Aller au contenu principal

Oenologie
Pour les fermentations difficiles à Cognac, de l´azote sous toutes ses formes

Pour les moûts très carencés d´ugni-blanc, on recommande un apport d´azote ammoniacal au levurage et de l´azote ammoniacal et aminé à mi-fermentation.


A Cognac, les activateurs de fermentation, on connaît. D´une part parce que le cépage ugni blanc présente souvent des carences azotées depuis la quasi généralisation de l´enherbement partiel au vignoble, et d´autre part parce que les moûts qui doivent être distillés pour faire du cognac ne peuvent pas être sulfités au préalable. Autant dire que les vinificateurs essaient d´accélérer au maximum les fermentations alcooliques pour éviter tout risque de développement de bactéries et de piqûres lactiques. « Il faut une fermentation en 6-7 jours maximum », précise Bernard Galy de la Station viticole de Cognac. La Station a donc mis en place lors des vinifications 2000 tout un dispositif expérimental pour tester l´efficacité de différents activateurs et l´importance du moment d´apport. Résultats : si les compléments azotés et vitaminiques permettent bien de résoudre les carences des moûts d´ugni-blanc et d´accélérer les fermentations, il s´agit de les ajouter au bon moment.

La vitesse de fermentation est un indicateur de carences
« Nous avons observé que l´apport d´azote ammoniacal dès le levurage est nécessaire à une bonne activité des levures, explique Bernard Galy. Mais si cet apport corrige la majorité des moûts, il ne s´avère pas suffisant dans le cas de carences azotées graves (azote aminé < 30 mg/l). Il semblerait qu´il existe des carences qualitatives qui ne peuvent être corrigées que par apport d´azote aminé. Dans ce cas les meilleurs résultats sont obtenus avec des ajouts de levures inactivées, riches en acides aminés, à une densité de 1040 ».
La Station a donc mis au point une règle pratique pour raisonner les activateurs. L´apport de sels d´ammonium (phosphate ou sulfate) est recommandé dès le levurage à 10 g/hl, les années de bonne maturité. Ensuite, la vitesse de fermentation des cuves est utilisée comme indicateur de carence.

« Si la cuve met moins de 4 jours pour descendre à la densité de 1040, on estime que le moût est suffisamment pourvu en azote, il n´est plus nécessaire de rajouter d´activateur. Au-delà, on est en situation à risque. Si la cuve met 4 ou 5 jours, on procède à un deuxième ajout d´azote ammoniacal avec aération. Et si la fermentation traîne davantage, on ajoute à la fois de l´azote ammoniacal et de l´azote aminé (par le biais de levures inactivées), avec aération.»
©C. Bioteau

Légende - A Cognac, les carences en azote des moûts peuvent être prévenues par un raisonnement de la fertilisation azotée et de l´enherbement à la vigne.

Combien ça coûte ? De 0,75 à plus de 60 euros pour 100 hectolitres
La Station viticole de Cognac a calculé, l´an dernier, le prix de revient des différents activateurs. Les substances les plus chères sont sans conteste les combinaisons de levures inactivées, écorces de levures et cellulose (36 à 60 euros pour 100 hl). L´ajout de sels d´ammonium revient beaucoup moins cher (0,75 à 3,05 euros pour 100 hl), surtout le sulfate. Le prix de la thiamine, pourtant élevé au kilo de produit, est peu important à l´hectolitre de vin.
A noter que ces prix datent de 2001 et que les nouveaux activateurs sortis cette année ne figurent pas dans ce tableau.

-------------------------------------------------------------------------------------------
Cet article est extrait du dossier de Réussir Vigne du mois de Juillet-Août 2002. Faut-il ajouter des activateurs pour faciliter les fermentations alcooliques, lesquels et à quel moment ? Difficile parfois de trancher. La revue apporte des éléments pour raisonner l´utilisation de ces activateurs de fermentation.
-------------------------------------------------------------------------------------------

Les plus lus

Le Skiterre se compose de deux grands skis qui assurent le contrôle de la profondeur et de la position de la lame.
« Le Skiterre, un outil intercep simple et productif »
Vignerons en Anjou, Nicolas et Christophe Moron se sont équipés d’un outil de travail du sol intercep Skiterre.
Vigneron plantant une nouvelle parcelle avec des pieds de Pinot noir dans la vallee de la Marne en AOC Champagne.Droit de plantation.
Quand FranceAgriMer exaspère les viticulteurs

FranceAgriMer joue un rôle essentiel dans l’attribution des aides. Face aux dossiers chronophages, aux contrôles…

Pellenc - Un robot à chenilles dans les vignes

Pellenc dévoile un robot à chenilles pour les vignes, le RX-20.

Le Dyna-Drive est un outil de travail du sol auto-animé réalisant un mulchage en superficie.
« Le Bomford Dyna-Drive est un outil interrang entre le rolofaca et le rotavator »

Jérôme O’Kelly utilise depuis quatre ans un outil de travail du sol auto-animé.

Chargement d'un camion citerne de la coopérative viticole CRVC (Coopérative régionale des vins de Champagne) enlèvement d'une cuvée chez un vigneron adhérent durant les ...
Vin en vrac acheté à prix abusivement bas : que peut changer la condamnation de deux négociants bordelais

En pleine crise viticole, un jugement se basant en partie sur un article issu de la loi Egalim vient de condamner deux…

Taille de la vigne avec le sécateur électrique viticole sans fil Mage Sam 25, fonctionnant avec batterie au Li-ion, à Mâcon, dans les vignes du Vitilab, en octobre 2022
Lutte contre le gel : « Il faut réserver la taille tardive aux parcelles viticoles les plus gélives et pas trop chétives »

Benjamin Bois, chercheur à l’institut universitaire de la vigne et du vin Jules Guyot, en Bourgogne, a travaillé sur la taille…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Vigne
Consultez les revues Réussir Vigne au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters des filières viticole et vinicole