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Un étui de bouteille durable qui répond aux codes du luxe

En Champagne, à l’automne dernier, la maison Ruinart a dévoilé son nouvel étui en fibres de cellulose aux finitions soignées, prouvant ainsi que luxe et écoconception ne sont pas incompatibles.

La fibre de cellulose rappelle les crayères champenoises et apporte un « toucher sensuel », selon Patrice Baraud directeur du développement packaging chez Moët Hennessy. © Ruinart
La fibre de cellulose rappelle les crayères champenoises et apporte un « toucher sensuel », selon Patrice Baraud directeur du développement packaging chez Moët Hennessy.
© Ruinart

Ce n’est pas parce que l’on est une marque du luxe que l’on n’est pas soumis aux mêmes impératifs que le reste du monde en matière d’empreinte environnementale. « On est à un moment clé, introduit Patrice Baraud, directeur du développement packaging chez Moët Hennessy. Aujourd’hui nos clients n’ont plus seulement le souhait d’acheter green, ils en ont la volonté. » Pour répondre à cette demande, la Maison Ruinart a décidé de changer ses coffrets unitaires pour des étuis « seconde peau » composés de… papier. « Le coffret est synonyme de cadeau, il est associé au monde du luxe. Le défi était de conserver les codes de cet univers pour ne pas dégrader l’expérience d’offrir, tout en améliorant son empreinte environnementale », pose Patrice Baraud.

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Des contraintes esthétiques, pratiques et techniques

Si le développement de l’étui a nécessité trois ans, il est le point d’orgue d’une démarche engagée par la Maison Ruinart il y a plus de dix ans. « On ne crée pas un emballage écoconçu du jour au lendemain. Cela nécessite une vision à 360° qui repose sur 5 piliers : la création, le développement, la logistique, la réponse aux besoins de l’utilisateur et la gestion de la fin de vie de l’emballage », insiste Patrice Baraud. Une vraie prise de risque pour une marque du luxe telle que Ruinart, obligée de répondre à de multiples critères pour satisfaire des consommateurs exigeants. « Nos critères de base étaient que l’étui soit beau, léger, agréable au toucher, mono matériau et qu’il colle au plus près de la bouteille. Puis il a fallu trouver un système de fermeture dans ce même matériau qui résiste aux vibrations lors du transport. Ensuite que l’étui soit capable de filtrer les UV pour éviter les goûts de lumière, et qu’il résiste à l’humidité pour qu’on puisse le mettre dans un seau à glaçons. On a donc ajouté des contraintes au fur et à mesure de l’avancement du projet », illustre Patrice Baraud. Pour cela, la Maison Ruinart s’est entourée des spécialistes du coffret Pusterla et du papier James Cropper. Ce dernier a spécifiquement développé un système d’injection de pulpe à papier pour créer un moulage à la forme de la bouteille Ruinart.

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Des économies qui se mesurent à plusieurs niveaux

Bien sûr ce travail de création et de développement a un coût. Mais au global, l’étui écoconçu s’avère moins onéreux que ses prédécesseurs. Les économies se mesurent à plusieurs niveaux. Déjà sur le coût de la matière première, car le papier est un matériau bon marché. Puis, sur les coûts de transport. « Les coques sont livrées emboîtées et les bouteilles dans leur étui sont stockées tête bêche. Donc on met plus d’unités par palette », observe Patrice Baraud. Cela réduit dans le même temps les « coûts de fourche », à savoir les frais de manutention liés au chargement et au déchargement des camions. Autre avantage, alors que par le passé chaque cuvée avait son propre coffret, il n’y a aujourd’hui plus qu’un seul et unique étui pour l’ensemble de la gamme. « On évite le gaspillage et les coûts de destruction en cas de rupture de stock d’une cuvée ou un millésime », indique le directeur packaging. Pour lui, dans 9 cas sur 10 l’écodesign n’est pas plus cher qu’un design traditionnel, « à condition de l’intégrer dès le départ comme une opportunité ».

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Une empreinte carbone réduite de 60 % par rapport à l’ancien coffret

Ruinart a calculé selon la méthode BEE (Bilan environnemental des emballages) de l’Ademe que l’étui seconde peau a une empreinte carbone réduite de 60 % par rapport à l’ancien coffret. « L’ancien coffret était lui-même déjà optimisé ; on avait supprimé le polystyrène, réduit l’encrage, on n’utilisait plus que du plastique recyclé », commente Patrice Baraud. Pour aller plus loin, la Maison Ruinart est actuellement en train de réaliser des tests pour confirmer le caractère compostable de son étui. Les conclusions sont attendues d’ici dix-huit mois.

Côté commercialisation, les premiers échos sont positifs. « Les ventes sont en rendez-vous et on a eu un très bon accueil de la part des professionnels de la restauration », se réjouit Patrice Baraud.

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