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Contre l’influenza aviaire H5N8, Denormandie choisit le dépeuplement massif localisé

vendredi 8 janvier dans les Landes et lundi 11 dans le Gers, le ministre de l'agriculture Julien Denormandie est venu présenter la nouvelle stratégie de lutte contre l'épizootie d'influenza aviaire H5N8, particulièrement active dans le sud-ouest.

les foyers du sud_ouest déclarés à l'OIE jusqu'au 5 janvier 2021
© P. Le Douarin d'après Google maps

Malgré les mesures de lutte contre le virus H5N8 renforcées le 23 décembre, la direction générale de l’alimentation dénombrait 119 foyers d’infection dans les Landes le  7 janvier. Des foyers avaient été aussi identifiés dans les Hautes-Pyrénées (2), les Pyrénées atlantiques (2) et le Gers (6 confirmés ce 11 janvier). Sans compter des dizaines de suspicions en cours…

Le sud-ouest est la région la plus touchée. Hormis les cas du mois de novembre dans des animaleries, les trois autres foyers dans des élevages commerciaux concernent les Deux Sèvres (canards Barbarie reproducteurs) et la Vendée (canards Barbarie et pintades). La Vendée compte une suspicion en cours.

Presque tous les foyers landais se sont déclarés à partir du 20 décembre et ils se sont enchainés à un rythme exponentiel, soulignant l’extrême contagiosité du virus. Son expression a été augmentée par la très forte densité de canards, eux-mêmes particulièrement sensibles au virus.

 

Elargir le cercle d’abattage préventif

Sur la base d’un avis scientifique rendu le 7 janvier par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), le ministre de l’agriculture a décidé de procéder à un dépeuplement plus large autour des foyers, afin de créer des zones pare-feu plus larges et ralentir la propagation du virus multiplié par les animaux malades.

Le rayon d’abattage préventif autour d’un foyer passe de 3 km à 5 km, en concernant tous les oiseaux d’élevage et de basse-cour dans le 1er kilomètre, et l’ensemble des palmipèdes et les autres volailles non claustrées pour les 4 km suivants.

Par ailleurs, la zone de surveillance de 10 km autour des foyers peut être étendue jusqu’à 20 km, avec interdiction de sortie et d’entrée de volailles. Ces restrictions seront réévaluées d’ici la fin du mois de janvier, en fonction du contexte sanitaire.

Doubler la capacité d’abattage

Le ministre n’a pas fait le choix d’un dépeuplement massif (contrairement à 2017) pour laisser encore une chance aux zones pour l’instant saines et sauver ce qui peut l’être encore. D’autant que cette décision aurait impliquer des moyens humains et techniques considérables (personnel de ramassage, transport, abattage).

Pour que ce renforcement du dépeuplement réussisse, il est impératif d’accroitre les capacités d’abattage. Certains syndicats et mouvements d’éleveurs reprochent des lenteurs et des incohérences qui seraient à l’origine d’une course perdue face au virus. Tous les professionnels insistent sur la nécessité d’une action rapide pour gagner le sprint et faire en sorte que la rayon de 5 km soit suffisant.

Julien Denormandie a annoncé que le nombre d’abattoirs réquisitionnés allait passer de deux à quatre, de manière à traiter 160 000 canards par jour au lieu des 80 000 initiaux. Plus de 600 000 animaux ont déjà été euthanasiés ou abattus.

Indemniser rapidement

Julien Denormandie a aussi annoncé que « L'État sera présent aux côtés des éleveurs concernés. Leurs pertes seront compensées dans le respect des réglementations européenne et nationale. » Le dispositif d’acompte de 70-75 % est déjà activé, avec des versements dès cette semaine pour les premiers foyers.

Reste à voir de quel montant seront ces indemnités (forfait ou valeur marchande), qui elles concerneront (élevages non atteints ou abattus mais bloqués, fournisseurs et transformateurs perturbés) et jusqu’à quand (prise en compte d’un éventuel vide sanitaire par zone).

 

 

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