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François D’Haene, un vigneron au sommet

Quand il ne court pas, il foule… François D’Haene, l’un des meilleurs "ultratrailers" au monde, est aussi vigneron dans le Beaujolais.


À foulées régulières, François D’Haene dévale la colline qui surplombe le domaine Germain à Saint-Julien, dans le Sud Beaujolais. Sans un signe d’essoufflement, l’ultratrailer abandonne ses baskets pour sauter dans ses bottes de vigneron. Direction le chai, où l’attendent son épouse Carline et deux pressurages. C’est déjà la cinquième vinification pour le couple qui a eu l’opportunité de sauver des parcelles familiales destinées à l’arrachage, soit un peu plus de 3 hectares en beaujolais-villages. La surface a depuis été étendue à un hectare de moulin-à-vent et quelques arpents de chénas.

La récompense au bout de l’effort

La gymnastique est bien huilée, François embrasse sa double vie avec aisance, laissant la troisième de côté — il est kinésithérapeute de formation. Il n’hésite même pas à déguster ses moûts, avec modération, à l’approche des compétitions. Le trentenaire trouve même beaucoup de points communs entre ses deux métiers. « Dans les deux cas, c’est un challenge à relever ; des heures de travail ou d’entraînement pour arriver à la récompense : déguster sa cuvée ou franchir la ligne. » Deux activités qui, selon lui, partagent aussi les mêmes incertitudes. « Quand on démarre une course de 160 kilomètres en montagne, on ne sait jamais ce qui peut arriver, il faut s’adapter en permanence. C’est un peu pareil quand commence la saison viticole. »

Du cuvage aux alpages

Ses victoires dans les courses prestigieuses en ont fait une référence mondiale de la discipline. Pourtant, de retour sur son terroir d’adoption, il cultive l’humilité autant que le gamay. Au chai, le couple vinifie dans la plus pure tradition locale, le fruit des vieilles vignes qui lui octroient des rendements modestes. Il s’autorise une macération poussée sur ses meilleurs terroirs et utilise le fût avec parcimonie pour conserver la fraîcheur du cépage. Et puis sans transition, François rechausse ses baskets, direction les Bauges. « Quand j’ai besoin d’un entraînement de 6 à 7 heures, je pars courir dans les Alpes. Je réserve le Beaujolais pour des entraînements de 2 à 3 heures car ici, il y a moins de dénivelés et de technicité sur les parcours. »

La renommée du coureur n’est sans doute pas étrangère à la réussite commerciale du domaine : 100 % de la production (plus de 15 000 bouteilles) est vendue en direct, dont une partie en Chine. « Nous tenons parfois un stand en marge des grandes compétitions », signale d’ailleurs Carline. Sur la piste comme à la vigne, la réussite est au rendez-vous.

« Dans les deux cas, c’est un challenge à relever, des heures de travail ou d’entraînement pour déguster sa cuvée ou franchir la ligne d'arrivée »

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