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La pépinière viticole veut sécuriser sa production face au changement climatique

Les aléas climatiques étaient au menu du congrès des pépiniéristes viticoles. La fédération cherche à mettre en place divers outils pour augmenter la résilience des entreprises, comme l'assurance, pour sécuriser la production des plants de vigne.

La pépinière viticole s'est réunie les 19, 20 et 21 octobre à Chamonix pour son congrès annuel.
© X. Delbecque

Les aléas climatiques n’ont pas épargné la pépinière viticole cette année. Que ce soit la chaleur et la sécheresse qui ont affecté le taux de reprise au moment crucial de la mise en terre, ou bien la grêle qui a ravagé certaines parcelles à 100 %, les mises en œuvre pour 2024 risquent d’être compliquées.

« Sur les porte-greffes, on s’attend à une baisse de 10 à 20 % pour le bassin sud-est », illustre Giovanni Varelli, président de la marque Vitipep’s. Une situation qui préoccupe d’autant plus la Fédération française de la pépinière viticole (FFPV) que les responsables ont eu vent de problèmes d’approvisionnement en eau de la part d’adhérents, chose jusqu’ici impensable.

La nouvelle assurance récolte concernera aussi les pépinières

Sécuriser la production et la pérennité des pépinières était donc au centre des préoccupations lors du 19e congrès de la FFPV, ces 19, 20 et 21 octobre en Haute-Savoie. « Nous avons eu la bonne nouvelle d’apprendre que la pépinière viticole fera partie des cultures concernées par la nouvelle législation relative à l’assurance récolte », relate David Amblevert, président de la FFPV.

Les représentants ont d’ailleurs profité de ce congrès pour rencontrer les assureurs et imaginer des solutions. « Notre métier est confidentiel, cela ne représente qu’un millier d’hectares, mais c’est le vignoble français de demain qui est en jeu, martèle le président. L’assurance multirisque est indispensable pour couvrir les pertes entre 20 et 50 %, qui ne seront pas prises en charge par l’Etat. »

Mais, comme pour un viticulteur, assurer les pertes est un pis-aller. Les pépiniéristes ont passé en revue les dispositifs de protection actifs existants, et font le constat que les solutions sont peu nombreuses. « Nous sommes soumis à des rotations, ce qui rend difficile l’investissement dans des installations fixes », explique David Amblevert. Ce dernier appelle de ses vœux des projets de recherche et développement en ce qui concerne la protection de la pépinière. « Pourquoi pas imaginer des essais avec les ombrières photovoltaïques couplées à des filets anti-grêle, propose-t-il. Il faut trouver des outils de résilience, il en va aussi de l’attractivité de la filière et du renouvellement des générations. »

L’inflation, encore et toujours

Les pépiniéristes viticoles ne sont pas épargnés non plus par l’inflation et les tensions sur les matières premières. « En deux ans leur coût a grimpé de 40 % et la main d’œuvre de 10 %, relate Pierre-Denis Tourette, secrétaire de la FFPV. Cela coûte 20 % plus cher de produire un plant de vigne, par rapport à 2020. » Dans le même laps de temps, le prix moyen d’un plant a augmenté de 7,5 %. David Amblevert a ainsi exhorté les pépiniéristes à être vigilants sur leurs tarifs afin de ne pas mettre à mal la pérennité des entreprises.

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