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L’inox se met au vert

Les ventes d’inox écologique ont décollé au cours des dernières années. Plébiscités pour leurs bénéfices environnementaux, ces revêtements sont éligibles aux aides à l’investissement.

Les cuves en recuit brillant ou en poli miroir garantissent à la fois des économies d'eau et d'intrants.
© J.-C. Gutner

De la cuve cylindrique aux œufs, tous les contenants en inox s’affichent aujourd’hui en version « éco-friendly ». C’est-à-dire avec une finition en recuit brillant ou en poli miroir en lieu et place du traditionnel revêtement 2B (voir encadré). Et l’engouement pour ce type de matériaux va croissant. « Pendant longtemps, ces requêtes étaient très ciblées sur la Champagne mais aujourd’hui tout le monde en veut », confirme Laurent Linossier, directeur commercial de la société Tec-Inox. Et pour cause, les avantages environnementaux sont indéniables. « Il n’y a plus besoin de dérougir les cuves à la soude, témoigne Alexandre Bozzo, maître de chai au domaine de Valescure, dans le Gard. Un simple rinçage à l’eau suffit, car le tartre n’accroche pas aux parois. » Ce qui offre davantage de confort aux opérateurs. « Car il est toujours difficile de faire porter des équipements de sécurité aux personnes qui travaillent dans le chai. Donc moins on utilise de produit, mieux c’est », poursuit le maître de chai.

Un surcoût de 15 à 20 % par rapport aux cuves traditionnelles

Au-delà des économies de nettoyants, le recuit brillant et le poli miroir garantissent aussi une réelle économie d’eau. Pour preuve, les études menées par la chambre d’agriculture de Gironde montrent que 5,1 litres d’eau suffisent pour nettoyer une cuve en recuit brillant de 2 hectolitres, alors que l’inox 2B requiert 13,35 litres, à volume équivalent. En termes d’entretien, il n’y a aucune différence entre ces finitions écologiques et l’inox 2B. « Et le sol n’est pas plus glissant », observe Alexandre Bozzo.

Grâce aux cuves en poli miroir, le maître de chai constate un réel gain d’hygiène au niveau de la cave. « Quand on fait rentrer un salarié dans une cuve pour la nettoyer, on sait que, globalement, il n’y passe pas plus de 10 minutes, souligne-t-il. Or dans un tel laps de temps, le nettoyage est plus efficace sur de l’inox poli miroir. » Sans surprise, ces cuves se vendent plus cher que des inox traditionnelles. « Le surcoût est d’environ 15 à 20 %, estime Jean-François Chiron, directeur général d’Alliance Inox. Les tôles sont plus chères à l’achat, et il y a beaucoup plus de précautions à prendre au niveau des soudures et des finitions. » Cependant, ces revêtements sont éligibles aux aides à l’investissement dispensées par FranceAgriMer. Ce qui explique aussi leur succès, selon les constructeurs. « Les demandes ont augmenté progressivement depuis 7-8 ans, à mesure des aides de FranceAgriMer, note Jean-François Duc, responsable commercial pour la société Serap. Mais c’est en train de s’ancrer. Aujourd’hui, même un vigneron qui ne demande pas de subventions va cibler ce type d’inox. »

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Une distinction selon l’indice de rugosité

La nettoyabilité des cuves en inox s’exprime à travers leur indice de rugosité. « Celui des finitions 2B avoisine 0,4 quand il faut plutôt compter 0,1 à 0,2 pour le recuit brillant », explique Jean-François Chiron, à la tête d’Alliance Inox. Pour arriver à un tel résultat, le matériau est recuit sous atmosphère contrôlée, directement par l’aciériste. Ce qui permet d’obtenir une surface plus lisse et plus facile à nettoyer. Le poli miroir, ou poli vinicole, s’obtient quant à lui par polissage mécanique. « C’est grâce à cela que l’on peut réduire le grain petit à petit », éclaire Jean-François Duc, responsable commercial chez Serap. Son indice de rugosité avoisine 0,15. Enfin, la palme revient à l’électropoli, obtenu par trempage dans un bain catalytique. Mais malgré un indice de rugosité très faible, ce type de revêtement est peu répandu dans l’industrie viti-vinicole, en raison de son coût de production. « Il n’est utilisé que sur de petites pièces, et non pas sur des cuves entières », assure Laurent Linossier, directeur commercial de l’entreprise Tec-Inox.

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