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Les plantes, pour une lecture indirecte de l'état du sol

Les plantes seraient le miroir du sol. Certains viticulteurs les observent afin de comprendre ce qu’il se passe dessous.

Ce qui pousse sur une parcelle peut donner des indications sur le sol et son fonctionnement.
Ce qui pousse sur une parcelle peut donner des indications sur le sol et son fonctionnement.
© J.-C. Gutner

Depuis quelques années, les formations sur les plantes bio-indicatrices se multiplient en France. Le concept ? Avoir une idée de l’état du sol en regardant le type d’adventices qui poussent spontanément sur la parcelle. « Les herbes sont comme les mots d’une phrase, explique Pierre-Yves Petit, formateur et vigneron dans l’Hérault. Il faut apprendre à les lire. » En effet, les plantes ont des affinités particulières avec certains types ou conditions de sol. Ainsi la véronique à feuille de chêne s’installe dans les sols engorgés de matière organique à l’excès de carbone, le grand plantain se plaît dans les sols compactés… Autant d’indices qui laissent entrevoir ce qu’il se passe sous la litière et permettent d’actionner des leviers pour corriger le tir. « Il y a plusieurs clés de lecture pour comprendre l’état d’un agrosystème, et les plantes en sont une », estime le formateur.

Lire aussi : Les mauvaises herbes, miroirs du sol

Parallèlement à cela, il observe volontiers les turricules de vers de terre, signe de leur bonne activité, et réalise de temps en temps des profils de sol pour vérifier l’état de compaction. Les analyses physico-chimiques sont utiles elles aussi pour voir si les éléments nutritifs sont présents ou simplement non accessibles. Car dans certains cas, des plantes traduisant le manque d’un élément peuvent apparaître alors que la carence est simplement induite.

Lire les plantes pour déterminer sa date de semis

Pour Pierre-Yves Petit, il est également pertinent d’utiliser l’étude des plantes pour piloter ses pratiques agronomiques. « En semant des couverts j’interroge le système et le sol me répond, dit-il. Je peux ainsi déterminer l’espèce la mieux adaptée. » De même, les plantes donnent des indications pour les périodes de semis. Le meilleur moment pour implanter ses engrais verts est celui où les plantes présentes naturellement commencent à pousser : cela veut dire que les conditions pour une bonne germination sont réunies. « Et la lecture peut aller bien au-delà de ça, précise le formateur. Les plantes nous indiquent ce qu’il y a comme animaux dans le secteur quand elles sont broutées ou sarclées. Elles représentent la base de la chaîne alimentaire et sont un refuge pour les insectes. Elles donnent aussi une idée de la biodiversité générale de la parcelle. »

Témoignage : Jean Christophe Mauro, vigneron au Château Bérard, à Saint-Quentin-de-Caplong (Gironde)

Les plantes ont le recul de leur croissance

Jean-Christophe Mauro, vigneron au Château Bérard, à Saint-Quentin-de-Caplong (Gironde)

J’ai toujours observé ce qui poussait dans mes parcelles, et de façon empirique on savait que les plantes n’aiment pas toutes les conditions. Aujourd’hui on a complété cela de données scientifiques et on a mis un nom dessus, ce qui permet d’aller plus loin. Pour moi, la plante est plus pertinente qu’une analyse dans le sens où cette dernière donne un bilan à un instant T, alors que les plantes ont du recul, celui de leur croissance. En somme, l’une donne la théorie et l’autre la pratique. Et l’observation du végétal ne coûte rien ! Mais cela s’insère dans une logique agronomique, il serait illusoire de vouloir ne regarder que cela et d’en faire un dogme, comme nous avons décomposé les mécanismes par le passé. Tous les éléments sont interconnectés : l’observation et le bon sens paysan doivent être à tous les étages !

 

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