Grippe aviaire : la Vendée fait face à une pression inédite du H5N1
La Vendée et ses départements limitrophes se sont appuyés sur le renforcement de la biosécurité, la vaccination et une réactivité importante entre intervenants pour contenir l’épizootie d’Influenza aviaire.
La Vendée et ses départements limitrophes se sont appuyés sur le renforcement de la biosécurité, la vaccination et une réactivité importante entre intervenants pour contenir l’épizootie d’Influenza aviaire.
La Vendée a pour la quatrième année consécutive été touchée par un épisode d’influenza aviaire. Celui de la saison 2025 se distingue toutefois par sa précocité et par une pression virale de l’avifaune jamais connue.
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Située sur l’une des principales voies de migration, la Vendée a déclaré de premiers foyers en élevage dans la zone de risque de diffusion dès fin octobre et l’incidence a fortement augmenté les semaines suivantes, principalement dans des élevages de canards, jusqu’à atteindre son pic début décembre.
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En alerte depuis le début de l’automne suite à l’augmentation des cas sur les oiseaux migrateurs, la cellule de crise, associant les professionnels ainsi que les autorités sanitaires (DDPP) a été rapidement réactivée. « La forte réactivité, l’anticipation, le partage d’informations et la coordination entre tous les intervenants lors d’une suspicion de foyer sont la clé de voûte pour éviter une explosion des cas », soulignait fin novembre Patrick Pageard, de la commission sanitaire de l’interprofession Anvol. « Nous avons beaucoup appris des expériences des années précédentes, même s’il reste de nombreuses zones de progrès. » Le temps est compté lors de la détection d’un foyer. « Tous les maillons sont informés en moins de deux heures. L’objectif est de réaliser le dépeuplement dans les heures qui suivent et de démarrer le vide sanitaire dès le lendemain », illustre-t-il. La stratégie de pare-feu mise en place se montre efficace.
Une biosécurité renforcée
La biosécurité a été renforcée à tous les niveaux pour limiter la diffusion entre élevages, en particulier cette année concernant les mouvements d’animaux à proximité des foyers. Ainsi, depuis le 21 novembre et au moins jusqu’à fin décembre, des zones réglementées supplémentaires ont été définies par arrêté préfectoral en Vendée, ainsi que dans les départements de Loire-Atlantique, du Maine-et-Loire et les Deux-Sèvres. Dans les trois kilomètres autour des foyers (zone de protection), les enlèvements des lots de canards et de dindes se font en un seul départ vers l’abattoir (plutôt que deux pour les femelles puis les mâles). La sortie des canards sur parcours a été interdite sur l’ensemble de la zone réglementée supplémentaire. La surveillance a aussi été renforcée, avec un dépistage avant tout transfert de palmipèdes d’un élevage à l’autre.
Affiner les programmes de vaccination
Autre mesure phare, le passage à une troisième dose vaccinale pour tous les élevages de canards de Vendée ainsi que ceux des départements limitrophes en zones réglementées. Cette stratégie avait déjà été mise en place l’an dernier pour prolonger la durée d’immunité des canards. L’efficacité de la stratégie vaccinale française des palmipèdes est reconnue. Il reste toutefois des voies de progrès pour mieux comprendre les facteurs de réussite et d’échecs et améliorer la protection vaccinale des canards notamment en fin de période d’élevage. Il s’agira de mieux ajuster les protocoles de vaccination, notamment sur l’âge des canards lors des vaccinations, mais aussi sur l’intérêt de mélanger les deux vaccins disponibles sur le marché pour renforcer la protection immunitaire. Les résultats du suivi mené par l’Anses sur le protocole mixte sont attendus en janvier. « Nous avons aussi à progresser sur les protocoles de dépistage : pool d’animaux prélevés, prélèvement à 48 heures au lieu de 72 heures avant le départ des animaux pour avoir la garantie du statut sanitaire », relève Patrick Pageard.
Au 10 décembre, la France métropolitaine comptait 9 foyers dans des basses-cours et oiseaux captifs et 95 foyers en élevages commerciaux, dont 75 % dans la zone ouest autour de la Vendée. Le canard représente 55 % des foyers, suivi de la dinde pour 20 %.
Côté web
Retrouvez sur la carte interactive de Réussir Volailles la localisation géographique des foyers d’influenza aviaire en élevage de volailles