Aller au contenu principal

La hausse de l’acier et des plastiques impacte le prix des équipements avicoles

L’explosion des prix ne concerne pas seulement les matières premières agricoles. L’acier et les polymères plastiques connaissent une flambée qui va toucher le secteur de l’élevage.

Tous les matériaux de construction voient leur prix flamber avec la Covid-19 : le bois, l'acier, l'isolant, le plastique... © P. Le Douarin
Tous les matériaux de construction voient leur prix flamber avec la Covid-19 : le bois, l'acier, l'isolant, le plastique...
© P. Le Douarin

Branle-bas de combat chez les fournisseurs de bâtiments et d’équipements d’élevage. Depuis la fin de l’automne 2020, ils subissent de fortes augmentations des prix (en dizaines de pourcent) sur leurs achats de matières premières à base d’acier et de polymères utilisés pour la construction, les isolants, les produits en matière plastique.

Ils rencontrent des difficultés d’approvisionnement qui surenchérissent encore le prix. « On nous vend très cher en disant que c’est à prendre ou à laisser, car dans l’heure qui suit le lot peut être vendu plus cher », se lamente le directeur commercial d’un constructeur national spécialisé en avicole.

Avec peu de stock d’avance et une part importante du coût matière dans le prix de vente, une hausse du prix des bâtiments sera inévitable. « Même le bois est en forte augmentation. Selon nos modèles de bâtiments, cela oscille entre +8 % et +15 % », précise ce directeur commercial. Qui plus est, ce constructeur va devoir annoncer cette hausse pour des commandes passées avant la flambée des cours.

Du côté des fournisseurs d’équipements, le son de cloche est le même, mais avec un impact plus modéré du coût matière. Chez Orela, Guillaume Raimbault assure que la hausse sera de l’ordre de 3 à 5 % car pour certains produits des stocks ont été constitués sur place et chez les fournisseurs. « Au-delà on risquerait d’arrêter notre activité », précise le directeur général. Le fabricant de systèmes d’alimentation Le Roy estime que ses tarifs devraient augmenter de 1 à 5 % selon les produits, quand un confrère prévoit une hausse globale de 2 % à partir de juillet

« Ce qui est très compliqué, admet ce directeur commercial d’un autre fabricant de mangeoires et silos, c’est que nous ne savons pas combien de temps nous pourrons tenir le tarif et garantir ce prix pour des installations qui auront lieu dans plusieurs mois, voire en 2022. » Or, les porteurs de projets ont besoin de visibilité, pour leur obtenir leur plan de financement et pour estimer l’intérêt de leur investissement. « Des projets risquent d’être reportés, voire annulés », se désole-t-il. Alors que les constructeurs et équipementiers ont mieux passé la crise Covid que prévu, le retour de bâton pourrait se produire cette année.

Pourquoi l’acier et les polymères augmentent

Commencées au mois de novembre, les augmentations de l’acier et des plastiques ont plusieurs origines. Pour l’acier de fonte, la Covid a fait chuter la demande mondiale, ce qui a poussé les aciéries à arrêter leurs hauts fourneaux (environ 50 % des volumes en Europe). La reprise de l’économie s’est faite plus vite que le redémarrage de cette industrie, ce qui a épuisé les stocks. Par ailleurs, l’UE impose des quotas d’importation sur certains aciers qui ont donc manqué. De plus, le minerai a aussi augmenté. Le prix de l’acier de fonte est passé de 250 € la tonne avant novembre à au moins 600 € en février.

Lire aussi : Apres la flambée des prix, la menace de pénurie

Quant à l’acier électrique issu du recyclage de la ferraille, il coûterait au moins 800 € la tonne. La ferraille a également augmenté. Les fabricants, dont la Turquie très grosse productrice, auraient gonflé leur marge pour récupérer leur manque à gagner de 2020. Une bulle spéculative s’est créée sans que les acheteurs ne réagissent.

Pour les polymères plastiques, le scénario est sensiblement le même : confinement, fermeture d’usines (volontairement ou pannes), redémarrage industriel plus précoce de la Chine augmentant la demande, fonte des stocks et ruptures logistiques, hausse du fret maritime et du pétrole. Le retour à la normale n’est pas entrevu avant plusieurs mois, le temps que tout l’appareil productif mondial se remette en route. Quoi qu’il en soit la demande chinoise restera forte estiment les experts.

 

Les plus lus

<em class="placeholder">poulailler Terre Neuve Groupe Michel Marcillé-Robert Ille-et-Vilaine</em>
« Je vise un solde annuel de 25 000 euros avec mon poulailler neuf »
Fabien Delonglée, éleveur à Marcillé-Robert en Ille-et-Vilaine a inauguré son nouveau poulailler, un modèle Terre-…
<em class="placeholder">L&#039;automoteur Extramate permet de racler un couloir d&#039;environ 2 mètres de large et 63 mètres de long en moins d&#039;une heure.</em>
« Mes volières de poules pondeuses sont raclées sans bruit et sans effort »
Dans le Morbihan, Sébastien Robic racle les couloirs de ses volières à l’aide d’un chariot électrique articulé, sans déranger ses…
<em class="placeholder">Sylvain Plumelet, éleveur à Plémet (22), avec Guillaume Gannat, chargé de développement LDC (à gauche) et Guénaël Le Sourd, directeur d’Huttepain Bretagne </em>
« Un poulailler refait à neuf pour me lancer dans l’aviculture »

Lors d’une recherche de prairies pour ses chevaux, le hasard a mis un poulailler sur la route de Sylvain Plumelet. L’éleveur l…

<em class="placeholder">Acceptabilité sociétale de bâtiments agricoles. Sébastien Tronchet, éleveur de volailles dans la Sarthe.</em>
Acceptabilité sociétale en volailles: "Il faut écouter le voisinage et agir rapidement"

Eleveur dans la Sarthe, Sébastien Tronchet a tenu compte des remarques du voisinage concernant les craintes de nuisances de sa…

<em class="placeholder">L’ancienne usine de nutrition animale UCAB à Crest dans la Drôme va poursuivre sa modernisation en passant au 1er juillet 2025 sous gestion d’une nouvelle société ...</em>
Aliment volailles : une alliance dans le Sud-Est qui conforte l’ancrage territorial de Sanders

L’ancienne usine de nutrition animale UCAB à Crest dans la Drôme va poursuivre sa modernisation en passant au 1er juillet 2025…

<em class="placeholder">Hugues de Froment, installé sur la ferme familiale, a testé deux bandes de poulets de chair dans son bâtiment pour palmipèdes devenu polyvalent.</em>
« Mon bâtiment de canards prêts à engraisser produit aussi du poulet »

Dans le cadre de la démarche La Ferme, portée par la coopérative Terres du Sud, l’éleveur Hugues de Froment, situé en Dordogne…

Publicité
Titre
je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Volailles
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Volailles
Newsletter COT’Hebdo Volailles (tendances et cotations de la semaine)