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Louis-Marie Pasquier dans les Deux-Sèvres :
"J'ai repris goût à la pintade en adaptant mes pratiques d'élevage"

À la tête de 8 000 m2 de poulaillers polyvalents, Louis-Marie Pasquier a recommencé à élever régulièrement des pintades. Les changements de méthodes de travail se sont avérés payants.

LOUIS-MARIE PASQUIER : « Modifier les pratiques des premières semaines a permis de sécuriser le démarrage des pintades et d’obtenir un lot plus homogène.
LOUIS-MARIE PASQUIER : « Modifier les pratiques des premières semaines a permis de sécuriser le démarrage des pintades et d’obtenir un lot plus homogène.
© A.P.

 

Louis-Marie Pasquier tient à la diversité de ses productions. « Elle évite la monotonie et oblige à se remettre en cause », souligne-t-il. Installé à Cirières dans les Deux-Sèvres, il élève poulets, canards, dindes et pintades dans 8 000 m2 de bâtiments polyvalents, répartis sur quatre sites.


Il y a 18 mois, son organisation de production Bellavol l’a sollicité pour refaire régulièrement de la pintade. Peu motivé au départ — les derniers lots réalisés dans des bâtiments moins hermétiques à l’époque étaient peu rentables —, il a finalement accepté mais à la condition de revoir ses méthodes de travail. Et les résultats se sont révélés plutôt satisfaisants...


Aujourd’hui, tous les bâtiments sont conduits en ventilation dynamique avec un sol bétonné(1), y compris ceux dans lesquels sont élevées les pintades. Les plus anciens ont été réisolés et « dynamisés » au cours des dernières années (couche d’isolant rigide de 3 cm, plafond plat sur 4 m, obturation des lanterneaux). Rien qu’avec cela, il a réduit sa consommation moyenne de gaz de 7 à 4 kg par mètre carré et par an.


Retour au démarrage localisé avec deux fois plus de paille


La principale modification concerne le démarrage du lot. Il est réalisé en localisé plutôt qu’en ambiance. La zone de démarrage est concentrée sur 50 % de la largeur du bâtiment. Dans le bâtiment à ventilation transversale de 1 000 m2, les 14 000 pintadeaux sont répartis dans cinq grands ronds de démarrage, délimités par des gardes en Isorel et dans lesquels passent les deux lignes de radiants (4 par rond).


En plus d’une ligne d’assiettes et de deux lignes de pipettes, des alvéoles et des plateaux d’aliment sont répartis autour des points de chauffe. Ils sont retirés progressivement à partir de 8 jours pour les alvéoles et vers 15 à 21 jours pour les plateaux.


Pour améliorer le confort, l’éleveur a doublé l’épaisseur de paille de 1,5-2 kg à 3-4 kg. « La pintade gratte beaucoup la litière. Cela évite qu’elle se retrouve sur le béton nu », explique-t-il. « Bien qu’elle demande plus de travail de préparation (deux heures de plus), cette technique permet de sécuriser le démarrage et d’obtenir un lot plus homogène. Je n’ai pas constaté de cas d’entérites frilosité et je n’ai pas eu besoin d’augmenter la consigne de chauffage. » Réglée à 31 °C au démarrage, elle baisse jusqu’à 23 à 25 °C en fin de lot. La consommation de gaz pour ce lot de mi-saison a été d’une tonne.


« Le pintadeau est un petit animal au regard du poussin ou du dindonneau. La quantité de matériel, sa répartition et son accessibilité au démarrage sont d’autant plus primoridaux," précise Philippe Guillemin, technicien chez Bellavol.


Bien percevoir les premiers signes d’un désordre digestif est très important en pintades. Pour anticiper le moindre dérapage, Louis-Marie Pasquier surveille quotidiennement l’évolution du GMQ à l’aide d’un peson automatique Bat 2 de Sodalec, installé à partir de 15 jours. Dans la même optique, un échantillon de pintadeaux est envoyé chaque semaine au laboratoire d’analyses pour une autopsie.


L’éleveur distribue trois journées par semaine une flore de barrière par l’eau de boisson. Si un début d’entérite ou de candidose est détecté, il prolonge le traitement jusqu’à une semaine. « Le dernier lot de pintades n’a reçu aucun traitement médi- camenteux. C’est vraiment satisfaisant ! », relève-t-il.


Une pesée automatique et des analyses hebdomadaires


Abattu à 69 et 75 jours à 1,655 et 1,750 kg, le lot a dégagé une marge poussin aliment de 12,9 euros (après déduction des saisies) et une marge brute de 7,30 euros. « Les efforts ont payés, constate l’éleveur. Élever de la pintade peut être aussi rémunérateur». La pintade a d’autres avantages : les charges variables sont faibles (litière paillée, pas de vaccination...). Le fait d’alterner les espèces casse le microbisme et limite les problèmes sanitaires sur le lot suivant qu’il s’agisse de poulet, de dinde ou de canard. La pintade participe à la diversité des productions et permet de maintenir des vides courts.


Pour Louis-Marie Pasquier, le point sensible de cette production reste son enlèvement (ambiance poussiéreuse, difficulté à attraper les volailles). « Mécaniser le ramassage et limiter les charge- ments multiples serait une avancée importante pour inciter les éleveurs à choisir cette espèce. »

 


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Pintades cherchent éleveurs


La filière pintade peine à trouver des producteurs de chair acceptant de mettre en place un lot de pintadeaux. Pour redynamiser la production, elle démarre à partir du Space 2012 un programme de communication pour améliorer l’image de cette espèce et inciter producteurs de chair (standard et label) et futurs éleveurs à la choisir.


« La pintade est souvent élevée dans des bâtiments anciens moins performants en termes d’isolation et de maîtrise de l’ambiance », déplore le Comité interprofessionnel de la pintade. « Or, sous réserve de bien appliquer les consignes d’élevage spécifiques, on peut obtenir de très bonnes performances technico-économiques dans des bâtiments performants. »


Le programme de communication animé par Dylan Chevalier, de la Chambre régionale des Pays de la Loire en partenariat avec l’Itavi, se fera sous forme de portes ouvertes, de mini-films, d’articles de presse et d’animations. L’objectif est de casser les idées reçues et d’insister sur les qualités de cette production en s’appuyant sur des témoignages d’éleveurs de pintades : faibles charges variables, application des fondamentaux d’élevage payante, intérêt sanitaire de l’alternance d’espèce, rentabilité...

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