'est comme si on lui payait 100 % de son litrage au prix bio. Sans cette prime, le prix du printemps aurait vraiment été très bas », détaille Sébastien Courtois, administrateur Sodiaal.

Pour janvier et février, le prix du lait bio annoncé répond à l'objectif de Sodiaal de ne pas baisser le prix toutes primes toutes qualités confondues. « Nous avions mis sur pause les conversions dès 2021 (hors installations) et bien freiné dès la fin 2019. Ce printemps, nous aurons donc peu de nouveaux volumes issus des conversions. Par ailleurs, nous commençons à avoir des contrats pour la restauration collective et les équipes cherchent de nouveaux débouchés. Nous espérons un retour à la normale à partir de cet été et la fin du dispositif de déclassement. »

Baisse ou maintien du prix

Agrial n'a pas mis en place de dispositif particulier pour réduire les excédents de printemps. Sa saisonnalité du prix du lait est déjà l'une des plus marquée de la filière avec 130 €/1 000 l d'écart entre mai et août. La coopérative a annoncé -10 €/1 000 l sur le premier trimestre.

Lactalis a annoncé une baisse de 8 €/1 000 l sur le premier semestre, entièrement due à l'impact économique du déclassement. Le groupe et l'OP Lait Bio Seine et Loire appellent les éleveurs à modérer de façon volontaire les volumes. Pour la Laiterie Saint-Père, même appel à la modération sans dispositif particulier. Le prix du premier semestre reste le même que celui de 2021, mais opère -10 € sur mars, avril et mai, et +10 € les autres mois du semestre. Chez Triballat Noyal, la Sill et Montsûr, en attendant l'issue des discussions avec l'OP Lait Bio Seine et Loire, le prix de janvier de 2021 est reconduit.

Des conversions en forte baisse au 1er semestre 2021

Le nombre de conversions baisse « surtout depuis le premier semestre 2021 : -40 % par rapport au premier semestre 2020, contre -15 % entre 2019 et 2020. Avec l'arrivée des nouvelles conversions, on pourrait s'attendre à une hausse de 9 ou 10 % de la collecte bio en 2022. Mais les appels à la modération, le prix du lait en baisse, réduiront peut-être la croissance », indique Antoine Auvray, du Cniel.

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