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Vigne en pente « J’ai converti mon treuil thermique en treuil électrique », Romain Lecoq viticulteur dans la Drôme

Le viticulteur drômois Romain Lecoq a remplacé le moteur thermique d’un vieux treuil Plumett par un moteur électrique. Avec à la clé, un travail du sol silencieux et sécurisé.

« Aujourd’hui, les treuils neufs sont hors de prix, pour des performances qui ne conviennent pas à toutes les parcelles », observe Romain Lecoq, viticulteur au domaine Emmanuel Darnaud, à La Roche-de-Glun, dans la Drôme. Un constat qui l’a poussé à bricoler le sien à partir d’un ancien treuil.

Aidé par l’IUT de technologie de l’université Grenoble Alpes, il a converti un treuil Plumett en remplaçant son moteur deux temps par une alimentation électrique. « C’est un montage assez technique, surtout sur les plans électrique et électronique », admet le viticulteur. D’où l’aide de l’IUT de Grenoble, qui s’est chargé de cette partie. L’outil a fait l’objet d’une démonstration le 28 avril à Tournon-sur-Rhône, en Ardèche. Un évènement qui a rassemblé une trentaine de professionnels.

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Romain Lecoq, viticulteur dans la Drôme, a converti un vieux treuil en treuil électrique, à l'aide de l'IUT de Grenoble. © R. Gentil

Moins de bruit et d’inertie qu’avec un moteur thermique

Équipé de lames interceps, le treuil a fait un sans-faute dans les vignes du domaine Chapoutier, inclinées d’au moins 30 %. « Il peut être utilisé pour le travail du sol, quelle que soit l’inclinaison de la pente », assure le viticulteur. Pesant 80 kg et mesurant environ 2 mètres sur 70 cm, il a une puissance de 3,5 kW. On le déplace entre les rangs à l’aide de sa roue, et sur une brouette pour de plus longues distances.

Son fonctionnement est similaire à celui d’un treuil classique, à quelques améliorations près. « L’avantage de l’électrique, c’est l’absence de bruit, qui permet une certaine sécurité pour l’opérateur et la vigne : si les lames sont trop en surface et menacent de taper les ceps, on peut signaler d’arrêter l’appareil en étant sûr d’être entendu, détaille le viticulteur. Et du côté des commandes, en plus de la vitesse réglable, il est possible d’arrêter l’engin à tout moment, sans inertie. » Une fonctionnalité intéressante, surtout en cas de basculement du treuil, d’autant plus que ce dernier n’est pour l’instant pas équipé de siège.

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« On n’en est qu’au stade du prototype, prévient l’inventeur, mais si je vois qu’il y a de l’intérêt du côté des viticulteurs, il est prévu que je l’améliore. » Alors qu’il ne tracte pour l’instant que des interceps, l’outil devrait pouvoir, dans le futur, être équipé d’une charrue. De la même manière, le groupe électrogène à l’aide duquel il est aujourd’hui alimenté sera, à terme, remplacé par des batteries au lithium-ion.

Quelques milliers d’euros pour convertir un vieux treuil

« Je ne gagnerai pas ma vie avec ça », avoue le viticulteur. Mais en partenariat avec la chambre d’agriculture de l’Ardèche, il propose des conseils aux exploitants souhaitant adapter un moteur électrique sur leurs vieux treuils thermiques. L’inventeur s’engage à les ajuster à chaque parcelle, qu’il s’agisse de la longueur des rangs ou du sens de rotation de l’outil. Pour cela, il faut compter entre 2 000 et 3 000 euros, hors moteur et groupe électrogène.

Parallèlement, Romain Lecoq aimerait, à terme, développer un treuil électrique neuf basé sur son prototype. « Comme on travaille avec du vieux, il nous arrive d’avoir des pannes, ou de ne pas trouver des pièces de remplacement », explique le viticulteur. En ce sens, il a commencé à contacter des constructeurs, en espérant susciter leur intérêt pour un partenariat. « Cela permettra d’avancer plus vite et d’aboutir à un outil plus compact et fonctionnant avec davantage d’outils », détaille-t-il. Affaire à suivre.

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