Robots avicoles : Tibot cesse ses activités
Plombée par la Covid-19, puis la grippe aviaire et la guerre en Ukraine, la start-up avicole Tibot technologies est en cours de liquidation depuis le 23 septembre.
Plombée par la Covid-19, puis la grippe aviaire et la guerre en Ukraine, la start-up avicole Tibot technologies est en cours de liquidation depuis le 23 septembre.
« Nous sommes au regret de vous annoncer la cessation d’activité de Tibot Technologies par décision du tribunal de commerce en date du 23 septembre » annonçait le jour même sa présidente Yanne Courcoux. La société avait été placée en redressement judiciaire le 20 juillet.
Créée à l’initiative de Benoit Savary, éleveur de volailles reproductrices, Tibot fabriquait des robots électriques d’animation des cheptels avicoles.
« Le timing a été très mauvais pour nous, explique la cofondatrice. Nous avons subi 2 ans de Covid qui nous ont empêché de promouvoir notre robot avicole dans les salons et de voir nos distributeurs, ainsi que nos clients potentiels. A cela se sont ajoutés la grippe aviaire généralisée, puis la guerre qui a fait monter les prix et accru les difficultés d’achats de composants. »
L’autre élément fragilisant est d’origine interne. Les sociétés de capital risque qui s’étaient engagées depuis 2018 et 2019 n’ont pas souhaité continuer à soutenir la start-up. « Le pas de temps des investisseurs et des développeurs est différent. Il faut du temps et beaucoup de cash pour mettre au point des produits innovants. » La société a déposé plusieurs brevets en France et à l’étranger.
Tibot s’est retrouvée coincée entre des besoins de financement élevés (R&D, achats pour la fabrication) et des ventes en berne. En 2021, son chiffre d’affaires a été d’environ 435 000 euros.
Encore un potentiel de développement
Pourtant, Yanne Courcoux croit encore en ces produits d’animation des troupeaux de volaille, en ces temps où le manque de bras se fera de plus en plus sentir. « Nous avions plus de demande à l’international qu’en France, plus réceptif à l’innovation. »
Elle misait ses ventes sur le produit phare, constamment amélioré depuis son premier lancement au Space 2016 et un innov’space 3 étoiles. Lancée fin 2021, la version noire T-Moov n’avait plus rien à voir avec le TiOne blanc de 2016, ni le Spoutnic en version blanche ou jaune.
Ce robot d’animation est avant tout destiné aux élevages de reproducteurs, en vue d’éviter les pontes au sol, et accessoirement de stimuler l’activité sexuelle des coqs.
Le relais de croissance des ventes était le scarificateur électrique de litière Easy-Lit, dont la commercialisation avait débuté cet été. Moins cher (4500 euros), moins sophistiqué et visant une cible plus large d’éleveurs de volailles soucieux de l’entretien de leur litière.
Yanne Courcoux espère qu’un équipementier pourra s’intéresser à la reprise d’au moins cette activité. « Avant le dépôt de bilan, nous avons cherché des repreneurs parmi les équipementiers avicoles français et internationaux, sans succès. Tout le monde fait le gros dos. »
A ce jour, onze personnes se retrouvent sans emploi.