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Ambiance des poulaillers : un filtre laser qui modère les concentrations en gaz et en poussières

Un essai de l’Itavi et l’Anses montre qu’un procédé innovant de filtre laser réduit de façon modérée les gaz et les poussières sur des poulets de chair élevés en conditions semi-commerciales.

L'étude réalisée à l'Anses en conditions expérimentales devra être poursuivie en élevage terrain (comme ici en canard de chair) pour confirmer les abattements en CO2 et NH3
L'étude réalisée à l'Anses en conditions expérimentales devra être poursuivie en élevage terrain (comme ici en canard de chair) pour confirmer les abattements en CO2 et NH3
© P. Le Douarin (archives)

Selon le fournisseur Aleph Insight, « Aleph atomise les particules et les structures moléculaires » et permet un « assainissement de l’air ambiant des poulaillers ». C’est ce qu’ont voulu vérifier l’Itavi et l’Anses dans le poulailler expérimental de Ploufragan (Côte-d’Armor), en évaluant l’impact de ce filtre sur la qualité de l’air ambiant (dioxyde de carbone CO2, ammoniac NH3, empoussièrement) ainsi que sur le bien-être et les performances de poulets. Cet essai a été financé par le Laboratoire d’innovation territorial Ouest Territoires d’élevage.

À noter que dans cet essai, les concentrations mesurées n’ont pas excédé 10 ppm pour l’ammoniac et 2 500 ppm pour le gaz carbonique.

Abattements en NH3 et CO2 ambiants

Toutes salles confondues, cinq des six jours de comparaison entre la salle témoin et les salles d’essai avec Aleph ont mis en évidence des abattements des concentrations moyennes en NH3. L’abattement le plus

 
Le filtre laser Aleph réduit les taux en gaz carbonique et d’ammoniac en moyenne de 11 % et 27 % à partir de niveaux déjà modérés (moins de 2 500 PPM en CO2 et moins de 10 PPM en NH3)
Le filtre laser Aleph réduit les taux en gaz carbonique et d’ammoniac en moyenne de 11 % et 27 % à partir de niveaux déjà modérés (moins de 2 500 PPM en CO2 et moins de 10 PPM en NH3) © Itavi
marqué est observé pour l’Aleph fonctionnant à 1 200 m3/h. Bien que significativement différents au plan statistique, ces abattements sont relativement faibles puisqu’ils oscillent entre -1,1 et -2,7 ppm (- 8 % et - 46 % par rapport au témoin), comme l’indique le tableau.

 

Les concentrations en CO2 étaient réduites dans les salles Aleph (-143 ppm à 600 m3/h et -270 ppm et 1 200 m3/h, soit 7,5 et 14,2 % de moins que le témoin). En revanche, la baisse de concentration était moins marquée que celle observée en NH3 à 1200 m3/h : -14,2 % pour le CO2 contre -46 % pour le NH3 (- 2,7 ppm pour ce dernier).

 

 
Ambiance des poulaillers : un filtre laser qui modère les concentrations en gaz et en poussières
Les évaluations du bien-être réalisées avec la méthode Ebene sur les deux dernières semaines du lot, n’ont pas mis en évidence de différences significatives entre les salles Aleph et témoin. Ce résultat est la conséquence des faibles abattements en gaz et poussières constatés et des niveaux de concentrations en CO2 et NH3 qui n’étaient pas très élevés au cours du lot. De la même manière, les performances zootechniques (GMQ, indice de consommation et mortalité) sont similaires dans les trois salles.

 

Des résultats plus contrastés sur les poussières

C’est en fin de lot, quand les rejets sont les plus importants, que l’abattement de l’Aleph a été le plus marqué sur les concentrations de particules. Les particules grossières (PM10) ont diminué de 15 à 25 % et les fines (PM2., 5) de 30 à 40 %. Plus le débit de l’Aleph est important, plus le taux d’abattement est élevé.

À mi-lot (18 et 19 j), un faible abattement a été observé sur les PM2,5 (-10 à -2 %) alors qu’une augmentation des concentrations a été constatée pour les PM10 (+15 à +20 %). Plus le débit de l’Aleph était élevé, moins les performances d’abattement étaient bonnes.

Ces résultats singuliers peuvent s’expliquer par l’Aleph qui modifie les charges électromagnétiques des particules fines. Au lieu de se repousser, ces dernières s’agrègent pour former des particules plus grossières. Des questions demeurent puisque cette hypothèse n’a pas été observée en fin de lot.

Ces mécanismes restent à préciser pour trouver les meilleures conditions d’utilisation de cet équipement. Des solutions peuvent être trouvées pour prévenir cet effet néfaste. Par exemple, l’appareil pourrait être couplé à un dispositif d’aspiration cyclonique. Cette combinaison permettrait à la fois d’abattre les fractions fines et grossières et de permettre un gain pour la santé des éleveurs et le bien-être des animaux.

Un travail d’évaluation à poursuivre

Cette étude devra être poursuivie par des essais en élevage commercial sur plusieurs lots consécutifs, pour confirmer les résultats d’abattement des gaz et poussières obtenus. Ces travaux dans des volumes de salle plus importants permettront de fixer des préconisations (nombre d’appareils et débit de fonctionnement), de trouver une cohérence entre les circuits d’air et leur positionnement et enfin de coupler des technologies de traitement des particules. Ce n’est qu’à ces conditions qu’un premier retour technico-économique sur le fonctionnement des dispositifs Aleph sera possible.

Pauline Créach et Vincent Blazy (Itavi) ; Jean-Philippe Moysan et Alassane Keïta (Anses)

 

Quel dispositif expérimental

L’évaluation du dispositif Aleph a été réalisée pendant six journées : en début de lot (à 11 et 12 jours d’âge), à mi-lot (18 et 19 j) et en fin de lot (27 et 28 j).

 

 
Les caissons ont été placés verticalement au centre de chacune des salles, dans le couloir central car le caisson ne pouvait pas être suspendu au plafond. Il est associé à un ventilateur pour forcer l’air à passer à travers au débit souhaité.
Les caissons ont été placés verticalement au centre de chacune des salles, dans le couloir central car le caisson ne pouvait pas être suspendu au plafond. Il est associé à un ventilateur pour forcer l’air à passer à travers au débit souhaité. © Anses
Une salle témoin a été comparée à deux salles identiques équipées du système Aleph fonctionnant soit à 600 m3/h, soit à 1 200 m3/h (correspondant à un ou deux renouvellements horaires du volume de salle).

 

 

 
Aleph atomise les particules et les structures moléculaires qui le traversent au moyen d’une lumière laser pulsée
Aleph atomise les particules et les structures moléculaires qui le traversent au moyen d’une lumière laser pulsée © Itavi
Chaque salle comprend 2 400 poulets de chair Ross 308 élevés jusqu’à 32 jours et séparés en deux parquets.

 

 

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