bordeaux
Encore une fois dans la tourmente

C’est une nouvelle qui a fait grand bruit durant les fêtes. Dans son numéro de janvier, la revue UFC Que Choisir a de nouveau jeté l’opprobre sur les vins bordelais. Avec un titre de Une pour le moins anxiogène : « Vins de Bordeaux, Accros aux pesticides ? », elle livre une enquête de cinq pages baptisée « Les pesticides toujours là, mais… ». Cette dernière révèle les résultats d’une analyse de résidus de 117 matières actives, effectuée sur 40 vins de Bordeaux, des millésimes 2014 et 2013. Certes, les journalistes y livrent une conclusion en demi-teinte : « notre analyse de 38 grands crus de Bordeaux et de deux vins non classés montre que la plupart sont contaminés par des résidus de pesticides. Toutefois, la situation s’améliore : leur concentration est, en moyenne, trois fois moins élevée que lors des tests menés il y a quatre ans ». Mais le mal est fait dans l’esprit du consommateur.
« Ce résultat atteste de la non-toxicité du vin »
Après cette annonce, les réactions de la profession n’ont pas tardé. Parmi elles, Pascal Chatonnet, directeur du laboratoire Excell, s’est fendu d’un communiqué dans lequel il modère les propos des journalistes. Ce spécialiste des analyses de résidus stipule que « sur les molécules détectées et quantifiées dans les vins : au total 11 molécules de synthèse différentes et leurs métabolites ont été détectés, mais la quantité maximale de molécules dans un même vin oscille entre 0 et 3 seulement. […] Les teneurs mesurées sont systématiquement inférieures aux limites maximales de résidus légales (LMR) : ce résultat est absolument fondamental car il atteste de la non-toxicité du vin livré à la consommation publique ; il est dommage que les commentateurs n’insistent pas plus sur ce fait… ». On ne le lui fait pas dire…