Aller au contenu principal

L’AerWay favorise la vie du sol

Travailler le sol sans détruire l’enherbement permanent. Tel est le challenge relevé par l’AerWay ou l’Aairsol. Les vignerons qui emploient ce type de machine depuis une dizaine d’années sont convaincus.

AerWay (ou Aairsol), tel est le nom d’un appareil venu d’Outre-Atlantique et qui commence à se développer en viticulture. Et ce, principalement dans les zones enherbées de manière permanente. Ces outils sont respectivement importés par Agriser en Alsace et fabriqué (et breveté) par Grégoire Agri, en Loire-Atlantique. Ils sont constitués d’un ou deux rotors horizontaux auto-animés, sur lesquels sont installées plusieurs séries de quatre couteaux, suivant la largeur du châssis. En roulant, ces lames forment des trous sur les vingt premiers centimètres de profondeur de l’inter-rang. Selon les constructeurs et revendeurs, cet appareil s’utilise à raison de trois à cinq kilomètres par heure, sur terrain sec ou légèrement humide, et doit être lesté pour bien pénétrer le sol. Pour eux, il permet d’aérer la terre, sans détruire les enherbements ni mélanger les horizons ; et facilite la pénétration de l’eau. En version un mètre de large, l’AerWay est disponible à partir de 6 800 euros ; l’Aairsol, aux alentours de 3 300 euros HT.

Limiter la propagation de la mousse et retenir l’eau

Vincent Schatz, viticulteur alsacien, utilise un AerWay en Cuma depuis sept ou huit campagnes, pour limiter l’installation de mousse dans son enherbement permanent. Il est plus que satisfait de ce matériel, qu’il juge robuste. « J’ai cherché un outil me permettant de travailler l’enherbement sans le détruire, explique-t-il. J’ai testé les herses étrilles, mais elles ne fonctionnaient pas bien. Les bouts de sarments, encore présents au moment du passage de l’outil, bloquaient les herses. À présent, je travaille avec l’AerWay et n’ai aucun souci : du fait de l’auto-entraînement, l’appareil de bourre pas. » Depuis qu’il passe ce matériel une fois par an, au printemps (ou à l’automne si les conditions météo n’ont pas été favorables au printemps), il a relevé que la mousse a cessé de prendre de l’ampleur et que la terre est plus meuble. Un constat partagé par Frédéric Becht, du domaine éponyme à Dorlisheim, dans le Bas-Rhin, qui emploie l’Aairsol une fois par campagne, depuis dix ans. « Au bout de deux ou trois ans d’utilisation, on observe une vraie différence, indique-t-il. Lorsque l’on marche dans l’herbe, on sent que c’est plus mou, plus aéré. » Vincent Schatz confirme que cette opération permet de retenir l’eau lors des pluies dans les zones sèches. Il a également constaté qu’ainsi, le sol se réchauffe plus vite.

Cet outil peut également être passé en amont d’un semis d’engrais verts. C’est le cas chez Philippe Carretero, en Gironde. « Avant de découvrir ce matériel, je passais la sous-soleuse, détaille-t-il. Mais en cas de printemps humide, les sillons ouverts restaient trop frais et nous embourbions les tracteurs. Avec l’AerWay, le travail est moins profond. La portance n’est donc pas modifiée. » Par ailleurs, il a noté que depuis qu’il l’emploie, ses engrais verts ont une meilleure pousse. Le vigneron vient même de tester l’emploi de cette machine pour coucher les engrais verts, à l’image d’un rolofaca. « Le résultat nous a convaincus, se réjouit Philippe Carretero. Je prévois de l’utiliser lors de tous les prochains passages de lames interceps. » De son côté, Loïc Pasdois, conseiller machinisme à la chambre d’agriculture de la Gironde, n’a pas testé ce matériel, mais le juge intéressant. « Cela fonctionne bien pour régénérer les sols en grandes cultures. Je crois en ce matériel pour entretenir des enherbements longs. Mais, en viticulture les sols sont très compactés, il faut donc bien le lester. Et petit bémol, cet outil n’existe pas encore pour les vignes étroites. »

Plus d’infos et des vidéos sur : gregoireagri.com et aerway.com

Les plus lus

Le Skiterre se compose de deux grands skis qui assurent le contrôle de la profondeur et de la position de la lame.
« Le Skiterre, un outil intercep simple et productif »
Vignerons en Anjou, Nicolas et Christophe Moron se sont équipés d’un outil de travail du sol intercep Skiterre.
Vigneron plantant une nouvelle parcelle avec des pieds de Pinot noir dans la vallee de la Marne en AOC Champagne.Droit de plantation.
Quand FranceAgriMer exaspère les viticulteurs

FranceAgriMer joue un rôle essentiel dans l’attribution des aides. Face aux dossiers chronophages, aux contrôles…

Pellenc - Un robot à chenilles dans les vignes

Pellenc dévoile un robot à chenilles pour les vignes, le RX-20.

Le Dyna-Drive est un outil de travail du sol auto-animé réalisant un mulchage en superficie.
« Le Bomford Dyna-Drive est un outil interrang entre le rolofaca et le rotavator »

Jérôme O’Kelly utilise depuis quatre ans un outil de travail du sol auto-animé.

Chargement d'un camion citerne de la coopérative viticole CRVC (Coopérative régionale des vins de Champagne) enlèvement d'une cuvée chez un vigneron adhérent durant les ...
Vin en vrac acheté à prix abusivement bas : que peut changer la condamnation de deux négociants bordelais

En pleine crise viticole, un jugement se basant en partie sur un article issu de la loi Egalim vient de condamner deux…

Taille de la vigne avec le sécateur électrique viticole sans fil Mage Sam 25, fonctionnant avec batterie au Li-ion, à Mâcon, dans les vignes du Vitilab, en octobre 2022
Lutte contre le gel : « Il faut réserver la taille tardive aux parcelles viticoles les plus gélives et pas trop chétives »

Benjamin Bois, chercheur à l’institut universitaire de la vigne et du vin Jules Guyot, en Bourgogne, a travaillé sur la taille…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Vigne
Consultez les revues Réussir Vigne au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters des filières viticole et vinicole