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"Nous sommes passés de salariés à éleveurs de poulettes en volière

Salariés dans l’équipement d’élevage, Thomas Réhel et Sébastien Éon ont repris un site de deux poulaillers, qu’ils ont transformé en un élevage de poulettes en volière équipé de portiques à plateaux Vencomatic.

Thomas Réhel (à gauche) et Sébastien Éon ont installé les équipements intérieurs (hors structure volière), ce qui a permis de compresser le coût de la rénovation.
Thomas Réhel (à gauche) et Sébastien Éon ont installé les équipements intérieurs (hors structure volière), ce qui a permis de compresser le coût de la rénovation.
© A. Puybasset

Thomas Réhel et Sébastien Éon se sont associés au sein de la SCEA Éon Réhel pour reprendre, en 2022, un site de deux poulaillers de 1 500 m2 à Éréac dans les Côtes-d’Armor. Autrefois dédiés à l’élevage de poulettes futures reproductrices, ils ont été rénovés pour y accueillir chacun 37 500 poulettes d’œuf de consommation en volières.

C’est par leur métier respectif dans l’équipement d’élevage que les deux amis ont découvert la volaille : Sébastien Éon en tant que technicien monteur chez l’installateur Émeraude élevage et Thomas Réhel comme responsable service après-vente au sein de Vencomatic France. Pourtant fils d’éleveurs de porcs et de bovins, c’est dans le secteur de la volaille qu’ils ont cherché la bonne opportunité d’un élevage à reprendre. « Avec des cycles d’élevage longs, la production de poulettes nous convenait en termes de temps et d’organisation du travail. Proche de nos habitations, le site d’Éréac était en très bon état », expliquent-ils. Un premier bâtiment a été mis en route en septembre 2022 et le deuxième au début de l’été 2023. C’est Sébastien Éon qui se charge du suivi au quotidien de l’élevage tandis que Thomas Réhel, qui a gardé son emploi de salarié, intervient surtout lors des pics de travail et un week-end sur deux.

Inciter les poulettes à monter les niveaux

Les associés ont opté pour le système de volière à portique Jump Start de Vencomatic, comportant des plateformes relevables et des plateaux pivotants sur chaque côté de la structure. La volière est composée d’un seul portique de 6 mètres de large en version simplifiée, c’est-à-dire sans caillebotis fixe au sol. « Au démarrage, les poussins sont répartis à l’intérieur de la structure et démarré sur une litière de copeau de bois dépoussiéré ainsi que sur les plateaux sur treuil posés au sol. Il n’y a pas d’évacuation de fientes à gérer en cours de lot, ce qui limite le coût d’investissement et le temps de travail », justifie Sébastien Éon.

 

 
Les poulettes sont démarrées au sol sur une litière de copeau et alimentées à l'aide d'assiettes à débordement Landmeco.
Les poulettes sont démarrées au sol sur une litière de copeau et alimentées à l'aide d'assiettes à débordement Landmeco. © A. Puybasset
L’aliment est distribué par deux lignes d’assiettes Landmeco, équipées d’un système de déversement pour faciliter l’accès à l’aliment les cinq premiers jours et gagner en homogénéité. L’accès aux pipettes se fait au niveau des trois plateaux, qui vont être progressivement relevés pour inciter les poulettes à sauter (celui du milieu dès 7 jours puis les deux autres à partir de 15 jours). « Il faut qu’à huit semaines toutes les poulettes accèdent au plateau central mis en position haute. » À partir de cet âge, l’aliment est également distribué par une chaîne plate au niveau de la rangée supérieure de plateaux pivotants. « L’objectif est d’inciter les poules à évoluer entre niveaux, avec l’aliment en bas de la structure et l’eau en hauteur. »

 

 
Les plateformes relevables au centre de la structure et les plateaux pivotants sur le portique incitent les jeunes volailles à sauter entre les étages.
Les plateformes relevables au centre de la structure et les plateaux pivotants sur le portique incitent les jeunes volailles à sauter entre les étages. © A. Puybasset

Un coût de rénovation de 10,70 euros par place

La rénovation des poulaillers a aussi concerné l’éclairage (lampes Pulsa LED de Tuffigo-Rapidex), le chauffage par canons à gaz ainsi que la ventilation : remplacement des trappes longues par des trappes kan’air et installation de ventilateurs progressifs. La capacité d’extraction a été surdimensionnée, en prévision des coups de chaleur (7,7 m3/h/animal ou 192 m3/h/m2). Autre atout, les bâtiments disposaient déjà d’une dalle bétonnée en bon état.

 

 
Équipés d'une dalle en béton, les deux poulaillers à reprendre datant de la fin des années 90 étaient en très bon état.
Équipés d'une dalle en béton, les deux poulaillers à reprendre datant de la fin des années 90 étaient en très bon état. © A. Puybasset

Mis à part le montage du système Jump Start, toute l’installation des équipements intérieurs a été réalisée par les deux associés. Cela a permis un gain important sur le coût de la main-d’œuvre (eau, gaz, électricité, ventilation et armoire électrique…). Ainsi, le coût de la rénovation s’élève à 10,70 euros par poulette.

La SCEA a bénéficié d’une subvention dans le cadre du programme PCAEA (1) (62 000 euros en cumulé) ainsi que du plan d’accompagnement du groupe Avril pour la modernisation des élevages au sein de Sanders (25 % du montant hors taxes des silos neufs et des pesons pour animaux et silos).

(1) Plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles
 

Plus d’une poulette sur deux en volière à Armor œufs

Comptant une soixantaine d’éleveurs de poulettes, le groupement Armor œufs a produit 8 millions de poulettes en 2022. « Représentant 55 % des places, le mode d’élevage en volière est devenu majoritaire, devant le système au sol (40 %) et l’élevage de poulettes bio avec parcours extérieur (5 %) », précisent Emmanuel Petibon et Alain Carrée, de Sanders Bretagne. L’élevage de la SCEA Éon Réhel répond au besoin de développement du planning de poulettes en volière du groupement Armor œufs. « Les poulettes en volière approvisionnent les sites de pontes en volière mais également de plus en plus de bâtiments sur caillebotis au sol. Par rapport à leurs congénères élevées au sol, les poulettes issues de volières sont plus calmes et faciles à attraper. Elles s’adaptent plus facilement à leur nouvel environnement et sont davantage mobiles (meilleure masse musculaire). »

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