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La relance est bien partie dans le Loiret

Après la chute de Doux, le Loiret s’est donné pour objectif de réaliser 100 000 m2 de bâtiments neufs en cinq ans.

Jean-Willem Coppoolse, vice-président de la chambre d’agriculture du Loiret, élève du poulet, de la dinde (notamment démarrée pour le « brood and move ») et envisage le poulet en dérobé.

Vice-président de la chambre d’agriculture du Loiret depuis 2012, Jean-Willem Coppoolse connaît bien le dossier avicole : il est fils et frère d’aviculteurs et producteur depuis 2005. « Comme mon prédécesseur, je travaillais avec le groupe Doux en poulet et en dinde. Ça marchait fort du temps de Boynes, en poulet lourd. On était tous contents jusqu’en 2012… Avec le dépôt de bilan, j’ai perdu 100 000 euros dont je ne reverrai plus jamais un bon tiers. » Après l’arrêt de Boynes début 2014, les éleveurs passés chez Sanders n’ont pu faire que de la dinde. Quelques-uns, âgés ou avec de vieux bâtiments, ont alors arrêté. D’autres sont allés ailleurs. « On n’a plus construit entre 2012 et 2015. » Le choc a été mis à profit pour remotiver les éleveurs et leurs partenaires (OP, installateurs, banques, assurances), d’autant que le programme du nouvel élu consulaire était « Développer la ferme Loiret ». « Cela a été l’opportunité de relancer une dynamique avec toutes les OP et l’association départementale des aviculteurs du Loiret (Adal) indépendante (1). Le département a suivi et nous a accordé 700 000 euros en cosignant notre plan de soutien en 2015. » Le Loiret abonde les fonds régionaux distribués via le PCAE.

Une adhésion générale des opérateurs

Selon Agathe Kohl, conseillère à mi-temps de la chambre du Loiret, ce territoire compte environ 180 éleveurs actifs (250 000 m2), dont 150 en chair (200 000 m2) tous systèmes confondus (filières longues et vente directe, chair et œuf). L’état des lieux de 2014 avait constaté la vétusté du parc et la nécessité de construire au moins 50 000 m2, en plus des rénovations. Pour Jean-Willem Coppoolse, le moment est propice. Les résultats techniques et économiques se sont améliorés en chair, les opérateurs sont demandeurs et ils accompagnent fortement, tout comme les collectivités. « Nos volailles approvisionnent le Loiret (abattoir Auvray et Péricat), l’Eure-et-Loir (Ronsard), le Cher (Blancafort), le Loir-et-Cher (LDC) et l’Yonne (Duc, Laguillaumie) », précise l’élu. En chair, la demande va du 400 m2 pour du label rouge (IGP Gatinais ou IGP Orléanais), du 400-600 m2 pour des volailles certifiées abattues régionalement ou bien du 1500 m2 et plus pour du standard. « Il est très important que le département conserve cette diversité de productions. Tout comme il est stimulant que de nouveaux opérateurs extérieurs viennent prospecter chez nous. » Depuis le lancement, 23 000 m2 ont été créés (20 000 m2 en chair) et 20 000 m2 sont prévus avec 12 projets (11 en chair avec 19 000 m2). Ce sont surtout des jeunes manquant de foncier pour s’installer, des céréaliers se diversifiant ou des conjoints d’agriculteurs. Seul bémol, l’afflux de dossiers et le tarissement des dotations pourraient réduire les aides publiques, mais « on arrivera aux 50 000 m2 d’ici fin 2019 », estime Agathe Kohl. Elle est également satisfaite que tous les opérateurs (sauf l’accouvage) et toutes les filières (vente directe, signes de qualité ou standard, chair et œuf) aient déposé des dossiers. Le plan ne s’arrête pas là. D’autres enjeux doivent être relevés, comme celui de la transmission des ateliers ou celui de la formation.

(1) L’Adal compte 50 adhérents pour 111 000 m2 et 124 bâtiments, majoritairement en chair.

 

Disparition de l’accouvage

Le maillon accouvage était très présent dans le Loiret avec quatre établissements à Amilly, Lorris, Nibelle et Courtenay, mais il a fait les frais d’une restructuration du secteur. Tous appartenaient à des sociétés externes (Sicamen-Grelier-Hendrix, Hubbard ou Hendrix-Isa, Doux-Avril). Restent le site de Lorris incubant des œufs de GP ponte d’Hendrix Genetics fourni par sept éleveurs locaux et le couvoir Sanders de poussins chair. Aujourd’hui, avec la vente de Caringa à Orvia, c’est le noyau d’éleveurs en poussinières qui se délite. « Nous sommes jugés trop loin de l’ouest », se désole une productrice constatant que le couvoir d’Amilly, dans le Loiret, est livré en OAC produits en Bretagne… Les éleveurs ponte se reconvertissent en œuf embryonné destiné à la production de vaccins (avec la société Caif) et les poussinières en poulette d’œuf de consommation (avec Axéréal notamment). « Pour l’instant, les éleveurs ont des alternatives, mais le choix est réduit », conclut l’éleveuse qui déplore la lente déstructuration de cette filière depuis 20 ans.

 

Trois générations de bâtiments

Installé dans le Gatinais avec 11 ha de SAU, Jean-Willem Coppoolse ne regrette pas d’avoir échoué en 2015 à reprendre une ferme céréalière. Au lieu de cela, il a réinvesti et vient de démarrer le premier lot de poussins du nouveau poulailler dynamique de 2100 m2 (17 m par 124 m). Totalisant 7330 m2, son site garde les marques d’un riche passé avicole : deux vieux bâtiments de 400 m2 autrefois en label rouge, deux bâtiments type Louisiane de 1200 m2, autrefois pour Doux, qui ont été rénovés et un dynamique Colorado Sérupa de 2100 m2 construit en 2010. Jean-Willem exploite depuis 2005. Avec ce nouveau bâtiment, il est à son deuxième dossier PCAE (2016 et 2017). « Il ne fait aucun doute que je n’aurais pas eu ces projets sans un accompagnement. Du moins, j’y serai sans doute allé à l’économie. C’est ainsi qu’il a réalisé des sols en béton (6400 m2 au total) et investi dans deux grands échangeurs de chaleur. Le dernier poulailler m’a coûté 240 euros du m2, sans les aides (52 000 euros du PCAE et 63 000 euros de Sanders Clémont Nutrition). »

 

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