Aller au contenu principal

Directive sur les émissions agricoles : Le poulet épargné mais pas les autres volailles

Les ministres de l'Environnement de l'UE ont adopté le 16 mars une position commune sur la proposition de révision de la directive sur les émissions industrielles et agricoles (IED) se traduisant par un statu quo uniquement pour les élevages de poulets.

© P. Le Douarin

Au terme de débats tendus, les ministres européens de l’environnement sont finalement parvenus à un compromis sur la question des seuils à partir desquels les exploitations agricoles tomberont sous le coup de la directive sur les émissions industrielles (IED).

Initialement, la Commission européenne avait proposé un seuil d’intégration à la réglementation de 150 UGB pour tous les élevages, ce qui avait suscité de fortes opposition des Etats membres, d’où le compromis trouvé le 16 mars.

Les seuils ont été portés à 350 unités gros bovins (UGB) pour les élevages de bovins et de porcs, et à 280 UGB pour ceux de volaille. La France plaidait pour 450 UGB, mais a donné son accord par esprit de compromis.

Une période de transition de six ans est prévue pour laisser le temps aux élevages concernés de s’adapter. Le seuil sera de 600 UGB la quatrième année après l’entrée en application, 400 UGB la cinquième et 280 UGB la sixième année.

Seul le poulet s’en sort bien

En appliquant les seuils d’équivalence, les 280 UGB correspondent à un effectif de 40 000 poulets de chair ou poulettes (0,007 UGB par place), de 28 000 canards de chair ou reproducteurs (0,01 UGB/place), de 20 000 poules pondeuses (0,014 UGB/place) et de 9333 dindes de chair ou reproductrices (0,03 UGB/place).

Ce qui veut dire, que l’IED n’aurait pas d’impact sur les élevages de poulets de chair soumis à autorisation.

En revanche, l'IED pénaliserait beaucoup plus les élevages de dindes et poules pondeuses, avec respectivement 73 % et 44% des élevages concernés selon les estimations de l’Itavi.

Ne devraient pas être touchés par cette directive, les élevages de canards en engraissement (28 000 animaux nécessaires), d’oies (14 000), de pintades-cailles-pigeons (280 000).

Des objectifs jugés « idéologiques »

Les organisations et coopératives agricoles de l’UE (Copa-Cogeca) déplorent la position adoptée par les ministres de l’Environnement. « L'approche par seuil proposée par la Commission européenne est avant tout politique, punitive et aura des conséquences imprévues lorsqu'elle sera appliquée dans les exploitations agricoles ».

Le Copa-Cogeca rejette les objectifs convenus entre les Vingt-sept, tandis qu’en France la Fédération nationale bovine dénonce le « volte-face » du gouvernement, qui « n’a pas tenu la position prise auprès des éleveurs » et pour laquelle les élevages de bovins n’ont « aucunement leur place » dans la directive.  

Un autre point est vivement critiqué et sera un « casse-tête administratif » : la règle d’agrégation considérera comme une seule unité deux installations proches dont l’exploitant sera le même ou si les deux exploitants entretiendront des liens économiques ou juridiques. En clair, l’UE veut faire la chasse aux exploitations dont les activités sont scindées en sous-unités.  

L’Espagne, qui prendra le relais de la Suède à la présidence du Conseil de l’UE, espère finaliser la directive au second semestre 2023, sachant que le Parlement européen n’a pas encore adopté sa position. Les syndicats agricoles espèrent que leurs critiques seront entendues par les députés européens dans le but d’infléchir « le dogmatisme et l’idéologie » de l’Union européenne.

 

 

Les plus lus

<em class="placeholder">De gauche à droite : Maxime Forget, Florian Gérard, Clément, Isabelle et Mickaël Trichet, avec Pierre Benoît (devant). Le premier lot de poules pondeuses devait arriver ...</em>
« Nous avons diversifié notre exploitation céréalière et bovine avec un bâtiment de poules pondeuses en Loire-Atlantique »

Le Gaec Le Bois Guillaume, en Loire-Atlantique, a ouvert les portes de son bâtiment de poules pondeuses plein air, le premier…

<em class="placeholder">La variété Grise Vercors F1 a une croissance plus rapide et pond davantage, tout en gardant ses qualités gustatives.</em>
Un nouvel envol pour la poule Grise du Vercors

Pour pérenniser la race pure du Royans Vercors, des passionnés ont créé un croisement F1 mixte, croissant plus vite et…

<em class="placeholder">Guillaume Séchet, jeune installé et Christophe Dilé, le cédant : « Une confiance s’est rapidement installée. Nous étions sur la même longueur d’onde. »</em>
« La transmission de mon exploitation avicole et porcine a été étalée sur quatre ans »

Christophe Dilé a cédé progressivement son activité avicole et porcine à son salarié, Guillaume Séchet. Un mode de reprise…

<em class="placeholder">oeuf rose (celui en haut au milieu)</em>
Repérer les défauts liés à un déséquilibre phosphocalcique chez la poule pondeuse

Chez la poule pondeuse, une perturbation du métabolisme phosphocalcique peut être à l’origine de défauts d’ossification et d’…

<em class="placeholder">La pailleuse pneumatique Euromark RP12 dispose d&#039;une caisse de 12 m3 qui peut accueillir tout type de litière en vrac (paille broyée, copeaux, sciure...).</em>
Une repailleuse pneumatique qui séduit par sa simplicité les éleveurs de volailles
Deux éleveurs de volailles livrent leur avis après six mois d’utilisation de la pailleuse pneumatique Euromark RP12.
poulet label rouge sur un parcours avec des haies
Grippe aviaire : la France passe en risque modéré

Le niveau de risque d’influenza aviaire hautement pathogène sera relevé au niveau modéré par un arrêté ministériel publié ce…

Publicité
Titre
je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Volailles
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Volailles
Newsletter COT’Hebdo Volailles (tendances et cotations de la semaine)