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Agri-échange, au service du troc entre exploitants

Dédiée à l’entraide, la plateforme Agri-échange permet aux agriculteurs d’échanger des services sans sortir de trésorerie. Seule condition d’inscription, avoir un numéro de Siren agricole.

titre: Agri-échange ne se base pas sur un échange binaire et réciproque de services.
titre: Agri-échange ne se base pas sur un échange binaire et réciproque de services.
© Agri-échange

Troquer de la semence fermière de pois ou de féveroles contre de l’écimage de céréales ; le tout sans sortir un euro de sa poche, pour ne pas dégrader sa trésorerie. Aurélien Zigmund, éleveur laitier en Haute-Marne, a trouvé le bon deal sur Agri-échange il y a six ans. « Je cherchais des semences pour les cultures de printemps, moins coûteuses que celles que l’on trouve dans les circuits classiques. J’avais entendu parler d’Agri-échange sur les réseaux », contextualise l’éleveur. Sur la plateforme, il déniche ce qu’il cherche. Et propose, en contrepartie, de réaliser des travaux comme de l’écimage, ou encore de prêter du matériel de fenaison ou même de vendre des fourrages.

Agri-échange est né en 2017. L’idée vient de Jean-Michel Rabiet, agriculteur en Haute-Marne, et de sa sœur Catherine, qui ont un objectif en tête : imaginer une solution pour qu’il reste des agriculteurs dans les villages. Et cela passe, selon eux, par l’entraide afin de creuser le moins possible dans les trésoreries. Le principe est simple. Un agriculteur s’inscrit sur la plateforme en ligne. Il dépose sa demande ou son offre, aussi bien en matière de travaux, que de main-d’œuvre ou de matière première. L’annonce est géolocalisée et tarifée. « Agri-échange propose un prix calculé sur les barèmes d’entraide, publiés par les chambres d’agriculture et les Cuma. Mais chacun est libre d’appliquer le prix qu’il souhaite », précise Manue Meot, responsable développement.

Quand l’agriculteur rend un service, il crédite son compte du montant du service effectué. À l’inverse, quand il en utilise un, il devient débiteur. Mais sans sortir d’argent réel. « Nous estimons, en amont, les capacités d’échange des utilisateurs. Une faucheuse ou une andaineuse sera davantage sollicitée » et engrangera plus d’heures. « En revanche, un plateau va moins tourner. Nous suggérons alors à la personne de proposer d’autres services, et nous autorisons un solde négatif pendant deux ans. » Agri-échange ne se base pas sur un échange binaire et réciproque de services, mais repose sur les capacités de chacun en temps, en matériel, en technique. Si monsieur A rend un service à monsieur B, ce dernier rendra la pareille à monsieur C.

Manue Meot, responsable développement. "Agri-échange repose sur les capacités de chacun en temps, en matériel, en technique;"
Manue Meot, responsable développement. "Agri-échange repose sur les capacités de chacun en temps, en matériel, en technique;" © Agri-échange

« Changer d’état d’esprit »

Pour Aurélien Zigmund, adhérer à la plateforme revient à travailler dans un état d’esprit de partage, de collectif et d’entraide. « Il faut faire preuve d’ouverture d’esprit, de bon sens et avoir le sens du service rendu. » L’éleveur a « pris l’abonnement illimité » et « travaille au maximum avec la plateforme. Je m’y retrouve, car je ne sors pas de trésorerie. Je trouve des semences fermières dans un rayon de 50-60 kilomètres, et je propose l’écimage jusqu’à 150 kilomètres de la ferme. Et quand je cherche quelque chose, j’ai une réponse dans l’heure qui suit. »

La plateforme peut servir pour dépanner lorsqu’un matériel tombe en panne ou pour en tester un avant d’investir. Ou bien pour proposer de remplacer un week-end de traite. « Je peux, en tant qu’agriculteur, signifier mon besoin autour de moi, à telle date, en urgence ou pas, à tel endroit. Les parcelles sont téléchargées depuis Telepac, ce qui permet de localiser une réponse précise. »

L’épicentre des abonnés se situe autour de la Haute-Marne, « entre le Loiret et la Meuse, et entre l’Isère et l’Indre. Nous comptons des utilisateurs dans le Sud et en Bretagne. Plus nous serons nombreux, mieux la plateforme fonctionnera, car le principe repose sur la force du réseau. »

De l’entraide, mais pas que

Les utilisateurs bénéficient de statut de l’entraide agricole. Côté assurances, « il s’agit d’une extension de la responsabilité civile de l’exploitant. Le propriétaire est responsable en cas de panne ou de problème de son matériel. » Les transactions en entraide sont exonérées de TVA et n’entrent pas dans la comptabilité. La plateforme propose aussi un système de facturation de prestation. Agri-échange compte 3 000 inscrits en France et 250 abonnés au tarif de 44 euros par mois ou 489 euros par an.

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