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Évitez de disséminer le court-noué lors du travail du sol

Les déplacements de terre lors du travail du sol peuvent être de nature à favoriser l’expansion du court-noué de la vigne. Sans s’alarmer, quelques précautions sont de mise.

Le court-noué peut se répandre dans des parcelles indemnes lors du travail du sol si l'on ne fait pas attention.
Le court-noué peut se répandre dans des parcelles indemnes lors du travail du sol si l'on ne fait pas attention.
© X. Delbecque

« On sait depuis le début du XXe siècle que les déplacements de sol favorisent l’expansion du court-noué, plante Olivier Yobregat, de l’IFV Occitanie, et l’on sait maintenant que c’est parce que cela dissémine le vecteur. » Dès lors, le retour à plus de travail du sol dans le but de limiter les herbicides nous conduirait-il à une amplification des problèmes dus à ce virus ? C’est en tout cas ce que pensent certains viticulteurs. « Il faut raison garder, estime toutefois Laurent Anginot, conseiller viticole à la chambre d’agriculture de Côte-d’Or. Il y a eu beaucoup de passage au travail du sol en Bourgogne, la majorité est maintenant désherbée ainsi, et ce n’est pas pour cela que le court-noué a explosé. Je ne déconseille jamais le travail du sol pour cette raison. » Même son de cloche du côté d’Olivier Yobrégat. S’il estime qu’il y a un certain laps de temps entre l’extension de la maladie et l’expression des symptômes, ce qui rend difficile d’estimer une potentielle aggravation de la situation, l’ingénieur ne trouve pas que cela soit de nature à remettre en cause la substitution des herbicides. « Car le virus a déjà une grande prévalence, 70 % des parcelles en France sont porteuses du court-noué », évalue-t-il. Autrement dit si la situation avait dû exploser, cela se serait déjà produit.

Éviter de déplacer la terre des parcelles contaminées vers celles indemnes

Les techniciens recommandent toutefois de raisonner les ordres de passage dans les parcelles. Veiller à toujours commencer par les zones les moins infestées pour finir par celles qui sont les plus atteintes. « Il faut faire attention également aux parcelles neuves et veiller à ne pas les contaminer, avertit Laurent Anginot. Car on trouve du court-noué dans quasiment toutes les parcelles en place. » Enlever la terre des outils avant d’accéder à ces nouvelles parcelles, voire y passer un coup de jet d’eau, permet d’éviter les écueils. De même, plus le travail du sol est profond, plus le risque de déplacer des nématodes infectés est important. « La problématique du court-noué est souvent sous-estimée et passe sous les radars dans beaucoup d’endroits, constate Olivier Yobrégat. Il y a encore du travail pour que les viticulteurs en prennent conscience. » Plus que jamais il est donc nécessaire de connaître l’état sanitaire de ses parcelles, en fonction des symptômes observés et des cépages, qui expriment plus ou moins la maladie. À bon entendeur.

Lire aussi | La prémunition pour vivre avec le court-noué

Un gène de résistance au court-noué découvert chez le riesling

Les chercheurs de l’Inrae de Colmar ont découvert qu’il existe chez le cépage riesling un gène de résistance totale au virus du court-noué. « Il se peut que l’on n’ait jamais rien remarqué au vignoble si les pieds de riesling sont greffés sur des porte-greffes sensibles, explique Didier Merdinoglu, qui a dirigé les recherches. Et nous avons travaillé sur un clone en particulier. » Les scientifiques ont déterminé que ce clone, à l’inverse du porte-greffe Nemadex, résiste au virus et non pas au nématode. C’est-à-dire qu’une fois la plante infectée le virus ne se reproduit pas. Cerise sur le gâteau, la base génétique de cette résistance est simple, et ne repose que sur un seul gène, contrairement à celle du Nemadex. Les chercheurs vont maintenant essayer de comprendre les mécanismes qui entrent en jeu dans cette résistance. En attendant, l’Inrae de Bordeaux a d’ores et déjà commencé à réaliser des croisements pour associer les caractères de résistance aux nématodes et au virus pour voir comment ils se comportent. Avec à la clé la création de nouveaux porte-greffes résistants voire, à plus long terme, de nouvelles variétés résistantes aux pathogènes aériens et racinaires. Et cela par simple hybridation…

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