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Un bâtiment dynamique avec jardin d’hiver en dindes

Annabelle et Louis-Marie Pasquier ont testé sur deux lots de dindes l’accès au jardin d’hiver de leur nouveau bâtiment en ventilation longitudinale. Retour d’expériences.

À Cirières dans les Deux-Sèvres, Annabelle et Louis-Marie Pasquier ont investi en 2018 dans deux poulaillers de 1800 m2, dont l’un a la particularité d’avoir un jardin d’hiver et d’être doté d’une salle pédagogique avec une vitre donnant sur la salle d’élevage. Ce projet innovant a été réalisé en partenariat et avec le soutien financier de leur groupement Bellavol (groupe LDC). Son objectif était de disposer d’un site vitrine et d’acquérir des références technico-économiques sur la conduite d’élevage avec jardin d’hiver, notamment sur les réglages de ventilation. Le fait de combiner une ventilation dynamique et un accès à l’extérieur sur des animaux en croissance était un vrai défi. Construit par Dugué, le bâtiment de 1800 m2 (18 m de large) se prolonge sur un seul côté par une véranda large de 6 m, représentant 543 m2 soit 30 % de la surface du poulailler. Son utilisation a pour l’instant été expérimentée sur deux lots, lorsque les températures extérieures étaient plus propices. « Le premier sorti à l’extérieur en juin 2018 a été plutôt facile à gérer. Pour le second lot sorti au printemps 2019, on a dû revoir les réglages de ventilation de la salle d’élevage pour éviter que les vitesses d’air soient trop importantes au niveau des trappes de sortie des animaux, surtout la nuit. Les écarts de température jour/nuit étaient encore assez élevés à cette époque (8°C au petit matin)», se souvient Louis-Marie. C’est le point clé de la gestion du jardin d’hiver ! Maintenant que la phase de réglages et de prise en main du bâtiment est terminée, l’éleveur s’apprête à tester l’accès à la véranda sur un lot d’automne.

Attendre que les animaux soient bien emplumés

Louis-Marie considère schématiquement deux phases de gestion de la ventilation, avant et après l’ouverture des trappes d’accès au jardin extérieur, qui a lieu entre 7 à 9 semaines d’âge. « J’attends que les volailles soient bien emplumées. Une fois relevées, les trappes de sortie restent en position ouverte jusqu’à la fin du lot, de jour comme de nuit. » Les premières semaines, le bâtiment dynamique est géré de manière classique avec une entrée d’air bilatérale. L’extraction progressive est centralisée sur le côté opposé au jardin puis passe en extraction pignon, complétée par des turbines lorsque les besoins de ventilation augmentent (concept Sodalec). « Après l’ouverture du jardin, la salle intérieure n’est plus hermétique à l’air. Pour éviter les vitesses d'air, surtout de nuit au niveau des trappes de sortie, on travaille avec une dépression faible, inférieure à 10 Pa. » Le jardin d’hiver est isolé de l’extérieur par un rideau plein, ouvert en permanence d’au moins 25 cm (écart entre le haut du rideau et la toiture) pour garantir une entrée d’air minimale pour la ventilation du bâtiment. Il est ensuite abaissé progressivement en fonction de la consigne de température de la salle et de l’augmentation des besoins de ventilation (4 paliers d'ouverture du rideau). « Il n’y a pas de consigne de température propre au jardin d’hiver, même s’il dispose de deux sondes. C’est le boîtier de régulation du bâtiment qui gère l’ouverture du rideau, commandée par un treuil électrique. »

Une densité moindre bénéfique

Après 48 à 72 heures d’adaptation, les dindes s’approprient aisément leur nouvel environnement. Le taux d’occupation varie selon les conditions extérieures. « Très présentes en journée, les volailles sont peu nombreuses à y rester la nuit, préférant l’ambiance de la salle intérieure », a observé l’éleveur. C’est l’inverse en période de canicule, comme ce fut le cas l’été dernier. « L’après-midi, les dindes cherchaient la fraîcheur de la salle brumisée et sortaient davantage la nuit. Je n’ai eu aucune perte due à la chaleur dans ce bâtiment, probablement liée aussi à une densité moindre.

Un premier bilan positif

Il est encore trop tôt pour évaluer l’impact du jardin d’hiver sur les performances techniques, notamment sur l’indice de consommation. En comparaison avec le poulailler jumeau construit en même temps et sur le même site (mais sans jardin d’hiver), les éleveurs n’ont toutefois pas constaté d’écart significatif sur les performances de croissance, ni sur le taux de griffures. Il n’y a pas eu de surconsommation de gaz. « C’était pourtant une crainte au départ. » En revanche, le jardin d’hiver induit du travail supplémentaire (paillage, curage et nettoyage) et des charges de litière en plus (2 kg/m2 de paille à l’ouverture, 3 ajouts en cours de lot). Concernant le bien-être animal, l’effet du jardin d’hiver sur le comportement des volailles est visible. « L’été, on parvient moins facilement à descendre en température que dans le poulailler voisin. Malgré cela, les dindes sont beaucoup plus actives et se déplacent davantage. Nous-mêmes apprécions aussi d’y être, car on a vue sur l’extérieur. » C’est donc un choix sans regret pour les éleveurs, en dehors de toute considération économique car il n’existe pas encore de marché pour valoriser le surcoût des jardins d’hiver.

Une véranda représentant 30 % de la surface du poulailler

Le jardin d’hiver de 90 m est situé sur le long pan exposé Est du poulailler de 1800 m2 (18 m de large, conception Dugué). « Il a été volontairement positionné du côté du soleil levant, expliquent Annabelle et Louis-Marie Pasquier. Il est ainsi moins exposé au soleil lors des périodes de forte chaleur. De plus, il ouvre la perspective sur un champ et une parcelle dans laquelle ont été plantés de jeunes arbres, appréciable pour les animaux mais aussi pour nous. » La surface de la véranda est de 543 m2, soit l’équivalent de 30 % de celle du bâtiment. « Prévue initialement à 3 m, la largeur du jardin a été doublée, pour faciliter la circulation des engins lors du nettoyage sans être trop à l’étroit. Elle permet aussi de rentrer aisément un container lors des enlèvements. » L’accès au jardin d’hiver se fait par 11 trappes à guillotines de 2,5 m de long sur 0,8 m de haut. Conçues en panneaux sandwich, elles sont entourées de joints et plaquées contre la paroi par deux barres métalliques pour empêcher toute entrée d’air parasite lorsque l’accès au jardin est fermé. Les deux pignons en panneaux sandwich sont équipés d’un portail. La toiture en tôle comprend aussi une isolation intégrée (pente de 10 %, 3 m de haut à l’extrémité). L’autre long pan de la véranda est délimité par un grillage, posé sur une longrine de 30 cm. Une hauteur qui permet aux volailles de voir à l’extérieur lorsque le rideau isolant est entièrement ouvert. Ce dernier comprend de larges zones translucides pour faire rentrer la lumière naturelle, lorsque le rideau est fermé.

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