Aller au contenu principal

En Allemagne, Wiesenhof entre conventionnel et bio

Le premier volailler allemand veut se démarquer sur le marché avec son propre programme bien-être.

Le jardin d'hiver est considéré comme un élément différenciant du bien-être des poulets tout comme le GMQ ralenti.
© A. Weigel

« Un modèle d’avenir. » Voilà comment Wiesenhof parle de son initiative bien-être, baptisée Privatehof. Il est l’aboutissement d’essais qui ont conduit à tester successivement le libre parcours et le bio à partir des années 2000. Le projet Privatehof a été mis en route en 2011. Wiesenhof a commencé par faire plancher pendant deux ans l’université Ludwig-Maximilian de Münich sur des critères permettant de traduire le bien-être en arguments chiffrés. Les scientifiques ont comparé six lots de Ross 308 conduits de façon conventionnelle à sept lots de Cobb Sasso 175 élevés en mode bien-être, bénéficiant d’un tiers de place et d’un tiers de temps d’élevage en plus.

44,3 grammes de GMQ

La densité est limitée à 25 kg/m² et 15 animaux maximum/m² par bâtiment Louisiane et à 29 kg/m² et 17 animaux si le bâtiment comporte un jardin d’hiver dont l’accès est ouvert au plus tard après 22 jours d’élevage. La durée d’élevage oscille entre 36 et 43 jours selon le type de bâtiment. Les scientifiques ont « mesuré » le bien-être en périodes d’activité et de repos selon des critères comme l’état des pattes, la fréquence des bains de poussière, du picage, de la station debout, de l’abreuvement… Ils ont noté une diminution des dermatites (18,8 % dans le lot bien-être contre 25,4 % en conventionnel), des pattes en meilleur état et moins de problèmes de locomotion (87,2 % d’animaux sans problème contre 12,3 %). La paille et les accessoires de picage ont été très utilisés. Quatre-vingt-dix pour cent des effectifs n’ont pas reçu d’antibiotiques. L’objectif de poids de 1 850 g est quasiment atteint (1 811,9 g) avec un GMQ de 44,3 g avec le même aliment.

De 40 à 70 % plus cher en rayon

« À poids final égal, le poulet a 30 % de place et 30 % de temps d’élevage en plus. Il coûte aussi 30 % plus cher à produire. Ce surcoût est compensé par un prix en rayon plus élevé d’environ 40 % pour un poulet entier et de 60 à 70 % pour les pièces de découpe, résume Josef Bachmeier, directeur d’un couvoir Wiesenhof. Le revenu de l’éleveur est le même. Mais il améliore son image et conduit des lots d’animaux plus robustes, donc plus faciles à élever .» Wiesenhof conclut qu’il est possible de « concilier bien-être et élevage économiquement rentable ». En cinq ans, les volumes abattus sont passés de 20 000 à 160 000 poulets/semaine. « C’est une plus grosse niche que le bio », relève Josef Bachmeier. Le président de Wiesenhof Peter Wesjohann se dit prêt à accompagner ses éleveurs qui souhaitent choisir ce mode de conduite. À une condition cependant, que les enseignes de la grande distribution et les consommateurs partagent cette philosophie et acceptent d’en payer le prix !

Les plus lus

<em class="placeholder">Eleveurs de volailles de chair revendiquent une meilleure rémunération.</em>
« Nous voulons atteindre une marge poussin-aliment de 100 euros le mètre carré par an en volailles de chair »

Les éleveurs de volailles de chair des régions Bretagne, Pays de la Loire, Centre-Val de Loire interpellent les principaux…

<em class="placeholder">L&#039;automoteur Extramate permet de racler un couloir d&#039;environ 2 mètres de large et 63 mètres de long en moins d&#039;une heure.</em>
« Mes volières de poules pondeuses sont raclées sans bruit et sans effort »
Dans le Morbihan, Sébastien Robic racle les couloirs de ses volières à l’aide d’un chariot électrique articulé, sans déranger ses…
<em class="placeholder">Le site de SNV Les Fournis dans l&#039;Orne, en Normandie.</em>
Le leader de la volaille LDC renoue avec une croissante forte

Avec sept acquisitions en 2024 et 2025, le groupe LDC poursuit sa politique de développement en France comme à l’…

<em class="placeholder">Acceptabilité sociétale de bâtiments agricoles. Sébastien Tronchet, éleveur de volailles dans la Sarthe.</em>
Acceptabilité sociétale en volailles: "Il faut écouter le voisinage et agir rapidement"

Eleveur dans la Sarthe, Sébastien Tronchet a tenu compte des remarques du voisinage concernant les craintes de nuisances de sa…

<em class="placeholder">Abattoir de ferme Volatek
Fabrication entreprise Bobet au Mans</em>
"Volatek a fourni notre petit abattoir de volailles clé en main"

Filiale du groupe sarthois Bobet, la société Volatek, spécialisée dans le matériel pour abattoirs, développe des outils…

<em class="placeholder">Hélène Bombart, présidente de l’Afivol</em>
« Nous défendrons tous les types d’élevage avicoles en Auvergne-Rhône-Alpes »

Hélène Bombart, présidente de l’Afivol, tient un discours offensif pour rechercher la souveraineté alimentaire sur le poulet…

Publicité
Titre
je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Volailles
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Volailles
Newsletter COT’Hebdo Volailles (tendances et cotations de la semaine)