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Limiter la flambée du coût de l’aliment des volailles avec l’acidification

L’association de l’acidification et de la thermisation pour hygiéniser l’aliment des volailles reproductrices montre tout son intérêt dans un contexte haussier de prix de l’énergie.

Généralisée pour l’alimentation des volailles reproductrices, la thermisation consiste à appliquer un traitement thermique (80°C durant deux minutes) pour garantir l’absence de salmonelles dans l’aliment fini.
Généralisée pour l’alimentation des volailles reproductrices, la thermisation consiste à appliquer un traitement thermique (80°C durant deux minutes) pour garantir l’absence de salmonelles dans l’aliment fini.
© A. Puybasset

La hausse du prix des énergies impacte aussi les fabricants d’aliment, en particulier sur des process de fabrication énergivores tels que la granulation ou la thermisation. Généralisée pour l’alimentation des volailles reproductrices, la thermisation consiste à appliquer un traitement thermique (80 °C durant deux minutes) pour garantir l’absence de salmonelles dans l’aliment fini. Cette technique est aussi parfois utilisée en pondeuse d’œufs de consommation. « Avec la hausse du gaz et de l’électricité, son coût a été multiplié par dix entre 2009 et 2022 », a calculé Christophe Michaut, de Vitalac. « Remplaçant partiellement la thermisation, la technique d’hygiénisation par acidification montre toute sa pertinence dans le contexte énergétique actuel », a-t-il souligné lors d’une réunion technique organisée par Vitalac.

 

 

 

Un coût énergétique réduit de deux tiers

Le spécialiste en acidifiants s’est appuyé sur l’étude Syttac de Tecaliman, portant sur les synergies entre traitement thermique et acidifiant. Réalisés en 2009, ses résultats ont été mis à jour en intégrant les coûts d’électricité et de gaz à fin 2022 (1). « Dans le cas d’un aliment farine, l’association d’acidifiants et d’une thermisation plus légère a permis de diviser jusqu’à trois le coût de la thermisation », détaille-t-il. Ce sont en effet les derniers degrés qui coûtent le plus cher. Plusieurs barèmes de température et de formules d’acidifiant ont été comparés. Dans cet exemple, la thermisation réduite à 65 °C durant deux minutes et combinée à un complexe d’acidifiants et d’huiles essentielles montre la meilleure performance en termes de coût énergétique (voir infographie).

Des effets complémentaires entre techniques

L’étude Syttac a par ailleurs montré que l’association d’une température modérée de thermisation et d’une acidification légère (évitant le risque de refus par les animaux) offrait les mêmes performances bactériologiques que la thermisation intense seule. « Grâce à sa rémanence, l’acidification limite le risque de recontamination après traitement, à l’inverse de la thermisation. » Appliquer un traitement thermique modéré a aussi un intérêt nutritionnel, en particulier sur la digestibilité de l’amidon (moins de perturbation du microbiote intestinal). Cela réduit également le risque de détérioration des vitamines du prémix.

L’enjeu est désormais de généraliser cette technique associant thermisation et acidification. « Plusieurs usines d’aliment l’appliquent déjà en France et ont vu un impact de l’hygiénisation de l’aliment sur les performances en élevage », relève Christophe Michaut. Pour rappel, la réglementation salmonelle en France concernant la fabrication d’aliment destiné aux pondeuses reproductrices est basée sur un portage total d’entérobactéries inférieur à 100 unités par gramme dans l’aliment fini, la technique d’hygiénisation retenue devant prouver sa capacité à réduire le portage en entérobactéries d’un facteur 1000.

(1) 0,93 €/kWh pour l’électricité, 0,32 €/kWh pour le gaz.

De 5 à 20 euros de surcoût de l’énergie par tonne d’aliment

Après la flambée des matières premières, celle de l’énergie impacte directement le coût de production des aliments du bétail. Les syndicats de la nutrition animale (Snia et Coopération agricole nutrition animale) ont estimé que le coût de l’énergie nécessaire à la production d’une tonne d’aliment granulé a été multiplié en moyenne par trois depuis le début du conflit Russo-Ukrainien.

En englobant les augmentations des prix du gaz, de l’électricité et des carburants (pour le transport), la hausse du coût de production des usines d’aliment est estimée entre 5 et 20 euros la tonne, selon la spécialité de l’usine.

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