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Transport des volailles : La Commission Européenne veut faire évoluer la réglementation

L’Europe souhaite améliorer les conditions de transport des volailles : moins longtemps, avec plus de place et moins de stress. Si elle partage l’importance du respect du bien-être animal, la filière s’inquiète du surcoût qu’entraîneraient ces changements, pour l’instant en discussion.

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La nouvelle réglementation changerait de formule de calcul de l’espace dans les caisses de transport, entraînant une baisse de densité.
© P. Le Douarin

Fin 2023, la Commission européenne a annoncé son intention de revoir la réglementation encadrant le transport des animaux. 

Lire aussi : Transport des animaux : un surcoût estimé à 526 millions pour la filière volailles

Les députés européens souhaitent limiter le stress et les situations d’inconfort des volailles pendant les transports. Ils se sont basés sur les conclusions de l’Efsa, l’autorité européenne de sécurité des aliments, quant aux conséquences négatives des transports sur le bien-être des volailles – stress lors des manipulations, restrictions de mouvements, stress lié à la chaleur ou au froid, faim et soif prolongés – pour faire des recommandations d’évolution de la réglementation, dont les principaux points ont été présentés par Virginie Michel, coordinatrice des activités bien-être animal à l’Anses (1), lors d’un webinaire organisé par l’Itavi.

Des caisses plus grandes. L’Efsa recommande que les volailles aient assez d’espace pour s’asseoir en même temps sans superposition. Il faut également que les caisses aient une hauteur suffisante pour que les volailles se tiennent en position naturelle sans que leur tête ou leur crête ne touchent la paroi supérieure de la caisse. La nouvelle réglementation changerait de formule de calcul de l’espace. Ce qui entraînerait une baisse de densité. Pour un poulet de 4 kg, là où la réglementation actuelle demande 460 cm2, la proposition passerait à 731 cm2. De même pour la hauteur, pour des dindes de 14 à 16,9 kg, la hauteur actuelle est de 31 à 42 cm, la proposition la ferait passer à 45 cm.

Limiter la durée de transport. Actuellement, il n’y a pas de durée maximale, juste une obligation d’abreuvement si la durée dépasse 12 heures. La future réglementation en discussion limiterait le transport à 12 heures pour les volailles, à 10 heures pour les poules de réforme. La durée sera calculée depuis le chargement du premier animal jusqu’à la sortie de la dernière caisse.

Limiter la faim et la soif. « Il n’y a pas d’éléments scientifiques qui montrent l’intérêt du jeûne », partage Virginie Michel. L’Efsa reconnaît qu’alimenter des animaux pendant le transport est peu réaliste. L’abreuvement est recommandé si le transport dure plus de 12 heures.

Évaluation de la transportabilité des volailles. « L’Efsa a rappelé que ne sont pas considérés comme transportables des animaux blessés, faibles ou incapables de se déplacer sans assistance », précise Virginie Michel. Une des recommandations d’évolution de la réglementation est que les chargements de volailles se fassent sous la supervision d’un vétérinaire.

Précaution lors de la manipulation. Pour limiter leur stress, il est recommandé de ne pas porter les volailles en inversion. Certains pays, comme la Norvège ou la Suède, pratiquent déjà l’attrapage non inversé. Une proposition réglementaire serait de limiter au maximum les manipulations en position inversée mais de les attraper et de les porter par les 2 pattes en supportant le bréchet.

Préventions des stress thermiques. Le renforcement des mesures concerne la prévention du froid pour les poussins de un jour et les poules de réforme qui sont souvent déplumées. La proposition est faite que, si la température est inférieure à 10°C, le transport ne soit possible que dans des véhicules équipés de protections contre les courants d’air. Les pondeuses ne doivent pas être transportées si une température d’au moins 15°C ne peut être garantie. « Étonnamment, il n’y a aucune recommandation sur les températures maximales », remarque Virginie Michel.

 

 
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Selon la proposition de l'Efsa , l'accès à l'eau et à la nourriture des poussins devra avoir lieu au maximum dans les 48 heures après l'éclosion, et non plus 72 heures. © A. Puybasset

Une attention particulière pour les poussins d’un jour. Afin que les poussins puissent avoir accès à l’eau et à la nourriture dans les 48 heures après l’éclosion, la proposition porte sur un transport possible pour une durée de 24 heures s’il s’achève dans un délai de 48 heures après le début de l’éclosion, et non plus 72 heures. Aucune recommandation spécifique n’a été émise concernant la température ou la densité.

Ces recommandations ne sont pas l’accord final. De nombreux amendements ont été déposés. Les États membres vont devoir en débattre jusqu’à arriver à un consensus.

La filière avicole plaide pour garder la réglementation actuelle et la faire appliquer de façon uniforme dans tous les pays européens. « Nous sommes déjà très attentifs aux conditions de transport des volailles, souligne Jordan Marolleau, directeur général délégué groupe Marolleau, comme de planifier les transports pour éviter les moments les plus chauds, de baisser la densité en été, de laisser des caisses vides à l’avant en été, à l’arrière en hiver. Ce sont des mesures de bon sens que nous prenons déjà. »

Se pose aussi la question du surcoût de mesures envisagées. « Un durcissement excessif des exigences fragiliserait la filière, argumente Amélie Navarro, de la Fédération des industries avicoles. Cela donnerait même des avantages compétitifs aux importations, qui n’auraient pas à respecter ces exigences. »

(1) Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail

Plaider pour une application uniforme dans tous les pays européens

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