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Récupérer plus vite d’un challenge coccidiose

La solution par voie alimentaire du canadien Jefo se positionne comme une alternative aux coccidiostats, mais pas comme une solution de remplacement intégrale.

La solution alternative de Jefo permet de récupérer une partie des performances des poussins atteints d'une coccidiose
© infographie Réussir

Depuis environ un an, les organisations de production commencent à anticiper la possibilité de se passer des anticoccidiens sous la pression sociétale, expose Ségolène Roche, chef produit chez Jefo. Elles nous interrogent et testent nos solutions pour avoir des données sur des productions qui ne disposeraient plus de la 'ceinture de sécurité' des coccidiostats et qui, pour des raisons économiques, ne choisiraient pas de vacciner. » Alors que les programmes de prévention chimique visent à contrôler ou à inhiber le développement des coccidies et que les vaccins immunisent contre elles, la solution que propose Jefo depuis deux ans « n’empêche pas l’infestation coccidiale, mais elle aide les animaux à être plus résistants aux stress et à récupérer plus vite de la performance. » Sans faire la promesse d’obtenir les mêmes performances qu’avec un coccidiostat qui joue un rôle certain de modulation de la flore digestive.

Trois composants complémentaires

Ajouté à l’usine dans l’aliment dès le démarrage (ou à la fin de cette phase) — à raison de 700 grammes par tonne d’aliment — la solution Jefo contient trois types de produits incorporés dans une matrice de triglycérides protecteurs : des acides organiques, des huiles essentielles et des extraits de plantes. Les acides organiques (sorbique, fumarique, citrique) agissent directement sur les bactéries pathogènes et opportunistes qui les absorbent. Les huiles essentielles agissent sur la cicatrisation des lésions occasionnées par les coccidies. Enfin les extraits de plantes renforcent l’intégrité de la muqueuse intestinale et ses réactions anti inflammatoires. L’encapsulation lipidique est importante, car elle libère les constituants au fur et à mesure de la progression dans le tube digestif. Les principes actifs arrivent intacts jusqu’au niveau des caeca. « Dans cette partie du tube digestif, les bactéries pathogènes s’y développent assez souvent, avec des fermentations sur lesquelles il est important d’agir. » À souligner qu’avec un goût et une odeur d’aliment inchangés, l’encapsulation ne change pas le comportement alimentaire.

Renforcer le confort animal

« La gestion de la coccidiose et des effets négatifs associés dépend énormément du management en élevage », rappelle la responsable produit. Des animaux élevés sans stress, sur une litière sèche et à une bonne température seront évidemment moins prédisposés à des troubles digestifs. « Notre programme doit nécessairement s’accompagner d’un suivi rapproché en élevage, si possible avec des indicateurs de suivi comme les scores lésionnels, pour connaitre le niveau exact de pression et le niveau de contrôle à apporter. » Des essais réalisés en station et sur le terrain, il ressort que les oiseaux traités Jefo et confrontés à un challenge coccidien sont pareillement affectés que ceux non traités, avec l’apparition du pic d’infection que ne connaissent pas les lots traités au coccidiostat. C’est après qu’ils récupèrent mieux et plus vite. « Il faut savoir attendre cette récupération, souligne Ségolène Roche, car le réflexe « naturel » serait de vouloir traiter. » Les lésions sont plus vite réparées (réduction significative des scores lésionnels) et les excrétions d’oocystes sont moins élevées. Au bilan, l’indice de consommation est affecté, mais il est en intermédiaire entre celui de volailles non traitées et celui de celles supplémentées en anticoccidien, selon le degré du challenge. En pratique, cette solution est modulable en dose et âge d’incorporation, en fonction du risque et des attentes de performances.

 

Deux tests encourageants en dinde

En 2014, neuf bâtiments de dinde supplémentés Jefo ont été comparés à des bâtiments témoins traités (Lasalocide et Maduramicine). Les pics d’excrétion d’oocystes ont été similaires dans les deux groupes. Par contre, avec le Jefo l’indice de consommation s’est amélioré de 2,7 points (à 2,428), ainsi que la marge PA (+ 2,83 euros/m2, soit 20,76 €/m2).

En 2016, le test a été réitéré un an sur des bâtiments traités Jefo en continu dans la même organisation de production (OP). Il a confirmé le résultat précédent. Les lots Jefo ont mieux performés sur l’IC corrigé à 9 kg (2,098 versus 2,203) et sur le GMQ des mâles corrigé à J119 (117 g contre 115,3 g). La mortalité et les saisies ont diminué (6,39 % contre 8,52 % et 1,25 % contre 1,81 %). « Les litières avaient aussi tendance à revenir plus vite sèches, souligne Ségolène Roche. Cette OP continue à accumuler de l’expérience avec notre produit et à réaliser le monitoring des coccidies sauvages. »

Validé en station française

En 2017, la firme service Mg2Mix a réalisé deux challenges coccidiens sur de jeunes poulets, en comparant un ionophore (Narasin) et plusieurs produits commerciaux naturels (solution Jefo, extraits de plantes, tanins, huiles essentielles, acides organiques…), avec un modèle expérimental reproduisant les conditions terrain(1). La coccidiose était provoquée à 10 jours par l’ajout de E. acervulina et E. tenella dans l’eau de boisson.

Le lot supplémenté en Narasin réalise de meilleures performances que le lot témoin non traité et non challengé (-2 à 3 % en IC et +6 à 7 % en poids à J 32), ce qui souligne l’effet « améliorateur » du coccidiostat.
Aucune des solutions alternatives n’a résisté au challenge coccidien, ce qui se traduit à J32 par des baisses de poids de l’ordre de 2-3 % et une hausse des IC de 0 à 2 %.
Les poussins traités au Jefo récupèrent mieux avec un poids et un IC supérieur au témoin. Les excrétions et scores lésionnels sont aussi moins élevés.
(1) Voir Réussir Aviculture n°235 page 24

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