A peine l’incendie de l’influenza éteint faute de « carburant », les professionnels du sud-ouest se projettent dans les semaines et les mois à venir. C’est dans cet état d’esprit que l’interprofession a réuni sa commission sanitaire le 10 février, avec plus de cent intervenants des métiers de la filière foie gras.
La priorité est de savoir quand et comment les mises en place vont débuter, selon les capacités des couvoirs à fournir des canetons et selon le statut sanitaire des secteurs décontaminés. Les autorités auraient décidé de libérer en une seule fois la grande zone dépeuplée (226 communes), dite « zad » , et non par secteur comme demandé par l’interprofession. Pour les foyers isolés situés en dehors de la zad, le redémarrage se ferait au cas par cas en tenant compte de délais d’attente. Ils sont de 3 semaines après le D0 (premier nettoyage après le départ des volailles), auxquels s’ajoutent 4 semaines de vide sanitaire. Par ailleurs, les agents des DDPP doivent contrôler les basses-cours pour s'assurer de l'absence de virus. En effet, celles-ci ne faisaient pas partie du programme de dépeuplement, mais leurs propriétaires devaient les déclarer.
Le dernier foyer landais ayant été déclaré vers le 9 février dans la Zad, il est possible que les mises en place reprennent début avril (fin de semaine 13 ou début de la 14). La décision dépendra aussi de l'évolution nationale du nombre de foyers.
Réfléchir à l’occupation globale du territoire
L’autre chantier qui s’ouvre est celui des mesures correctives à mettre en place pour la prochaine saison.
Plusieurs pistes de prévention sont explorées par l’interprofession, hormis celle de la vaccination, du ressort des pouvoirs publics.
L’amélioration de l’observance de la biosécurité à tous les niveaux de la filière a été rappelée. Les élevages ayant des reproducteurs sont particulièrement importants compte tenu des besoins de disposer de leurs descendants pour la continuité de la production. Un renforcement de leur protection est à étudier.
La réalisation d’auto-détections des virus influenza par les éleveurs a été évoquée dans l’objectif d’une meilleure réactivité.
La commission sanitaire a conclu qu’une analyse des risques doit être faite sur le nombre de lots de palmipèdes présents aux périodes à risque et sur des « territoires particulièrement sensibles », c’est-à-dire à forte densité animale. En clair, il s’agirait de répartir différemment les palmipèdes (nombre de lots, densité), voire de décaler les périodes d’élevage.
Cette nouvelle stratégie se traduirait une profonde remise à plat de la production des canards à foie gras, si ce n’est des modes d’élevage. Elle aurait aussi des impacts commerciaux, en réduisant l’offre de foie cru au moment du pic de la demande de fin d’année.
Carte des cas d'influenza aviaire pour la saison 2021-2022 (cas dans l'avifaune non exhaustifs hors de France)
