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Quand un chocolatier devient vigneron

Chocolatier renommé, Patrick Roger a trouvé des vignes dans le domaine qu’il a acquis en 2015 dans les Pyrénées Orientales pour produire des amandes. Il a décidé de les conserver pour se lancer dans nouvelle expérience créative.

C’est par hasard que le chocolatier Patrick Roger se retrouve à produire du vin. Ce chocolatier artiste, qui produit 12 millions de bonbons de chocolat haut de gamme par an et réalise des sculptures en chocolat spectaculaires, n’avait aucune culture du vin. Sa sensibilité pour le monde végétal et la biodiversité l’a conduit à conserver des ceps de syrah implantés sur les 40 hectares de terres rachetés en 2015 à Trouillas, dans les Pyrénées-Orientales, pour y cultiver des amandiers.

Un nouvel univers de création personnelle

Il aurait pu vendre les raisins issus de ses 2,58 hectares de vignes mais il a décidé de signer des vins. Sous le nom Red is the new dark, il propose une gamme de trois cuvées. Signe de sa volonté de les revendiquer pleinement, il a baptisé les vins et sérigraphié les bouteilles en s’inspirant de ses sculptures.

Patrick Roger est particulièrement enthousiaste de sa cuvée L’Instant, élevée en amphore. La matière le séduit, lui qui est aussi sculpteur. Le mode d’élevage rejoint son envie d’un « vin rond, souple, avec du volume, du fruit, pas de tanins, pas d’amertume, une fine acidité, de l’intensité, de la fluidité ». Quelle va être la sensation ? C’est la question qu’il se pose en tant que créateur. S’il a en tête une « direction gustative », c’est à Aliette Bourg, vigneronne du Domaine Grain d’Orient à Caudiès-de-Fenouillèdes, qu’il a confié la « direction technique » pour l’exprimer en bouteille.

Le dialogue entre deux mondes très différents

« Si le terroir est important, le plus important c’est le process », dit-il. Mais Aliette Bourg lui explique plutôt l’inverse. Alors que les vendanges 2019 sont achevées, elle n’est pas du tout sûre que l’amphore pourra donner le même résultat que les millésimes précédent alors « qu’il a fallu récolter plus tôt que prévu ». « Petit à petit, il comprend qu’on ne peut pas faire le même vin chaque année. Il est en phase d’apprentissage », confie la vigneronne. Mais le message passe : « on est partis sur le respect du terroir plutôt que de construire un vin en gommant d’éventuels manques ». Les vins de Patrick Roger sont aussi le fruit d’un dialogue entre deux univers. « C’est la rencontre de deux mondes, le monde du luxe et celui du vin. Les codes ne sont pas du tout les mêmes », résume Aliette Bourg.

Des ambitions pour l’avenir

Mais pour Patrick Roger, les choses sont extrêmement claires : l’idée n’est pas du tout de faire du vin qui s’accorderait sur mesure avec ses chocolats. Certes le chocolat et le vin sont issus d’un processus de fermentation, mais pour lui, le parallèle s’arrête là. S’il reconnaît "que c’est un autre métier", Patrick Roger se donne des ambitions. Il a planté 2 hectares de grenache gris et de grenache noir, « pour ouvrir d’autres pistes ». Il espère même faire de sa production de vin en cours de certification bio une source pour financer celle des amandes, qui lui donne du fil à retordre. Dans le vin, il apprécie aussi que « le savoir-faire dans la culture de la vigne se perpétue alors qu’il se perd pour les amandiers ».

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